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1er trimestre 2012. Faits et commentaires

• Terres rares. Les Etats-Unis, le Japon et l’UE contre la Chine.

Washington, Tokyo et Bruxelles ont, à la mi-mars, déposé une plainte à l’OMC contre la Chine, l’accusant d’avoir imposé des quotas à ses exportations de terres rares, qui entrent dans la composition de nombreux produits et équipements high-tech, allant des véhicules hybrides, à certains armements, en passant par les écrans plats , les téléphones portables et les systèmes optiques des caméras et appareils photo.

Si aucun arrangement n’était trouvé, l’affaire pourrait aller en justice à l’OMC, avec à la clé des sanctions contre Pékin. Il reste que la controverse se nourrit de beaucoup d’hypocrisies. S’il est vrai que la Chine s’est taillée un monopole, elle n’a pu le faire que parce que les autres pays producteurs (Australie, Etats-Unis, Brésil, Inde) ont cessé d’exploiter leurs mines, devenues non rentables, du fait des bas prix pratiqués par la Chine aux dépens de son environnement et de la santé des mineurs comme des populations limitrophes.

Depuis 2010, Pékin, mettant à profit ce monopole, fait pression à la fois sur les volumes exportés et sur les prix. Entre 2005 et 2009, la Chine tenta même de prendre le contrôle des réserves américaines et australiennes. Mais l’achat d’UNOCAL propriétaire Molycorp, exploitant la plus grande mine américaine de terres rares à Mountain Pass en Californie, fut bloqué par Washington. Quatre années plus tard, c’était au tour de Sidney de bloquer l’acquisition par un minéralier chinois de la société Lynas, propriétaire de la mine de terres rares de Mount Weld au sud-ouest de l’Australie.

S’il est vrai que, comme l’indiquent les deux velléités décrites ci-dessus, la tentation de construire un monopole incontournable a existé dans certains cercles en Chine, il n’est pas moins exact que les quotas imposés aujourd’hui par Pékin correspondent à une exigence de remise en ordre du secteur, que les exploitations sauvages ont rendu chaotique et dangereusement polluant, sans compter qu’au rythme actuel de production, les gisements seront épuisés dans 35 ans.

(Lire aussi notre article « Terres rares. La face cachée du monopole chinois ».)

• Accord Chine – Japon – Corée.

Le 22 mars, Tokyo, Pékin et Séoul ont conclu une négociation commerciale qui pourrait conduire à un accord de libre échange, que les deux parties évoquent déjà depuis 2007. Un accord de ce type protégerait la propriété intellectuelle des sociétés japonaises et coréennes opérant en Chine et faciliterait encore plus l’accès des produits chinois aux marchés japonais et coréen.

Toutefois, les négociateurs devront surmonter les craintes des producteurs japonais et coréens face à l’invasion possible des produits chinois moins chers. Une négociation devrait se tenir en mai pour avancer sur les secteurs les plus sensibles et définir les secteurs à protéger.

Pour Pékin l’accord, qui complèterait celui déjà conclu avec les 10 pays de l’ASEAN et Taïwan constituerait un contrepoids de taille au projet américain d’accord transpacifique.

• Chine – Indonésie. Chine – BRICS.

La visite en Chine du président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono du 22 au 24 mars a donné lieu à la signature d’accords de coopération et d’investissements pour 17,5 Mds de $, dans les secteurs minier, hydroélectrique, de l’acier, de l’agriculture et du textile. Des coopérations sont envisagées dans les domaines du tourisme, des ressources marines, de la lutte contre les trafics de drogue.

Le 29 mars les chefs d’état des BRICS (Inde, Chine, Brésil, Russie, Afrique du Sud) se rencontraient pour la 4e fois à New Delhi. Les déclarations ont évoqué la possibilité de créer une « banque de développement sud-sud » sur le modèle de la banque mondiale et la nécessité d’une plus grande solidarité face « aux politiques monétaires injustes des pays développés ». Tous les 5 réclament un meilleur accès aux capitaux et la réforme des institutions de gouvernance mondiale créées après la 2e guerre mondiale.

Il reste que les 5 pays, différents par beaucoup d’aspects, avec éventuellement de sérieux contentieux entre l’Inde et la Chine (question du Dalai Lama, et de frontières) ou, à un niveau moindre, entre la Chine et le Brésil, ce dernier ayant fortement critiqué la sous évaluation du Yuan, auront du mal à trouver des stratégies économiques communes, tant leur modèle de développement sont différents.

Alors que la Russie et la Chine ont des balances courantes fortement excédentaires, soit grâce à la rente des hydrocarbures pour Moscou, soit du fait d’une politique fortement mercantiliste pour Pékin, le Brésil et l’Inde souffrent de déficits chroniques, compris entre 50 et 60 Mds de $. Tandis que l’Afrique du Sud est, contrairement à la Chine, un des pays du monde dont le système financier est le plus ouvert. Elle est, en revanche, de taille modeste, par rapportaux autres et souffre de graves déficits d’investissements et d’une pauvre capacité d’innovation.


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