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3e trimestre 2013. La lutte contre la corruption et les monopoles cible les groupes étrangers

PRODUCTION. INDUSTRIE LOURDE. ÉNERGIE

Après un rebond en juillet et août, la hausse de l’indice CPI a accusé un freinage en septembre, ce qui a installé un doute sur la stabilité de la reprise. Dans ce contexte, le souci du PM sera de garantir l’objectif de croissance de 7,5% pour 2013, tout en poursuivant ses efforts pour rationaliser les secteurs les plus gaspilleurs, notamment dans l’industrie lourde, avec comme point de mire depuis déjà de nombreux mois, le secteur de l’acier qui continue de bénéficier presque sans limites des prêts des banques publiques.

Parmi les grands groupes publics ceux du secteur des hydrocarbures accumulent les bénéfices favorisés par la boulimie d’énergie de l’économie et les mesures d’ajustement en temps réel des prix aux cours mondiaux du pétrole.

Fragilité des aciéristes.

La sidérurgie fournit un excellent exemple de la fragilité de l’industrie lourde publique ou privée. A la mi-septembre, Xu Kuangdi, ancien maire de Shanghai, aujourd’hui président de l’association des métallurgistes tirait la sonnette d’alarme en signalant que la presque totalité des aciéristes chinois étaient exagérément endettés avec 30% d’entre eux ayant un ratio de créances supérieur à 80% de leurs avoirs, avec 5 d’entre eux devenus insolvables. Logiquement le constat dénonce aussi l’accumulation de surplus et l’attribution de prêts d’État en priorité aux grandes entreprises publiques.

Selon une enquête de l’association, les 86 entreprises du secteur avaient bénéficié de 1300 Mds de Yuan de prêts bancaires, soit 210 Mds de $ (chiffre de juin 2013) ce qui représente près de 1,7 fois le profit moyen des sociétés, créant une situation d’endettement chronique. Le secteur est également handicapé par des surcapacités évaluées à 33% dans un contexte général où les prix de l’acier ont baissé de près de 12% depuis un an et où, contraintes par une faible demande extérieure, les exportations se tassent.

Selon Xinhua, en Juin, le secteur de l’acier a enregistré 113 millions de $ de pertes, avec une marge moyen de profit de 0,13%, la plus faible de tout l’industrie chinoise.

La boulimie d’hydrocarbures profite aux pétroliers chinois.

La dépendance de la Chine aux importations de pétrole augmente, alourdissant la facture énergétique du pays, mais favorisant la croissance spectaculaire des bénéfices des grands groupes chinois d’hydrocarbures, encore accélérée par une politique plus souple d’ajustement des prix domestiques aux variations du cours du pétrole. L’accroissement de la dépendance extérieure et la rémanence énergétique du charbon s’accompagnent d’un effort soutenu pour développer les énergies alternatives.

A la fin septembre, Zhang Guobao, ancien Directeur de l’Administration Nationale pour l’énergie où il travaille toujours comme consultant, annonçait à la foire annuelle des pays arabes, qu’en 2013 les importations de pétrole atteindront 300 millions de tonnes, portant à 60% le taux de dépendance extérieure de la Chine, qui devient à la fois le 1er consommateur et le 1er producteur d’énergie de la planète. Dans le même temps, la dépendance au gaz naturel importé atteignait 28% de la consommation.

Au cours des 6 premiers mois de 2013 et alors que l’État a accepté de lier les tarifs à la pompe aux prix du marché international, avec une possibilité d’ajustement hebdomadaire, provoquant de fréquentes variations de prix, les 3 sociétés pétrolières nationales ont vu leurs profits augmenter de 24,1% pour Sinopec (à 4,8 Mds de $), de 5,6% pour Petrochina (à 10 Mds de $) et de 7,9% pour CNOOC (à 5,6 Mds de $). Cette situation fait des trois conglomérats chinois d’hydrocarbures les entreprises les plus profitables d’Asie.

Mais le charbon reste encore à 67% la source d’énergie majeure du pays, en dépit de la promotion active des énergies propres et renouvelables – fin 2012 la capacité installée d’énergie éolienne atteignait 100,4 Mds de KW – n°1 mondial -, mais seulement 2% du total des sources d’énergie chinoises, avant le nucléaire -. A la mi-juillet le Conseil des Affaires d’état a augmenté de 75% l’objectif capacitaire de l’énergie solaire pour 2015, porté de 20 à 35 Gigawatts. La décision est de nature à donner un coup de fouet à l’industrie solaire, après l’issue favorable pour la Chine de la querelle des panneaux solaires avec l’UE.


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