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2e Trimestre 2012. Faits et commentaires

On ne peut pas dire que le pouvoir n’a pas conscience de la nécessité de changements dans la machinerie économique du régime, trop rigide et gaspilleuse de capitaux qui se raréfient. Après avoir, en mars dernier, mis en place à Wenzhou une expérience destinée, à terme, à mettre fin au monopole des banques d’Etat, il a, à l’occasion du 15e anniversaire de la rétrocession de Hong Kong, annoncé l’installation, en face de la R.A.S, dans la presqu’île de Qianhai, d’une zone économique spéciale d’un genre nouveau, dont le but est de tester la convertibilité du Yuan et le développement de sociétés de services à l’instar de celles existant dans l’ancienne colonie britannique.

Mais la question de l’extension de ces expériences à toute la Chine reste posée. Il est probable que le Parti, qui craint de trop rapides bouleversements, hésitera à prendre des décisions radicales, préférant se donner une marge de manœuvre en procédant de manière graduelle. Il reste que le modèle des zones économiques spéciales ayant prouvé son efficacité de maquette contrôlable, étendue progressivement à un rythme décidé par le gouvernement, ne s’appliquera peut-être pas avec la même maîtrise pour les flux financiers. Sans compter que la culture des services qu’il espère faire surgir à Qianhai ne peut pas être décidée de manière planifiée.

Clairement, à l’intérieur, l’exigence d’assouplir le système financier chinois et la quête de capitaux ont été les deux préoccupations centrales du pouvoir dans une période où la croissance ralentit à un rythme qui commence à inquiéter le gouvernement. Sans aller jusqu’à une relance massive comme en 2008 – 2009, les mesures prises – baisse du coût du crédit et du taux de réserves obligatoires des banques, accélération des procédures d’approbation des projets de grands travaux – étaient destinées à rassurer les investisseurs, dans un contexte où la demande de crédit faiblit et où la production et les offres d’emplois se contractent, tandis que Wen Jiabao entend, malgré les pressions, continuer à contrôler la bulle immobilière.

A l’extérieur, la Chine a poursuivi sans faiblir sa recherche systématique de ressources, de hautes technologies et d’influence tous azimuts avec, cette fois, deux directions prioritaires : l’Amérique Latine et l’Europe, où les voyages de Hu Jintao et Wen Jiabao ont donné la préférence au Nord et à l’Est de l’Europe, avec une attention particulière accordée à l’Allemagne et à trois pays hors de la zone Euro. A ces efforts vers l’Amérique du Sud et l’Europe du Nord et de l’Est, s’ajoute le resserrement des liens avec les pays du monde arabe. Lire notre article Chine – Allemagne – Europe. Le grand malentendu.

Au passage, observons la constance des stratégies de contournement, à la fois en Amérique du Sud et dans la partie orientale de l’Europe. Elles visent à faire peser un contrepoids économique à l’influence stratégique de Washington et aux mesures de réciprocité concoctées par Bruxelles pour gêner l’expansion économique en Europe des entreprises chinoises, avançant derrière la force de frappe financière de la Banque Chinoise de Développement.

Dans ce paysage stratégique complexe caractérisé par l’affaiblissement de l’Union Européenne, que Pékin cherche à mettre à profit pour tenter de forcer la reconnaissance de son statut d’économie de marché, la levée de l’embargo européen sur les ventes d’armes et un relâchement des restrictions sur l’export des hautes technologies, tout en s’efforçant de faire dérailler les projets de Bruxelles pour plus de réciprocité commerciale, la relation majeure reste celle entre Pékin et Washington, marquée à la fois par des querelles stratégiques et commerciales récurrentes, dans un contexte général de resserrement des relations d’affaire.


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