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3e trimestre 2013. La lutte contre la corruption et les monopoles cible les groupes étrangers

Le freinage de la croissance s’est stabilisé à l’été, mais la plupart des observateurs chinois et étrangers attendent le plenum du Comité Central de novembre pour évaluer le comportement de l’économie chinoise en 2014. Les grands axes des réformes industrielles, économiques et dans certains cas politiques sont cependant fixés : assainir le système financier ; lutter contre les féodalités des banques et des grands groupes publics, leurs gaspillages et leurs tendances à construire des monopoles ; préparer l’urbanisation du pays, vue comme un adjuvant à la consommation interne, d’abord par des grands travaux d’infrastructures de transport.

S’il est vrai que les grands chantiers sont déjà en route, avec, par exemple, la création très médiatisée de la zone sous douane de Shanghai, laboratoire national de l’ouverture économique et du dégrippage du système financier, on constate cependant que nombre de restrictions subsistent, perpétuant des secteurs inaccessibles aux étrangers.

Dans le même temps, les investissements d’infrastructure nécessaires au développement des villes qui ont fonctionné comme un soutien à la croissance, portent le risque d’une nouvelle dérive financière et d’un retour à la hausse, déjà perceptible, des prix immobiliers. Cette tendance qui se heurte aux restrictions du marché immobilier intérieur a favorisé le déploiement des capitaux chinois vers le marché immobilier international.

La libéralisation des taux d’intérêts, rendue publique le 19 juillet est, comme à l’habitude, mesurée et encadrée. Surtout elle n’est, selon les experts chinois eux-mêmes, pas près de concerner les dépôts des particuliers. Quant à la convertibilité de la monnaie, s’il est vrai qu’elle progresse à l’international, la libéralisation totale des changes se heurte toujours à la crainte que le régime éprouve en interne pour la spéculation financière aux effets politiquement déstabilisants.

Le lent mouvement réformiste de l’économie chinoise se met en place sous le poids grandissant de la consommation d’énergie toujours tributaire du charbon à plus de 60% et de plus en plus dépendante des importations d’hydrocarbures, en dépit des réels efforts du pouvoir pour le développement des sources d’énergie alternatives. Dans ce contexte le pouvoir a déployé une stratégie de pressions, par le biais des États-Unis et de l’Asie Centrale pour pousser la Russie à conclure l’accord attendu depuis près de 10 ans sur le prix du gaz et dont certains observateurs disent qu’ils serait imminent.

Enfin, le trimestre a vu se développer, sous couvert de lutte contre la corruption et les monopoles, une tendance préoccupante du système politique chinois à s’attaquer en priorité aux groupes étrangers du secteur pharmaceutique et de l’agroalimentaire avec des signes précurseurs laissant présager des assauts ultérieurs contre le secteur automobile, avec comme cibles privilégiées les JV et les véhicules importés.


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