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La mort de Kim Jong Il. Inquiétudes, non dits et arrière pensées

Kim Jong Il est mort le 17 décembre dernier. La télévision publique nord-coréenne a annoncé la nouvelle deux jours plus tard, par le truchement d’une présentatrice en larmes et à la voix chevrotante, attribuant la cause de son décès au « surmenage physique et mental », alors qu’il voyageait à bord de son train spécial.

Au milieu de l’avalanche des commentaires, Question Chine a choisi de focaliser son attention sur les points suivants :

1.- Au XXIe siècle, il est rare que le décès d’un dirigeant provoque autant de crispations et soulève autant de questions, effets conjoints, d’une part de l’histoire terroriste du régime, source de tensions récurrentes autour de la ligne de démarcation et ailleurs, et d’autre part de l’opacité presque totale sur les institutions, le fonctionnement, le rapport des forces, les intentions et l’état réel du pays. Rendues nerveuses par les incertitudes, le 19 décembre, les bourses de Tokyo, Hong Kong, Shanghai et Séoul ont toutes chuté. La baisse la plus forte a été enregistrée à Séoul avec – 4,9%.

2.- Au-delà d’une connivence de façade, une fracture, homothétique des rivalités Chine – Etats-Unis en Asie, est apparue au sein des 5 sponsors du « Dialogue sur la Corée du Nord – les 6 Party-Talks - » entre, d’une part la Chine et peut-être la Russie, engagées dans une coopération accrue avec le Régime et d’autre part les Etats-Unis et leurs alliés, le Japon et la Corée du Sud, dont l’objectif premier est, non pas la stabilité du régime, comme semblent le privilégier Pékin et peut-être Moscou - mais la fin du programme nucléaire de Pyongyang, y compris – mais c’est un des nombreux non-dits – au risque d’un effondrement du système politique nord-coréen.

A quoi s’ajoutent la « carte sauvage » des intentions nord-coréennes et quelques non-dits et arrières pensées du côté de Pékin, Washington et Séoul qui ajoutent encore à la complexité d’une situation, dont les inconnues pèsent sur toute la région.

Interrogations et inquiétudes.

Les appréhensions des voisins, qui tous, y compris la Chine, ont augmenté leur degré de vigilance, sont le résultat de l’histoire mouvementée récente et ancienne d’un régime vindicatif et rigide, préoccupé de sa survie, qui se dote de l’arme nucléaire. A l’extérieur il est coutumier des attentats, des enlèvements de Coréens et de Japonais, du chantage nucléaire et des agressions militaires. A l’intérieur, il affame sa population, enfermée dans une situation semi-carcérale, manipulée, coupée du monde, et endoctrinée par un discours, où l’étranger – parfois même la Chine – est systématiquement présenté comme l’ennemi à abattre.

Le malaise face à ce système claquemuré, héritier du « Royaume Ermite » du XVIIe siècle, se nourrit également de l’opacité presque totale dont Pyongyang entoure la situation du pays. Encore aujourd’hui on connaît mal le bilan réel des catastrophes humanitaires qui s’étaient abattues sur le pays entre 1990 et 1997, à la suite de d’effondrement de l’Union Soviétique, encore aggravées par d’importantes lacunes du systèmes de soins, la défaillance des transports, des inondations catastrophiques et une chute de la production d’électricité de 80% due à la dégradation des centrales hydroélectriques.

En 2001, Pyongyang reconnaissait officiellement 220 000 morts entre 1995 et 1998. Mais la thèse d’un économiste sud-coréen estimait les pertes à 600 000, dues à la malnutrition. En 2005, 2008, et dernièrement en mars 2011, l’ONU alertait encore la communauté internationale sur les risques de famine et l’état sanitaire catastrophique du pays. Selon le bureau des Affaires humanitaires de l’ONU, 6 millions de Nord-coréens ne disposent que du quart des rations alimentaires normales, tandis que 30% des enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition.

Hors des statistiques officielles de Pyongyang de toute évidence biaisées, la situation est également documentée par les réfugiés nord-coréens. Bien qu’il n’existe que peu d’informations de Pékin ou de Pyongyang, on estime en effet que plusieurs milliers de Nord-coréens fuient leur pays chaque année et que près de 400 000 d’entre eux vivent clandestinement en Chine.

Ceux qui réussissent à contacter un média occidental livrent des informations alarmantes et continuent à relater des histoires de personnes mortes de faim, comme ces réfugiés, interrogés par la BBC à l’automne 2010 sur la frontière chinoise, qui affirment aussi que l’oligarchie se nourrit normalement, alors que dans de nombreuses parties du pays, la population de contente d’un repas par jour.

Les sources officielles ne disent pas grand-chose non plus des rapports de l’armée avec la famille Kim, ni de la capacité à gouverner du dernier rejeton, propulsé au premier plan très récemment. Certains « Korea Watchers » soupçonnent même que Kim Jong Un, le successeur désigné, pourrait avoir été l’instigateur – pour se donner de l’autorité et du crédit – des deux agressions militaires de 2010 contre la Corée du sud (torpillage de la corvette Cheonan – 46 morts – en mars, et bombardement de l’Ile de Yeonpeong en novembre). Ces spéculations sur l’agressivité d’un homme ayant fait ses études en Suisse, dans le plus grand secret, et dont on ne connaît même pas l’âge exact, ne sont pas faites pour calmer les appréhensions.

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Fracture au sein du « dialogue à 6 ». L’avenir sous contrainte.

En revanche on peut assez clairement identifier le positionnement des parties au dialogue à 6 où, en dépit des bonnes paroles diplomatiques, apparaissent deux approches divergentes. S’il est vrai que tout le monde alentour est sur ses gardes, la Chine et dans une moindre mesure la Russie, tout en réaffirmant leurs positions anti-prolifération, ont clairement choisi la coopération avec Pyongyang, et tourné le dos aux pressions destinées à forcer le Régime à abandonner son programme nucléaire. Comme si leur priorité n’était pas de freiner la prolifération, mais bien d’empêcher la chute du régime, bête noire de Pékin.

Mais la route vers la normalité par le développement est longue et chaotique. Voilà presque 10 ans que la Chine a opté pour cette voie, décalquée de ses propres expériences. Et pourtant, le niveau des échanges bilatéraux atteint à peine 3 Mds de $, contre 250 Mds avec la Corée du sud, dont le PIB est plus de 30 fois supérieur à celui de son frère ennemi. Le fait est que les investisseurs restent réticents et que plusieurs projets d’ouverture économique se sont enlisés, comme les essais de marché libre à la frontière. La raison en est que la réactivité commerciale du régime est très faible, bridée par une logique fermée d’affrontement et de contrôle absolu de sa population, dont Pyongyang craint la défection en masse vers la Chine.

Si Pékin et Moscou sont clairement engagés dans la voie de la coopération, avec en tête l’objectif d’éviter l’effondrement, Séoul, Washington et Tokyo placent au contraire la non prolifération au centre de leurs préoccupations. Les Etats-Unis refusent donc d’accorder à Pyongyang les garanties de sécurité qu’il réclame, et exigent d’abord un abandon définitif et vérifiable du programme nucléaire militaire.

Tel est le cul de sac dans lequel est aujourd’hui enfermé le dialogue à 6, dont Pyongyang a claqué la porte au printemps 2009 après avoir renvoyé les inspecteurs de l’AIEA. Par ce mouvement d’humeur dont il est coutumier, le Régime réagissait au raidissement de Washington qui soupçonnait que le lancement raté d’un satellite Nord-coréen était en réalité un essai balistique.

L’avenir de la péninsule est donc placé sous plusieurs contraintes. Les deux premières venant de Washington et de Pékin ont une rationalité. Celle de la Chine, d’abord, que la peur viscérale du chaos à ses portes – surtout en ces temps de révolutions arabes – pousse à privilégier le statuquo politique. Elle espère que ses aides économiques – on dit que Pékin fournit 90% du pétrole et 70% des importations alimentaires de Pyongyang -, ainsi que son exemple d’ouverture aux lois du marché, mais politiquement contrôlée, aideront le pays évoluer progressivement vers plus de normalité politique, sociale et économique.

Celle de Washington ensuite, qui prône une stricte vigilance anti-nucléaire, conditionnant les garanties de sécurité réclamées par Pyongyang au démantèlement du programme nucléaire contrôlé par l’AEIA.

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La puissance des non dits.

A ces éléments il faut en ajouter plusieurs autres, entourés de non dits, dont l’influence pèse également sur la situation.

Le premier est la « carte sauvage » représentée par Pyongyang, dont le régime considère que sa capacité de menace nucléaire à l’ombre de la Chine constitue la clé de sa survie. Cette réalité réduit considérablement les chances d’une solution à la crise, même à moyen terme, à moins que ne surgissent au sein du système – et c’est une inconnue majeure - des réformateurs suffisamment influents et puissants qui placeraient les réformes du pays au-dessus de la geste arc-boutée de la propagande, présentant la Corée du Nord comme un modèle indépassable, menacé par l’extérieur.

Un autre non dit est l’inconfort de Pékin, obsédé par la perspective d’un effondrement brutal du Régime, que Zhongnanhai refuse désormais d’envisager officiellement. Le Bureau Politique n’a en effet jamais répondu aux demandes américaines de planifier une réaction coordonnée en cas d’accident interne en Corée du Nord. Ce choix, qui s’est confirmé en 2010 quand la Chine s’est abstenue de condamner les attaques nord-coréennes contre Séoul, conduira Pékin à soutenir le Régime Nord-coréen, parfois à ses dépens, notamment si Pyongyang reprend sa stratégie de chantage et d’agressions. La question est de savoir jusqu’où Zhongnanhai est prêt à aller dans cette voie.

A l’évidence le Parti Communiste chinois place aujourd’hui ses espoirs dans les arrangements de pouvoir préparés par Kim Jong Il avant sa mort, où Kim Jong Un, plus jeune fils du défunt et successeur désigné, sera placé sous la coupe d’une direction collective composée par l’armée et la propre sœur de Kim Jong Il, Kim Yong Hee, récemment promue général à 4 étoiles, et dont le pivot serait son mari et beau frère de Kim Jong Il, Chang Sun Taek, 66 ans. Détail intéressant, ce dernier est le responsable des investissements étrangers en Corée du Nord ; il figurait en bonne place dans la délégation de Pyongyang qui a visité la Chine en mai 2011.

Chang est le mentor que le « Cher Dirigeant », avait désigné après avoir été victime d’une attaque cérébrale en 2008. En 2010, Chang avait été promu au rang de vice-président de la Commission de la Défense Nationale, de fait l’organe exécutif suprême du pays. Mais rien ne dit qu’il parviendra à bousculer la rigidité de ce système qui transparaît dans la pompe grandiloquente des mises en scène funéraires, sur fond de douleur apprêtée, dont l’objectif est probablement autant de rendre hommage au dirigeant défunt que de garantir la pérennité du Régime.

Enfin, dans la série des non dits, il est impossible de ne pas évoquer la force du complexe militaro industriel conservateur, aujourd’hui aux affaires en Corée du sud, lié aux Etats-Unis, et qui, bien qu’il s’en défende, tire avantage de la perpétuation des logiques d’affrontement. Kim Dae Jung avait tenté de sortir de cette impasse. Il avait en partie réussi, grâce à sa politique d’ouverture – dite « Sunshine policy » -, qui prenait Washington et l’oligarchie des Chaebols à contrepied. Mais ses successeurs n’ont pas été à sa hauteur et la vieille garde conservatrice arc-boutée à une logique qui stigmatise la menace nord-coréenne est revenue au pouvoir.

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Un dialogue difficile, mais nécessaire.

Alors que Pyongyang considère que l’arme nucléaire et le chantage qu’elle permet sont la clé de sa survie, la force des rivalités Washington – Pékin en Asie font que la Chine s’accroche à l’espoir fragile d’une évolution possible du régime, improbable solution vers la dénucléarisation de la péninsule, parce qu’au fond, elle considère qu’un échec de la Corée du nord signifierait une victoire américaine dans l’actuelle compétition d’influence avec les Etats-Unis.

Ce schéma de pensée se nourrit aussi des contraintes nationalistes qui, à l’intérieur, et face à l’opinion publique chinoise, rendent difficile le renoncement à l’alliance avec Pyongyang. Cette dernière plonge en effet ses racines dans le conflit coréen, seul épisode de l’histoire où les volontaires chinois avaient directement combattu les GI, dans un contexte où le symbole de la résistance aux pressions occidentales, dont la Corée du Nord est le porte drapeau, reste encore un des points clés de la politique étrangère chinoise. A quoi il faut ajouter les inquiétudes du Régime chinois pour lui-même, confronté aux inconnues d’un bouleversement politique à Pyongyang.

Dès lors on peut s’interroger sur l’utilité d’un « dialogue à 6 », dont tous les acteurs réclament la reprise, avec cependant des arrières pensées qui laissent mal augurer de leur succès. Dans un récent article, mis en ligne sur le site Project Syndicate, Christopher Hill, ancien ambassadeur des Etats-Unis à Séoul et chef de la délégation américaine pour le « Dialogue à 6 » considère ces contradictions avec réalisme. Selon lui, la coopération entre Pékin et Washington reste en dépit des contradictions, le passage obligé d’un apaisement de la situation sur la Péninsule.

Plus encore, il estime que le Etats-Unis devraient, non seulement partager les aides humanitaires qu’ils offrent à Pyongyang avec celles de Séoul et Pékin, mais encore tout tenter pour faire comprendre à la Chine qu’une évolution de la situation de la péninsule ne heurterait pas ses intérêts stratégiques. Enfin, sans remettre en cause son alliance avec Séoul, Washington devrait assurer Pékin qu’en cas d’accident interne en Corée du Nord, aucun militaire américain ne franchirait le 38e parallèle.

Sur l’intérêt de la reprise « du dialogue à 6 », il explique avec réalisme qu’il « sera difficile et tendu, mais pas plus qu’un effondrement de la Corée du nord qui n’aurait pas été préparé par de sérieux échanges de vues sur la question. Tôt ou tard il sera nécessaire de reprendre les négociations. Compte tenu des incertitudes qui entourent la situation, le décès de Kim Jong Il pourrait être le moment le plus propice ».

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Note sur les investissements chinois en Corée du Nord.

Bien qu’il soit encore difficile d’en mesurer l’ampleur exacte, il ne fait pas de doute que la Chine a, depuis 2009, alourdi son empreinte économique en Corée du Nord. Le cœur de l’action chinoise est concentré autour de la frontière du Yalu entre Dandong et l’embouchure – avec le développement de 2 îles dans l’embouchure du fleuve - et dans la région de Rajin-Sonbong (Rason) sur la cote nord-est de la péninsule. Dans ces deux régions, Pékin a obtenu une concession de développement d’une durée de 50 ans.

Le dispositif est complété par une voie rapide reliant le port de Rason à Hunchun dans la préfecture chinoise de Yanbian à forte minorité ethnique coréenne et par un nouveau pont sur le Yalu à hauteur de Dandong, financé par la Chine. Le tout s’inscrit dans un vaste projet chinois de développement des provinces du Nord-est que Pékin espère connecter directement à la mer du Japon, à l’archipel nippon et à la Corée du sud. Selon les médias sud-coréens l’état chinois a investi 2 Mds de $ pour la construction d’une raffinerie et d’une centrale thermique à Rason. Il s’agit du plus gros investissement jamais réalisé en Corée du nord.

A quoi il faut ajouter la présence depuis 2006 de Sinosteel et Shougang, les deux géants de l’acier chinois, qui importent chaque année pour 2 millions de $ de minerai de fer, ce qui, au prix du moyen du marché, représente 14 000 tonnes, soit une infime partie des importations globales de la Chine, évaluées en moyenne à 600 millions de tonnes par an, qui correspondent à plus de 50% du minerai de fer commercialisé dans le monde.

La détresse maquillée.

Dans un récent article du Los Angeles Times, Barbara Demick, ancienne correspondante du journal à Séoul, aujourd’hui en poste à Pékin, rapporte les paroles de Chu Sung-Ha, réfugié nord-coréen devenu journaliste en Corée du Sud : « à la mort de Kim Il Song, j’étais étudiant. On nous a réunis dans un grand auditorium pour la nouvelle. Je courbais la tête. Personne ne pouvait voir que je ne pleurais pas. Les caméras nous observaient (…)

Cette fois, il y aura encore plus de larmes de crocodiles, car Kim Jong Il n’était pas autant aimé que son père. Au cours de son règne la Corée du Nord a en effet traversé de dures épreuves. Voilà longtemps que Kim Jong Il n’est plus dans le cœur des Coréens. (…)

Mais, comme en 1994, la douleur affichée est une obligation patriotique. Elle durera dix jours. Un rituel de courbettes et de dépôts de fleurs en face des portraits du « Cher dirigeant » accrochés dans les jardins publics et les grandes salles de réunion (…). Le deuil est aussi un concours de la plus grande détresse et des pleurs les plus sonores. Les caméras espionnent la foule et les enfants badigeonnent leurs joues de salive pour imiter les larmes ».

L’élite, également emprisonnée dans cette atmosphère de maquillages, n’est peut-être pas dupe. Le réalisateur sud coréen Shin Sang Ok, qui avait été kidnappé et retenu huit années prisonnier par Kim Jong Il qui espérait s’imprégner de son talent, se souvient de sa réaction irritée lors de la prestation d’une chorale qui interprétait « longue vie au Cher Dirigeant » : « Tout cela est faux. Que des mensonges !! ».

Quelques réalités nord-coréennes.

Peuplée de 24,4 millions d’habitants, la Corée du Nord, est selon l’index 2011 de « Transparency International », qui mesure la corruption de par le monde, le pays le plus corrompu de la planète. Il est aussi 3e après la Chine et l’Iran pour le nombre d’exécutions capitales.

Selon les données de « Military Balance », édité par l’IISS de Londres, l’armée nord-coréenne compte 1,2 millions d’hommes à quoi s’ajoutent 190 000 paramilitaires et 600 000 réservistes. Le pays possèderait deux têtes nucléaires. Depuis 1990, la proportion de la population souffrant de malnutrition aurait augmenté de 32%.

 

 

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