›› Editorial
Les principaux chiffres de l’économie chinoise au premier trimestre 2007 viennent d’être publiés. Ils ne correspondent pas aux objectifs que le gouvernement central avait fixés, mais plutôt aux initiatives provinciales et à une forte tendance à la surchauffe. Ce qui laisse penser que la protection de l’environnement, les économies d’énergie et le développement durable ne sont encore que des vœux pieux.
Globalement, la croissance de l’économie s’est située, selon le BNS, à 11,1% en trois mois, à comparer avec +10,4% au T1-2006 et à +10,7% pour l’ensemble de l’année 2006. L’accélération est due en partie à la consommation intérieure (vente au détail +14,9%), ce qui est plutôt une bonne chose même avec une hausse de l’indice des prix (CPI à 2,7% et 3,3% en mars). L’investissement fixe, en revanche, est toujours emballé, 23,7%, quatre points au-dessus de T1-2006. L’immobilier fait à lui seul +26,9% et même + 30,4% pour les logements résidentiels.
Ces informations ont fait baisser les Bourses de Shanghai et Shenzhen de 4,52 et 5,23 %, par crainte de nouvelles mesures anti-surchauffe. Mais, trèves de chiffres. Les revenus moyens des ruraux et des citadins augmentent nettement en pourcentage et restent encore très bas en chiffres absolus. A l’extérieur, le total des échanges, le volume des exportations et les excédents chinois continuent de croître.
Où trouver l’explication de ce phénomène : une croissance vigoureuse et anarchique, un gouvernement central qui veut freiner depuis trois ans et qui n’y arrive pas, ou pas encore ?
Nous avons mis en ligne certaines réflexions : « PIB à 2.000 USD. Une intéressante vision d’en-haut » le 16 avril. Nous avions vu venir cette tendance le 4 avril, « L’année 2007 commence trop fort », le 18 avril, « Plus de réserves et plus de dépendance » ainsi que « Chine-Etats-Unis, un tournant dans les relations économiques ? ». Bonne lecture.