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1894 – 2014. Une vue cavalière et édulcorée des années du cheval

1894 – 1954. La Dynastie Qing conspuée

La rétrospective renvoie à la déliquescence de la dynastie Qing en 1894, une année du cheval de funeste mémoire où la Chine essuya une défaite navale contre le Japon avant de perdre Taïwan l’année suivante. Par les temps qui courent quoi de plus gratifiant pour le régime en effet que cette comparaison avec « l’époque féodale », où le système impérial fut humilié par le Japon et abandonna Formose.

Évidemment, les Qing, derniers empereurs de souche tartare ne sont pas épargnés par l’auteur. Alors que le régime rêve une fois encore de rénovation et s’efforce de protéger bec et ongles ses frontières impériales sans oublier Taïwan, les voilà taxés non sans raison d’être responsables « d’énormes pertes territoriales » et de l’échec de la modernisation du pays, alors que - écrit l’auteur -, « le Japon, tirant profit des lourdes indemnités payées par la Chine, réussissait sa renaissance ».

On n’oublie pas non plus que les militaires à Tokyo dont il est beaucoup question aujourd’hui avec la visite de Shinzo Abe au sanctuaire Yasukuni, ont pesé pour lancer la 2e guerre mondiale en Asie, 37 ans plus tard. L’incidence permet d’adresser un signal de solidarité aux Coréens qui eurent également à souffrir du militarisme japonais. Arc-boutés comme les Chinois dans des querelles territoriales avec Tokyo, ils se sont eux aussi indignés de la visite au sanctuaire du Premier Ministre nippon, le 26 décembre dernier.

C’est aussi pour faire référence au patriotisme chinois, attisé sans discontinuer depuis 2010 à propos du Japon, que l’article évoque Sun Yat Sen, fondateur en 1894 d’un mouvement qui finira pas abattre le système dynastique en 1911. Au passage, l’auteur rappelle que le Père des « Trois Principes du Peuple » fut aussi à la racine du Kuo Min Tang, une manière de souligner qu’aujourd’hui la Direction politique à Taipei rejette l’indépendance de l’Île et, qu’elle aussi, se réclame du principe « d’une seule Chine » et de la réunification.

L’année 1894 fut également celle de la création des Jeux Olympiques par Pierre de Coubertin, dont, à l’époque, peu de Chinois comprenaient le principe. Mais, aujourd’hui, selon l’auteur, après les JO de Pékin en 2008, chacun en Chine aurait parfaitement assimilé la devise du Baron : « Toujours plus haut, plus fort et plus vite », ce qui donne une idée des ambitions insatiables de la propagande, sans qu’il soit certain que le sens spirituel de cette sentence soit bien compris par le matérialisme ambiant.

La transition est toute trouvée pour revenir sur terre, rappeler la candidature chinoise aux JO d’hiver de 2022 et, prosaïquement, pointer du doigt les méfaits de la pollution, un des grands défis de la Chine moderne qui paye le prix fort d’un développement univoque très quantitatif et violemment agressif pour l’environnement.


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