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›› Economie

Orientations de politique générale et lutte contre l’inflation

Alors que l’agence officielle Xinhua a publiait il y a quelques jours les réflexions de Li Keqiang, docteur en droit et en économie, proche de Hu Jintao et probable futur premier ministre, sur les orientations du 12e plan, le Conseil des Affaires d’Etat et la Banque de Chine engageaient une série de mesures pour contrôler l’inflation, à son plus haut niveau depuis deux ans.

Dessinant un tableau réaliste de la situation de l’économie, le successeur probable de Wen Jiabao a clairement marqué qu’à l’avenir, la croissance ne pourrait plus s’appuyer sur les exportations vers les Etats-Unis et les pays développés. Ces derniers, affaiblis par le chômage, traversaient de grandes difficultés ; leurs équilibres financiers étaient fragilisés et leur croissance resterait atone pour longtemps. Il ajoutait qu’en Chine des goulots d’étranglement et des blocages freinaient la lutte contre la pollution ainsi que les réformes pour plus d’efficacité énergétique.

Simultanément, constatait encore Li Keqiang, les Chinois devenaient plus exigeants et souhaitaient bénéficier d’une meilleure qualité de vie. Mais, dans les domaines de l’emploi, du logement, de la santé, de la sécurité sociale et de la lutte contre la pollution, précisément tous liés à la qualité de la vie, subsistaient de nombreuses inégalités et injustices.

De ce constat découlaient une série de priorités, déjà connues, mais que le futur n°1 du Conseil des Affaires d’Etat a tenu à faire siennes. Celles-ci vont de l’augmentation de la consommation intérieure pour compenser la baisse probable des exportations, à un meilleur accès de tous aux services essentiels (logement, santé, éducation, aide à l’emploi), en passant par 1) le contrôle de la masse monétaire en circulation, avec son corollaire « l’amélioration de l’efficacité des investissements » (traduire limiter les investissements spéculatifs sans rapport ou en contradiction avec les priorités du gouvernement), 2) l’accompagnement de l’urbanisation en cours, en favorisant la réinstallation des migrants - ce qui supposera le réexamen du passeport intérieur -, 3) l’accélération de la modernisation du secteur industriel, non seulement par l’introduction de nouvelles technologies, mais également par le renforcement des sociétés chinoises high-tech, y compris par des alliances stratégiques dans les secteurs de la recherche et développement, comme dans celui de la production.

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Sur la question des hautes technologies Li Keqiang a ajouté un commentaire sous forme de mise en garde, laissant entendre que la montée des protectionnismes pourrait constituer un obstacle majeur au développement des technologies en Chine (traduire : les raidissements actuels de l’Occident et de ses alliés pourrait gêner la stratégie de captation des technologies étrangères) : « dans la compétition qui s’exacerbe pour le contrôle des technologies de pointe, les économies en développement risquent de prendre un retard irrémédiable ».

Simultanément, le gouvernement et les autorités financières s’efforçaient de contrôler la hausse des prix et les spéculations, dans un contexte où la hausse moyenne des prix atteignait 4,4% en octobre, poussée vers le haut par les prix de l’alimentation en augmentation de 10%. En octobre, les taux d’intérêt avaient été relevés pour la première fois depuis trois ans, initiant une série de commentaires sur les conséquences pour les marchés et les différences avec l’économie américaine qui faisait précisément l’inverse. En novembre pour réduire l’excès de liquidités la Banque de Chine a déjà relevé deux fois le taux de réserve obligatoire des banques.

Mais alors que certains milieux d’affaires chinois s’inquiètent ouvertement des risques d’un freinage excessif de l’économie, encore très dépendante du flot des investissements, principal moteur de la croissance, l’Académie des Sciences Sociales mettait en garde contre les énormes coûts sociaux pour les plus pauvres en ville et à la campagne, d’une inflation prolongée, en particulier quand cette dernière commence à toucher les prix de l’alimentation.

 

 

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