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›› Technologies - Energie

Les ambitions spatiales de Pékin. Coopération avec la NASA ?

La Chine a récemment publié un Livre Blanc sur son programme spatial, révélant ses considérables ambitions, y compris la mise en orbite, pour 2015, d’un laboratoire indépendant et l’exploration de la lune par un robot et peut-être par une équipe d’astronautes chinois.

A côté de ces projets emblématiques qui - le livre insiste sur ce point - « seront développés de manière indépendante » et dans « une intention strictement pacifique », la Chine entend bien poursuivre sur la lancée des progrès réalisés ces cinq dernières années : Elle veut notamment améliorer les lanceurs Longue Marche, qui seront dotés de moteurs « non toxiques, non polluants » (reprise des termes du Livre Blanc de 2000), dont la poussée sera portée à 50 tonnes (hydrogène-oxygène) et à 120 tonnes (oxygène liquide - kérosène). Elle continuera à mettre en orbite une série de réseaux de satellites (22 types différents de satellites), dont la technologie est sans cesse améliorée.

Les missions des satellites chinois vont de l’observation scientifique de la terre au recueil de données spatiales avec tests en vol, en passant par l’amélioration des télécommunications et de la télédiffusion (satellites géostationnaires) et à la mise en orbite d’un système national de positionnement spatial. Parallèlement la Chine formera ses astronautes à des sorties dans l’espace, dans la foulée des missions orbitales habitées de la série Shenzhou (2003 et 2005).

Il est difficile de dire si la Chine réalisera ces objectifs. Mais les progrès accomplis depuis quelques années laissent croire qu’elle pourrait encore nous étonner. Il est en tous cas certain, qu’après de fructueux échanges avec la France, le Brésil et les bonnes perspectives de coopération avec l’agence spatiale européenne, elle brûle aussi de commencer une coopération avec les Etats-Unis.

La publication du Livre Blanc faisait suite à la venue en Chine, le 24 septembre dernier, de l’administrateur de la NASA, Michael D Griffin. Son voyage avait, selon ses propres termes, « un caractère exploratoire qui ne déboucherait pas sur des accords billatéraux ». Pour John Logsdon, directeur de l’Institut de l’Espace à l’université George Washington, « la mission de M Griffin avait été décidée par l’admistration Bush comme un geste d’ouverture et de bonne volonté envers Pékin, en espérant qu’elle conduirait la Chine à plus de souplesse sur d’autres sujets ».

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Ces remarques prudentes traduisent quelques réticences américaines à coopérer étroitement avec la Chine dans le domaine spatial. Elles sont au centre d’un débat qui agite les scientifiques et les hommes politiques américains. Beaucoup, et notamment le Pentagone, craignent en effet les transferts de technologies sensibles vers l’armée chinoise qui contrôle toujours les programmes spatiaux et la transgression des règles du copyright.

Ce débat ne va pas sans de sérieuses remises en questions. Un nombre de plus en plus importants de responsables américains de l’espace pensent en effet que la conquête spatiale suppose d’éliminer les rivalités nationales et nécessite une très large coopération internationale, dont la Chine ne peut pas être exclue. Au retour d’une visite au centre de lancement spatial de Jiuquan (province du Gansu) l’un des sénateurs américains, frappé par les progrès accomplis par les Chinois, avait affirmé : « Aux Etats-Unis nous formons nos ingénieurs à maintenir en état des équipements vieux de 20 à 40 ans. Les Chinois développent de leur côté de toutes nouvelles technologies. Il y a 15 ans la Chine n’apportait rien au domaine de la conquête spatiale ; aujourd’hui les choses changent très vite ».

L’évolution ne fait peut-être que commencer. La Chine, qui veut être membre à part entière du club des grandes nations spatiales, a déjà obtenu le droit de participer au programme spatial européen Galiléo. Aujourd’hui, elle ne ménage pas ses efforts pour convaincre les Etats-Unis qu’elle pourrait être un partenaire crédible. En avril dernier Luo Ge, directeur adjoint des programmes spatiaux chinois, s’est rendu aux Etats-Unis, où il a fait état des accords passés par son pays avec le Brésil (qui a permis le lancement par la Chine, à partir de 1999, d’une série de satellites CBERS de détection des ressources terrestres), la France et l’Allemagne ( lancement en juillet 1998 du satellite SINOSAT 1, fabriqué par Alcatel et financé par Eurapsace - association entre l’agence spatiale allemande DASA et China Aerospace Corporation) et l’agence spatiale européenne (signature le 30 octobre 2003 d’un accord pour la participation de la Chine au programme européen Galiléo de navigation par satellite).

 

 

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