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1er Trimestre 2013. Le temps des grands défis

CHINE – MONDE (1)

En février 2013, pour la première fois depuis 1945, la Chine est devenue la 1re puissance commerciale mondiale devant les États-Unis, avec un excédent commercial en 2012 de 231 Mds de $, la meilleure performance depuis 2008, où il était à 298 Mds de $. L’excédent s’est perpétué sur un mode mineur au premier trimestre avec 43 Mds d’€, avec cependant un déficit de 880 millions de $ en mars.

Dans un article du 30 mars, Xinhua expose sa vision des relations de la Chine avec le monde. Constatant que « la crise de l’Euro perdure », et « qu’en Occident les signes de reprise sont rares », c’est vers les émergents, et en particulier L’Afrique et les BRICS, - ces derniers « regroupant 42% de la population mondiale » -, que la Chine tourne ses regards et appelle au renforcement institutionnel de leur rapprochement.

Le but commun de « développement partagé et au profit de tous » envoie à la communauté internationale un message d’unité, où dans les relations « sud-sud », « la montée en puissance de la Chine ne se fait pas au détriment des autres ».

Xinhua suggère aussi une refonte des relations internationales, toujours calibrées en fonction des intérêts des États-Unis et de l’Occident et rejette les critiques faites à la Chine de « piller » les ressources de l’Afrique, au demeurant assez souvent contredites par les dirigeants africains eux-mêmes qui apprécient l’apport de capitaux et les efforts de développement consentis par Pékin (infrastructures, santé, éducation), en plus de ses investissements qui sont loin d’être tous systématiquement orientés vers l’exploitation des minerais ou des hydrocarbures.

Pékin a offert 20 millions de $ d’aide au continent noir pour la période 2013 - 2015, une largesse assez souvent vue en Afrique et par la Chine comme un contrepoids à l’influence des pays occidentaux. Lors de son passage au Congo, Xi Jinping a signé un accord pour la construction d’un port minéralier à Pointe Noire et d’un barrage dans le Nord-ouest du pays. il a aussi promis de financer à hauteur de 63 millions de $ un port fluvial à Oyo, la ville natale du président N’Guesso, où sera développée un zone économique spéciale à la chinoise. La Chine participera également à la reconstruction de 200 logements sur le site de la catastrophe de Mpila, où le 5 mars 2012 l’explosion d’un dépôt de munitions avait tué 100 personnes et blessé 1000 riverains.

Toutefois, s’il est vrai que le premier voyage de Xi Jinping à l’étranger en Russie, Tanzanie, République du Congo et au 5e Sommet des BRICS à Durban exprime une vision politique de rééquilibrage des relations Chine – Monde, il ne reflète pas le poids des relations commerciales réelles de la Chine, ni ses priorités stratégiques. En effet, si on se réfère aux chiffres, les centres de gravité du commerce chinois se situent clairement aux Etats-Unis (446 Mds de $), en Europe (428 Mds de $) au Japon (350 Mds de $), et en Asie du Sud-est (300 Mds de $).

Tandis que le commerce de la Chine avec les BRICS, est un ton en-dessous : 90 Mds de $ d’échanges avec la Russie, d’un commerce très déséquilibré, marqué par la part très importante des hydrocarbures russes ; 75 Mds de $ avec le Brésil, 55,6 Mds de $ avec l’Inde, en baisse de 8% entre 2011 et 2012 et 50 Mds avec l’Afrique du Sud (Lire aussi Les habits neufs de la diplomatie chinoise).

Avec l’ensemble de l’Afrique les échanges s’élèvent à 220 Mds de $, mais, dans un contexte où les investissements directs chinois ne représentant que 5% du stock.

A côté de la volonté de faire pièce aux influences occidentales en Afrique, une des grandes tendances actuelles des relations de la Chine avec le Monde, est que son rôle « d’usine du monde » lui est aujourd’hui contesté par une série de pays aux coûts de production plus faibles. L’évolution induit mécaniquement un ralentissement des investissements étrangers en Chine, en baisse de 3,7% entre 2011 et 2012, tendance lourde qui dure depuis 14 mois consécutifs.


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