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›› Société

Les extraordinaires défis de la classe moyenne

Il y a seulement une quinzaine d’années beaucoup doutaient encore de l’existence d’une classe moyenne en Chine. En Europe, la vieille imagerie de la Chine était toujours celle d’une oligarchie d’autocrates plus ou moins corrompue exploitant une population à forte majorité de paysans, réservoir inépuisable d’une main d’œuvre industrielle sous payée.

L’urbanisation accélérée, berceau de la classe moyenne.

Aujourd’hui, s’il est vrai que 700 millions de Chinois habitent encore les zones rurales, les familles vivant directement de la terre ne sont plus que 200 millions. Tandis que l’urbanisation accélérée du pays multiplie le nombre de villes de plus de 15 millions d’habitants.

A ce rythme, les complexes urbains de Pékin-Tianjin, Xi’an, Shanghai - Nanjing, Wuhan, Changsha, Chengdu - Chongqing, Canton - Shenzhen, ont déjà atteint ou dépassé les 20 millions d’habitants. En 2025, le nombre de citadins, aujourd’hui de 600 millions, aura atteint 1 milliard. Tel est le contexte qui préside à l’extraordinaire émergence d’une classe moyenne, principale bénéficiaire du miracle chinois, et dont les revenus et la richesse ont triplé en trente ans.

Les premières difficultés apparaissent quand on tente d’en préciser les contours. L’Académie des Sciences Sociales, y inclut les travailleurs intellectuels, les techniciens et spécialistes des compagnies étrangères, les employés de bureau de niveau élevé et les petits entrepreneurs. Hélène Wang, dans son récent livre « The rise of the world’s largest middle class, and what it means to you », définit la classe moyenne comme « des travailleurs urbains et entrepreneurs de tous les secteurs, possédant un diplôme de l’enseignement supérieur, et dont les revenus sont compris entre 10 000 et 60 000 $ par an ».

En ratissant aussi large, elle aboutit à une classe moyenne dont l’importance est voisine de celle de la population des Etats-Unis. Ce chiffre recoupe celui des statistiques chinoises, mais est largement supérieur à celui d’autres chercheurs qui le situent entre 150 et 200 millions. En revanche, toutes les études, qui extrapolent la croissance actuelle, sont unanimes pour estimer qu’en 2020 la classe moyenne aura atteint le chiffre extraordinaire de 700 millions et représentera 48% de la population chinoise qui, à cette date, flirtera avec le milliard et demi d’habitants.

Diversité et pouvoir de l’argent.

Le haut de cette frange de Chinois modernes et aisés, qui n’entrent cependant pas dans la catégorie des millionnaires nouveaux riches, a des comportements et un mode de vie qui ressemblent à ceux des classes moyennes occidentales.

Avec des revenus de 20 000 $ par an, un couple résident à Shanghai vit dans un appartement de trois pièces, meublé à l’occidentale, possède un voiture Volkswagen Bora, dîne 2 fois par semaine au restaurant, et utilise le climatiseur tout l’été. Il prend des vacances, le plus souvent en Chine, qu’il parcourt de long en large avec assiduité. Mais, il a également les moyens de se rendre de temps à autres en Thaïlande ou en Europe dans un voyage organisé, où les prix imbattables sont calculés au plus juste et où son principal intérêt est le shopping.

Cette partie de la population dégage une impression de jeunesse parfois insouciante, parfois extraordinairement responsable et concernée par les problèmes du pays et, en tous cas, un optimisme et une énergie qui étonnent le voyageur occidental. On y croise des entrepreneurs féroces, accrocs du travail, obsédés par le chiffre d’affaires, la concurrence, les économies d’énergie et la pollution, ou à l’inverse, des nouveaux riches, uniquement préoccupés de paraître, systématiquement attirés par le mirage du luxe et des marques étrangères.

A côté de ces nantis, dont une partie a construit sa richesse durant les années 90 dans le processus de privatisation apparente des actifs publics transférés à des gestionnaires habiles ou opportunistes restés connectés à la nomenklatura, la masse de la classe moyenne se compose de professeurs d’universités, de petits entrepreneurs ou de fonctionnaires aux salaires encore modestes, mais ayant atteint un niveau de responsabilités élevé.

Bénéficiant de logements exigus, à prix très réduits fournis par l’état, où s’entassent des meubles démodés et dépareillés, ils dédient une part importante de leur budget à la scolarité de leur progéniture, tandis que le reste est dépensé en appareils ménagers. Pour eux, une voiture ou des vacances à l’étranger sont souvent hors de portée et il leur arrive d’arrondir leurs fins de mois en sacrifiant aux activités plus ou moins licites de « l’économie grise » ou en acceptant des pots de vin pour des services administratifs.

S’il est vrai qu’il est difficile de trouver des points communs à cette nébuleuse de Chinois riches ou modérément aisés, il en est au moins un qui saute aux yeux c’est la reconnaissance du pouvoir de l’argent, qu’ils économisent avec la constance de fourmis méfiantes de l’avenir, mais dans des conditions très défavorables - 40% de la richesse des ménages est accumulée dans les banques à un taux de rémunération négatif -, et dont ils consacrent une part importante à l’éducation de leur enfant, le plus souvent unique.

Pour beaucoup d’entre eux, qui sont les clients du boom des supermarchés étrangers - une récente enquête du Crédit Suisse prédit que la consommation interne augmente de 19% par an et représentera 42% du PIB en 2015, contre 36% aujourd’hui - , la richesse, ou à tout le moins l’aisance financière, est aussi le passeport non seulement vers l’ascension sociale, mais également pour un meilleur accomplissement personnel.

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Naissance de l’individualisme et inquiétude du Régime.

Les Chinois de la classe moyenne et leurs enfants découvrent en effet l’ivresse de l’individualisme et de l’affirmation de soi, la sophistication qualitative et l’exploration débridée des nouvelles modes vestimentaires, des goûts culinaires inconnus, en même temps qu’une variété jusqu’alors inaccessible de loisirs ou d’expressions artistiques.

« Les revenus de mes parents suffisaient à peine à nourrir la famille, et leurs préoccupations se résumaient à la logistique alimentaire et scolaire. Améliorer leur vie ou se perfectionner eux-mêmes était hors de leur portée. Cette possibilité est aujourd’hui offerte à notre génération », explique avec optimisme un jeune représentant de la nouvelle classe moyenne qui, par le truchement des réseaux sociaux et micro-blogs, dont la mode explose, tisse des réseaux informels d’échange d’idées de moins en moins convenues et souvent critiques du pouvoir et du fonctionnement de la société.

C’est peu dire que le Régime est à la fois attentif et inquiet de la puissante vague d’urbanisation qui porte l’émergence de la classe moyenne et modifie sous nos yeux le visage de la Chine. L’explosion des villes est voulue par le pouvoir, qui y voit le moyen de favoriser la consommation, clé de l’évolution du schéma de croissance. Elle offre aussi l’opportunité de susciter l’adhésion d’une frange de plus en plus importante de la population, à qui le Parti s’efforce d’apporter un meilleur confort matériel et social. Mais elle porte en elle le double défi d’un aménagement urbain d’une dimension sans précédent et du contrôle politique d’une population de citadins que l’aisance matérielle pousse à l’émancipation.

Les mégalopoles nouvelles exigeront non seulement de pharaoniques travaux d’infrastructure, des équipements de transport, de santé et d’éducation, des stations dépuration et des égouts, mais également une adaptation du passeport intérieur et, peut-être, de la loi sur la propriété, un système de taxes encore dans les limbes, des assurances maladie et des caisses de retraite. En même temps, elles généreront des styles de vie nouveaux, des espoirs, des sollicitations et une diversité sociale qui rendront le contrôle idéologique et politique de plus en plus difficile.

La volonté d’encadrer cette effervescence à l’ampleur démographique inédite apparaît clairement dans le message du pouvoir pour l’harmonie sociale, ainsi que pour l’exigence du « raisonnable » et de la moralité. Conscient des risques nés de l’immense disparité des ressources, aggravée par les comportements impudents des nouveaux riches, la direction du pays plaide en effet pour une société au « confort modéré » - xiaokang shehui 小康社会 -.

Concept qui, comme celui de l’harmonie, est emprunté à l’antiquité et où la prospérité est suffisante sans être ostentatoire, mais où les progrès économiques, qui ne sont pas une préoccupation centrale, doivent être accompagnés par la redistribution et l’équité. A quoi s’ajoute l’imaginaire vertueux diffusé par le Parti d’une réussite sociale légitimée par le travail, le talent, l’esprit d’entreprise et la discipline personnelle, contrefeu à la stigmatisation de la corruption et des nouveaux riches, assez largement accusés d’avoir fait fortune par des biais malhonnêtes.

S’il est vrai qu’une partie de la société adhère à ces critères de cohésion, de mesure, de sérieux et de moralité, également présents dans la pensée néoconservatrice qui, de proche en proche, dérive vers les retours révolutionnaires observés actuellement, il existe de larges franges qui s’y trouvent à l’étroit.

Soit parce qu’elles occupent une position confortable au sein des réseaux politico-affairistes des provinces qui permettent un enrichissement rapide alimenté par le flot des investissements, soit parce qu’elles estiment que l’idéologie moyenne du raisonnable est un leurre et un carcan politique qui favorisera la perpétuation des prébendes et des corruptions. En un mot, ceux-là craignent que la « xiaokang shehui » fige la situation politique de la Chine et soit un obstacle aux réformes pour une justice plus indépendante et une classe politique plus responsable devant les citoyens.

Les défis politiques de la classe moyenne.

A 15 mois du 18e Congrès, les élites politiques, dont l’emprise sur la société a jusqu’à présent reposé sur le contrôle serré des dissidents et la cooptation de la classe aisée, sont confrontées au phénomène sans précédent du gonflement rapide de la classe moyenne et de l’explosion urbaine. Il est vrai que les défis qui surgissent sont tempérés par l’adhésion d’une partie des nantis, réticents à bousculer un ordre dont ils ont jusqu’à présent tiré de substantiels avantages.

Mais l’ampleur des mouvements de populations en cours recompose la société de fond en comble. Elle multiplie sa diversité et améliore sa lucidité politique. L’effervescence du net, accélérateur de la réactivité sociale, le lent surgissement des exigences d’accomplissement individuel, ajoutés aux attentes pour plus d’équité et de moralité, créent une situation nouvelle. Celle-ci est marquée par la conscience, assez largement partagée par les intellectuels et les élites les plus jeunes, de la nécessité d’une modernisation du système politique pour une meilleure expression des divergences d’intérêts et des revendications.

Il reste que, dans le sérail, des craquements apparaissent sur la nature de la modernisation politique et ses références. Quand certains prêchent pour une évolution vers des critères démocratiques à l’occidentale - transparence politique, séparation des pouvoirs, responsabilité publique des dirigeants -, d’autres s’y opposent absolument.

Ces derniers renvoient soit aux traditions confucéennes comme morale de pouvoir, base de l’honnêteté politique et du rejet de l’individualisme, ferment de l’improbable cohésion sociale, soit aux références révolutionnaires comme outil doctrinal d’un système de cogestion socialiste, non seulement destiné à améliorer le bien être du peuple et sa participation aux affaires et aux bénéfices, mais également capable de tenir à distance les idées occidentales de pluralisme politique et de contestation directe de l’exécutif.

L’avenir dira si cette conception utopique de l’harmonie, mâtinée de volontarisme révolutionnaire, qu’un accident économique secouant la confiance des classes moyennes pourrait cependant mettre à mal, parviendra à juguler la quête des Chinois pour une expression politique plus libre.

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En bref.

Baisse de la consommation. Inflation

La hausse des prix est la cause principale de la baisse de la consommation en mai et juin. Selon le bureau national des statistiques, les prix des denrées alimentaires ont augmenté de 14,4% depuis l’année dernière à la même époque. La palme revient à la viande de porc qui a augmenté de 57,1% en un an.

Le 12 juillet le Premier Ministre Wen Jiabao a déclaré que le gouvernement allait stabiliser les prix des denrées alimentaires et a mis en garde contre les risques d’emballement du prix du porc en hausse de 11% en un mois. Depuis quelques années, la baisse des prix de la viande de porc et l’augmentation des prix des céréales avaient provoqué le retrait de nombreux éleveurs du secteur.

Pénurie des médecins

Les faibles revenus des médecins au début de leur carrière (entre 300 et 450 $ mensuels, qui couvrent à peine le loyer d’un studio dans les centres urbains) ont provoqué le départ de plus de 14 000 jeunes docteurs vers des compagnies pharmaceutiques étrangères, où ils sont trois fois mieux payés.

La rémunération des médecins, autrefois complétée par les prescriptions de médicaments, dont ils percevaient un pourcentage, est un des plus gros casse-tête de la réforme médicale en cours qui vise à rendre les soins accessibles au plus nombre en abaissant les coûts et en contrôlant les prescriptions. Mais le contrôle des coûts entraîne la désaffection des médecins. Alors que la moyenne de la densité des médecins dans les pays développés est de 1 pour 600, elle est de 1 pour 7000 en Chine. Dans les campagnes, 10% des villages n’ont pas de médecin.

La Chine est un des seuls pays au monde où l’industrie pharmaceutique, en expansion rapide, recrute facilement des médecins diplômés. La consommation de médicaments a augmenté de 24% par an entre 2006 et 2010 et les experts anticipent qu’elle augmentera encore de 20% annuellement d’ici 2015.

Appropriations illégales de terres

Le 8 juillet le ministère des ressources foncières a publié une liste de 73 fonctionnaires appartenant à 31 municipalités sanctionnés pour trafics de terres. Depuis 2008, un contrôle par satellite de la situation des terres autour des municipalités permet de sanctionner directement les autorités locales responsables des transactions illégales.

Ce dispositif a donné un coup de frein aux trafics de terres, puisque, selon le ministère, aujourd’hui, seulement 15% des ventes de terres sont illégales, contre 48% en 2006. En moyenne 3000 municipalités ou districts sont contrôlés chaque année.

Scandale à la croix rouge

Peu avant le 90e anniversaire du Parti, la fantaisie d’une jeune écervelée qui, sur internet, s’identifiait sans raison apparente à une des gestionnaires de la Croix Rouge, tout en exposant sans pudeur son style de vie extravagant (villa de luxe, Maserati, Lamborghini, bijoux, chirurgie esthétique), a malencontreusement coïncidé avec un audit mettant à jour des problèmes de détournement de fonds et de mauvaise gestion à la Croix Rouge chinoise.

Il s’en est suivi une volée de critiques sur internet réclamant le remboursement des dons et mettant à jour la situation ambigüe des associations philanthropiques chinoises, en général liées à des sociétés commerciales, dont la proximité avec le circuit des donations inspire au public la plus grande méfiance.

Le gouvernement se lance dans les micro-blog

Plusieurs centaines de blogs, tenus par des départements ou ministères officiels sont accessibles sur le net. La plupart d’entre eux sont domiciliés dans les provinces de Canton, Hebei, Zhejiang et Shandong. 75% sont rattachés au ministère de la sécurité publique, qui cherche à se donner une bonne image.

Cet effort s’ajoute à ceux destinés à contrôler l’opinion sur le Web. Ayant depuis plusieurs années compris l’importance d’influencer les échanges sur Internet, le Parti rémunère plus de 200 000 agents sélectionnés pour s’insinuer dans les forums de dialogue et réorienter les critiques ou désamorcer les attaques trop violentes contre le Parti. Vite repérés par les internautes, ces agents ont été surnommés « le Parti des 50 centimes (Wu Mao Dang 五毛黨) », salaire de chacune de leur contribution.

Ces dernières obéissent à des consignes qui enjoignent de critiquer les Etats-Unis et de mettre sous le boisseau la question de Taïwan ; de relativiser l’intérêt de la démocratie ou d’insister sur la difficulté d’une démocratie idéale, en même temps que sur les violences et dérapages des pays démocratiques ; de démontrer, par des exemples concrets, comment l’Occident tente de promouvoir ses propres valeurs en Chine ; de jouer sur la fibre sentimentale pour attiser le patriotisme pro-Parti ; et de participer au maintien de la stabilité sociale.

Stages « révolutionnaires » pour étudiants à Chongqing

La municipalité de Chongqing, en pointe pour ses initiatives de cogestion et le parfum néo-maoïste de son discours politique, organise des stages pour étudiants dans des entreprises publiques et privées et au sein de l’administration de la municipalité autonome.

Les stages, d’une durée de 4 mois en moyenne, ont pour but « de confronter les jeunes aux réalités de la vie ». Plutôt orientés vers le rude travail de base des entreprises et des administrations sans rapport avec les qualifications des étudiants - y compris le nettoyage des toilettes, précise le China Daily -, ils rappellent les pires expériences de retour à la campagne de la révolution culturelle.

Aide aux migrants dans la province de Canton

Le 4 juillet, lors d’une discussion en ligne, Wang Yang, le très dynamique Secrétaire Général du Parti de Canton, probable candidat pour le prochain Comité Permanent, promettait un effort pour l’intégration des migrants. « Au cours de toutes années de développement accéléré le développement social a pris du retard. Nous avons une lourde dette à l’égard des travailleurs ».

Dans la province qui compte 36 millions de travailleurs migrants - soit 35% de la population - et qui fut le théâtre de récentes échauffourées sociales, la question est pressante. Les efforts viseront à améliorer la vie quotidienne, les services publics et sociaux au profit des plus défavorisés, y compris en faisant appel aux ONG pour « instaurer un environnement plus démocratique ».

Faisant cela Wang Yang réagit directement à la mise en garde du Centre de recherche du Conseil des Affaires d’Etat, publiée le 14 juin dernier : « les migrants venant des campagnes sont marginalisés dans les villes et seulement considérés pour le faible coût de leur travail. S’ils ne sont pas intégrés dans le tissu urbain, et ne bénéficient pas des droits qui leur sont dus, de nombreux conflits surgiront, qui créeront une menace majeure de déstabilisation ».

La tâche sera rude et onéreuse. Selon l’Académie des Sciences Sociales, l’insertion urbaine d’un seul migrant coûterait 7000 €. Ce qui obligera à dégager un budget de 250 Mds d’€ pour intégrer tous les migrants de la province.

Goût de luxe des riches chinoises

Selon un rapport de Mc Kinsey, les femmes en Chine augmentent leurs dépenses de luxe 2 fois plus rapidement que les hommes. Alors que 50% des plus riches femmes du monde sont chinoises, les grandes marques occidentales de luxe s’adaptent à ce nouveau marché en constatant que « les femmes chinoises éprouvent plus que les Occidentales, le besoin de paraître ». Maserati indique que 30% des clients sont des femmes, soit 6 fois plus qu’en Europe ou aux Etats-Unis.

Système de santé. Les difficiles tentatives pour réduire les coûts

L’hôpital de Jining dans le Shandong expérimente une procédure de dépenses bloquées calculées au forfait pour chaque affection, dont le traitement et le coût ont été évalués par un groupe d’experts et répertoriés dans un protocole.

Il s’agit de réduire les dérives de coûts, résultat de la sur-prescription par les médecins qui perçoivent toujours une partie du prix des médicaments. Selon le China Daily, les premiers résultats sont encourageants puisqu’en 2 ans le coût des traitements a, en moyenne, baissé de 30%, les dépenses en médicaments ayant été réduites de 40% à 12%.

Mais le China Daily précise qu’à Pékin une expérience similaire a échoué puisque les dépenses en médicaments sont en moyenne restées à plus de 50% du prix du traitement, un taux très nettement supérieur à celui de la moyenne des pays développés.

Les autres expériences pour contrôler le prix des médicaments et les prescriptions, tentées dans des hôpitaux de province - établissement d’une liste de médicaments de base au prix contrôlés - ont provoqué des effets pervers comme la baisse de 60% des revenus des hôpitaux et la fuite des médecins, dont la rémunération avait baissé.

La plupart des experts étrangers qui étudient la question estiment que les investissements publics dans ce secteur (10% des coûts d’un hôpital) sont notoirement insuffisants.

Interdiction des démolitions forcées

Le 7 juillet, l’ANP a voté une loi interdisant les démolitions forcées, qui dans un passé récent furent à l’origine d’un nombre considérable de drames, y compris des suicides et des immolations par le feu.

A l’étude depuis 2005, la loi qui a subi de nombreux amendements et fait l’objet de résistances des administrations locales, encadre strictement l’utilisation de la force publique et règlemente les confiscations de biens. Elle interdit les mesures coercitives les jours fériés et la nuit ainsi que l’intervention de compagnies privées engagées par les administrations locales ou les promoteurs.

Elle comporte cependant une clause « d’urgence ». Celle-ci pourrait inciter les administrations locales, dont une partie des revenus dépend du commerce illégal de terres, à perpétuer les démolitions qui constituent un des causses les plus fréquentes de révoltes populaires contre l’administration.

 

 

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