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›› Chronique

Coup de projecteur sur le futur pouvoir central chinois. 1re Partie

Comité Permanent
source : Xinhua

Sur la photo ci-dessus, les 9 membres du Comité Permanent siègent parmi leurs collègues du Bureau Politique et devant le Comité Central, face au 17e Congrès du Parti. Au prochain Congrès, 7 d’entre eux seront remplacés. Comme le seront aussi 7 autres, qui complètent le Bureau Politique, dont 14 membres sur 25 sont atteints par la limite d’âge.

Il s’agit de Hu Jintao, Wu Bangguo, Wen Jiabao, Jia Qinglin, Li Changchun, He Guoqiang, Zhou Yongkang, Wang Gang, Wang Lequan, Wang Zhaoguo, Hui Liangyu, Liu Qi, à qui s’ajoutent les généraux Xu Caihou et Guo Boxiong.

Pour combler ces vides, la haute nomenklatura du Parti comprenant les Secrétaires Généraux des provinces, le Bureau Politique et les membres du Comité Central ayant rang de ministre se sont réunis les 7 et 8 mai derniers pour tenter un premier consensus sur la composition du futur Comité Permanent.

A vrai dire on en est loin, puisque, dit-on à Hong Kong, les tenants de la faction Hu Jintao, Wen Jiabao, Li Keqiang, veulent réduire le Comité Permanent à 7 alors que leurs opposants voudraient l’élargir à 11.

A noter que, dans la configuration à 7, la rumeur Hong-Kongaise laisse entendre que les deux postes sacrifiés seraient celui du Secrétaire de la Commission Politique et Législative (Zhou Yongkang, n°9) et celui du responsable de la propagande (Li Changchun, n°5). Zhou Yongkang, qui pourrait avoir été compromis dans une tentative d’aide apportée à Bo Xilai avec le soutien de militaires, n’est plus apparu en public depuis le 31 mai 2012.

S’il est vrai qu’il est toujours officiellement titulaire de son poste, on dit que ses fonctions sont aujourd’hui assurées par Meng Jianzhu, ministre de la sécurité publique.

De ces marchandages de pouvoir, une vingtaine de noms émergent aujourd’hui, dont 2 sont déjà connus : Xi Jinping, futur secrétaire général et Li Ke Qiang, futur Premier ministre. Avec quelques uns des 18 autres, ils formeront le futur Comité Permanent, qui, rappelons le, prend ses décisions à huis clos, sans autre contre pouvoir institutionnel que les cessions annuelles de l’Assemblée Nationale Populaire.

Encore aujourd’hui, cette dernière ne remet jamais en cause les choix du Centre, même s’il est aussi vrai qu’elle est de moins en moins cette chambre d’enregistrement dont, il y a moins de 15 ans, les votes entérinaient à l’unanimité ou presque les décisions du Parti.

Si on examine les tendances politiques ou factionnelles des prétendants les plus connus, on s’aperçoit que 5 d’entre eux sont proches de Hu Jintao et de la Ligue de la Jeunesse : Li Keqiang, Liu Yandong, Li Yuanchao, Wang Yang et Liu Yunshan.

Trois autres sont issus de la faction des fils de prince : Xi Jinping, Wang Qishen et Yu Zhengsheng. De la faction des Shanghaïens ne subsiste que Zhang Dejiang, le remplaçant de Bo Xilai à Chongqing, appuyé par l’ancien secrétaire général Jiang Zemin (85 ans), dont l’influence décline vite, mais qui dit vouloir soutenir Xi Jinping. Evidemment d’autres noms qui sont des outsiders peuvent surgir d’ici le 18e Congrès, dont la préparation s’annonce heurtée.

Enfin, compte tenu des défis que la Chine devra relever dans les années qui viennent – baisse de la croissance, urbanisation, développement de la classe moyenne, attentes sociales et politiques, exigences de réformes du schéma de développement et lutte contre les prébendes et la corruption -, le consensus politique dans les plus hautes strates du régime ne sera pas facile à préserver.

On constate que parmi les favoris pour un poste au Comité Permanent, il n’émerge aucun militaire. Ce qui, pour l’heure, perpétue la tendance à tenir l’APL à longueur de gaffe.

En revanche l’apparition d’un officier général de l’APL dans le saint des saints du pouvoir chinois serait un signe que les dissensions politiques ont atteint un fort niveau d’exacerbation.

Enfin, un nombre important de ces prétendants a connu les affres de la révolution culturelle, tumulte radical né de la lutte pour le pouvoir déclenchée par Mao, durant laquelle ils ont été envoyés à la campagne pour subir un « redressement idéologique ». On peut conjecturer que, sauf exception, ils tenteront d’être les garants ultimes de la cohésion du Parti.

Question Chine présente une première série de dirigeants chinois promis aux plus hautes responsabilités politiques. D’autres suivront d’ici le Congrès. Cette revue d’effectifs doit beaucoup à Cheng Li, spécialiste reconnu de la classe politique chinoise, dont le travail est publié sur le site China Leadership Monitor.

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Xi Jinping 习近平. Le pragmatique, consensuel et manœuvrier.

59 ans. Vice-président de la République depuis 2008, Vice-président de la Commission Militaire Centrale depuis 2010, membre du Comité permanent depuis 2007, président de l’Ecole Centrale du Parti depuis 2007.

Vie et carrière.

Xi jinping est né en 1953 dans le district de Fuping – province du Shaanxi. Entre 1969 et 1975, lors de la révolution culturelle, il a été envoyé à la campagne dans le district de Yanchuan, non loin de Yan’an dans le Nord du Shaanxi. Il entre au Parti en 1974, puis obtient à Qinghua un diplôme d’ingénieur chimiste (1979) et de droit (2002). Entre temps, il est secrétaire particulier du général Geng Biao, ministre de la défense (1979 – 1982), ce qui lui ouvrira des entrées dans l’APL.

Aujourd’hui on le dit très proche du Général Liu Yuan fils de Liu Shaoqi, l’ancien président de la République martyrisé par Mao, qui a entrepris de lutter contre la corruption dans l’APL. Certain disent que ce général au nationalisme radical serait un candidat sérieux pour la Vice-présidence de la Commission Militaire Centrale, qui perdra deux de ses plus éminents membres militaires : Guo Boxiong et Xu Caihou.

Hormis une première affectation dans le Hebei comme Secrétaire Général adjoint de Zhangding (1982 – 1985), Xi Jinping est sans interruption affecté dans le sud-est et l’est de la Chine où il grimpe lentement dans la hiérarchie du Parti, comme Vice-maire de Xiamen (Fujian 1985 – 1988), Secrétaire du Parti de Ningde (1988 – 1990), Secrétaire du Parti de Fuzhou (1990 – 1996), vice secrétaire du Parti de la province du Fujian (1999 – 2002), gouverneur du Fujian (1999 – 2002), Secrétaire du Parti du Zhejiang (2002 – 2007), puis enfin Secrétaire du parti de Shanghai (2007 - 2008), où il avait remplacé Chen Liangyu, limogé en 2006. Ce poste ayant été sa dernière marche vers le pouvoir suprême.

Vie privée, connexions et convictions politiques.

Xi est un « Taizi, fils de prince », dont le père Xi Zhongxun, ancien membre du bureau politique, et vice premier ministre, fut l’inventeur des « Zones économiques spéciales », dans les années 80. Durant la Révolution Culturelle il a été emprisonné pour avoir milité en faveur de l’ouverture économique et, en 1989, il avait condamné la répression de Tian Anmen. Ce que Xi Jinping s’était abstenu de faire. Un message de l’ambassade des Etats-Unis, révélé par Wikileaks, affirme que c’est en partie pour se protéger que Xi Jinping a adhéré au Parti, et qu’à cette occasion il aurait été forcé de renier son père.

Xi Jinping est aussi un familier de l’ancien président Jiang Zemin et de son vice-président Zeng Qinghong. De son 2e mariage, avec Peng Liyuan, célèbre chanteuse populaire, ayant le grade de général dans l’APL, il a une fille Xi Mingze, qui étudie en 2e année à Harvard. De son premier mariage en revanche il n’a pas d’enfant.

Sa première épouse, Ke Lingling, fille de Ke Hua, ex-ambassadeur au Royaume Uni, vit aujourd’hui à Londres. Xi a également une sœur qui vit au Canada et un frère, hommes d’affaires à Hong Kong. Comme tous les caciques du Parti, ses connexions affairistes, plus ou moins protégées par des prête-noms, sont vastes et riches. Elle touchent à la téléphonie mobile, à l’industrie minière - dont des intérêts dans les « terres rares » - et à l’immobilier.

Ses convictions politiques sont marquées à la fois par la croyance dans l’ouverture au marché et la préférence accordée aux grands groupes publics ou privés. A chacun de ses postes, Xi Jinping s’est appliqué à appuyer activement les hommes d’affaires et a fait montre à la fois de détermination et de souplesse. Totalement loyal au Parti, on le dit nationaliste, conservateur, politicien madré et extrêmement pragmatique. Il a quelques fois exprimé des agacements vis-à-vis des pressions exercées par l’Occident contre la Chine.

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Li Keqiang 李克强 Le juriste lucide et réformateur.

57 ans, Vice-premier ministre depuis 2008, membre du Comité permanent depuis 2007.

Vie et carrière.

Né en 1955, dans le district de Dingyuan (Anhui) – comme Hu Jintao -, Li Keqiang est entré au parti en 1976, après avoir été envoyé à la campagne pendant la révolution culturelle dans la commune de Fengyang (Anhui). De 1976 à 1978, il est le Secrétaire général d’une brigade de production. Licencié en droit (1982) et docteur en économie (1994) de l’université de Pékin, ses promotions dans le Parti se font par le biais de la Ligue de la jeunesse, dont il devient le secrétaire général en 1993, à 38 ans. En 1998, il devient vice-secrétaire, puis gouverneur du Henan jusqu’en 2004, puis Secrétaire Général de la province du Liaoning (2004 – 2007).

Ses origines familiales sont de la petite bureaucratie (son père était un cadre de district à Fengyang). Depuis le début des années 1980, il est un protégé de Hu Jintao. Son épouse Cheng Hong est professeur de langue et littérature anglaises à Pékin (Université d’économie). Ils ont une fille diplômée de l’université de Pékin, étudiant actuellement aux Etats-Unis.

Convictions politiques.

S’il est vrai que Li s’est affirmé comme un réformateur convaincu, appuyant les manœuvres destinées à éliminer les obstacles aux réformes du schéma de développement – il est notamment à l’origine de la publication du rapport de la Banque Mondiale « China 2030 », cosigné par le gouvernement chinois -, sa nomination comme Premier ministre en 2012/2013 n’est cependant pas assurée à 100%.

On lui reproche en effet de manquer de réactivité et de charisme, en même temps que d’avoir accumulé une série d’expériences très malheureuses lorsqu’il était à la tête de la provinces du Henan - où il a couvert un vaste scandale de sang contaminé cautionné par des cadres véreux, ayant provoqué une explosion de l’épidémie de SIDA dans la province - à quoi s’ajoutent plusieurs incendies meurtriers dont celui d’un centre commercial à Luoyang (300 morts) et l’explosition d’une mine de charbon dans le Liaoning (200 morts) quand il en était le Secrétaire Général.

Certains attribuent à cette suite d’incidents sa rétrogadation au poste de Premier Ministre dans l’ordre de la succession, alors qu’il semblait d’abord placé sur la trajectoire de futur SG du Parti.

Il n’est pas impossible – mais l’éventualité reste peu probable - qu’il soit supplanté au profit d’autres candidats, comme Wang Qishan, pour être dirigé sur le poste de président de l’Assemblée Nationale en remplacement de Wu Bangguo.

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Wang Qishan 王歧山 Le Financier au sang froid, habile et réactif.

64 ans, Vice-premier ministre depuis 2008, membre du Bureau Politique depuis 2007 et du Comité Central depuis 2002.

Vie et carrière.

Né en en 1948, à Qingdao d’une famille originaire du Shanxi, Wang a, comme ses collègues, connu le séjour à la campagne durant la Révolution Culturelle, à Yan’an dans le fief communiste d’après la Longue Marche (1969 – 1979), où il devint l’un des administrateurs des musées de la région, d’abord du district, puis de la province. Il est diplômé d’histoire de l’université de Xi’an (1976) puis devient chercheur à l’Académie des Sciences Sociales (1979 – 1982), avant d’entrer au Parti où il est affecté au centre de recherche des questions rurales du Comité Central.

Sa carrière s’oriente ensuite vers la finance, quand il est nommé Directeur de la Société d’Investissement du Crédit Agricole, puis successivement vice-gouverneur de la Banque de Construction (1989 – 1993), et de la Banque de Chine (1993 – 1994), avant d’être nommé gouverneur de la Banque de Construction (1994 – 1997). A l’issue de quoi il entre au Comité Central comme membre suppléant. A Canton il occupe les fonctions de vice-gouverneur (1997 – 2000), avant d’être nommé à la tête du Bureau de la Réforme économique au Conseil des Affaires d’état et enfin Secrétaire Général du parti de la province de Hainan (2002 – 2003).

Son baptême du feu a lieu à Pékin, quand, en pleine crise du SRAS, il prend la tête de la mairie (2003 – 2007) au milieu d’une controverse, où le Parti était sur la sellette en interne et sur la scène internationale pour avoir camouflé les vrais chiffres de l’épidémie dans la capitale.

Famille et connexions politiques.

Wang est le fils d’un professeur d’architecture de Qinghua, mais il appartient à la mouvance des fils de prince par son beau père Yao Yilin, dont il a épousé la fille Yao Mingshan qu’il avait connue à Yan’an. Yao Yilin, beau-père de Wang, était membre du Comité Permanent et vice-premier ministre (1985 – 1992), proche de la faction très conservatrice dirigée par Chen Yun, et opposée à Deng Xiaoping. Durant la crise de 1989, Yao Yilin s’était rapproché de Li Peng pour abattre Zhao Ziyang, limogé et placé en résidence surveillée parce qu’il s’était opposé à l’intervention de l’armée à Tian An Men.

Les mentors politiques de Wang sont les « réformateurs élitistes » de la faction de Shanghai et notamment Jiang Zemin et Zhu Rongji. Compte tenu de son passé, il est pratiquement certain d’entrer au Comité Permanent. Depuis un an, on parle même de lui pour le poste de premier ministre au cas où, dans la lutte de pouvoir qui s’exacerbe, Li Keqiang ne parviendrait pas à s’imposer dans le poste. Mais, pour l’heure, compte tenu de son âge, on le verrait plutôt au poste de président de l’ANP en remplacement de Wu Bangguo.

Convictions politiques.

Son passage à la mairie de Pékin lui a valu le surnom de « chef de la brigade des pompiers », pour avoir maîtrisé les tumultes dus à la mauvaise gestion de l’information sur l’épidémie de SARS. On le perçoit aussi comme un homme politique fiable, calme, sûr de lui, capable de réaction rapide en cas de crise.

Récemment il a plusieurs fois réaffirmé son attachement aux lois du marché et souligné l’importance de réformer le système financier, critiquant le monopole des grandes banques d’état et leurs réticences à faire crédit aux PME. Dans le paysage politique chinois, Wang Qishan le pragmatique, qui fait aussi preuve de sens social, est l’un des responsables les plus écoutés et un des plus attachés aux réformes économiques et au marché.

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Li Yuanchao 李源潮 « Bon élève » consensuel. Habile, discret et manœuvrier

Agé de 62 ans, Li est l’actuel Président de la Commission d’organisation du Parti, dont il a pris la tête en 2007. C’est aussi cette même année qu’il est entré au Comité Central et au Bureau politique.

Vie et carrière.

Li est né en 1950 dans le Jiangsu, district de Lianshui à 300 km au nord de Shanghai. A 18 ans, pendant la révolution culturelle, il est envoyé à la campagne à Dafeng, un district du bord de mer, à une centaine de kilomètres au sud de son lieu de naissance. Diplômé de mathématiques de l’Université Normale de Shanghai, il exerce comme professeur à Nanchang, près de Wuxi dans la grande banlieue de Shanghai, avant d’entrer au parti en 1978. En 1990 il obtient un diplôme de gestion d’entreprise à l’université de Pékin et un doctorat de droit à l’Ecole Centrale du Parti. En 2002, il suit un stage d’administration publique à la Harvard Kennedy School of Government.

Ses responsabilités politiques commencent dès 1983, quand il est nommé Secrétaire Général du Comité Central de la Ligue de la Jeunesse. A l’issue (1993) il est nommé vice-directeur du bureau de l’information du Conseil des Affaires d’Etat (1993 – 1996), puis vice ministre de la culture (1996 – 2000). En 2000, il devient le Secrétaire Général du Parti de Nankin, puis de la province du Jiangsu (2003).

Famille et connexions politiques.

Li est marié à Gao Jianjin, professeur de musique au Conservatoire de Pékin, dont il a eu un fils Li Hanjin, diplômé de gestion financière de l’Université de Fudan qui a un temps travaillé comme représentant aux Etats-Unis de la société pharmaceutique suisse Novartis, avant d’être admis à Harvard où il prépare actuellement un MBA.

Protégé de Hu Jintao, Li Yuanchao est certain d’entrer au Comité Permanent lors du 18e Congrès et pourrait être le prochain vice-président de la République, poste qui conduit également à celui de chef du Secrétariat du Comité Central et de Directeur de l’Ecole Centrale du Parti. Mais on parle aussi de lui pour le poste de Chef de la Commission de Discipline en remplacement de He Guoqiang.

Convictions politiques.

Le profil de Li est l’un des plus consensuels de la classe politique. Originaire de la région de Shanghai, dont son père, Li Gangcheng, était un vice-maire, il n’est cependant pas affilié aux « élitistes » shanghaïens, mais a fait son chemin par la Ligue de la Jeunesse à l’ombre de Hu, auquel il est scrupuleusement loyal. A la tête d’une province riche, il est cependant un des meilleurs avocats de la démocratie interne au Parti et d’une lutte plus efficace contre la corruption. Récemment il s’est offusqué du nombre de hauts responsables du Parti qui vivaient à cheval en Chine et à l’étranger.

Durant son mandat de SG du Jiangsu, Li a été confronté à la difficile controverse sur la grave pollution du lac Tai, entouré de milliers de petites usines chimiques, dont la fermeture ne progresse que lentement. Selon Li Yuanchao lui-même le rétablissement écologique du Lac Tai ne sera pas possible avant 2030.

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Zhang Dejiang 张德江. Le planificateur, adepte des grandes entreprises publiques.

66 ans, membre du Comité Central et membre du Bureau Politique depuis 2002 ; vice-premier ministre depuis 2008. Actuellement Secrétaire Général de Chongqing, en remplacement de Bo Xilai, depuis mars 2012, après avoir été Directeur de la Commission Sécurité de la production.

Vie privée et carrière.

Né en 1946 dans le district de Tai’an à 350 km au nord de Dalian dans la province du Liaoning, Zhang a accompli le séjour idéologique obligatoire à la campagne de 22 à 24 ans dans le district de Wangqing, dans le grand nord chinois, à moins de 100 km de l’endroit où se recoupent les trois frontières de la Russie, de la Chine et de la Corée du Nord, dans la province de Jilin.

Après être entré au Parti en 1971, il étudia pendant trois ans le coréen à l’université de Yanbian toute proche, au sein de laquelle il devint cadre, avant d’aller étudier l’économie à l’université Kim Il Sung de Pyongyang (1980). Après un passage à Pékin, où il tient le poste de vice-ministre des affaires civiles, il revient dans le nord-est où il est promu SG de Yanbian puis de la province de Jilin (1990 – 1998). Son sérieux et sa loyauté sans faille lui valent deux nouvelles affectations comme SG, d’abord à la tête de la province du Zhejiang (1998 – 2002), puis à Canton (2002 – 2007).

Son épouse, Xi Shusen, occupe aujourd’hui le poste de vice-directrice de la Commission de discipline de la Banque de Construction, dont elle a d’abord été la vice-présidente. Elle est aussi membre de la Conférence Consultative du Peuple Chinois.

Connexions et convictions politiques.

Fils de Zhang Ziyi, ancien vice-commandant de la 2e Artillerie de la province de Canton, Zhang Dejiang doit sa carrière à Jiang Zemin qui l’avait remarqué lors d’un voyage à Pyongyang, dont il avait assuré la préparation alors qu’il était SG du Jilin.

Après 10 années au BP, et 3 postes de SG dans 3 provinces différentes, son accession au Comité permanent serait logique. Mais son passage à la tête de la province de Canton a laissé un souvenir en demi-teinte, marqué par une communication opaque sur l’épidémie de SARS en 2003, et de constantes échauffourées avec les journalistes plus indépendants que dans le reste du pays. A son poste de Vice-premier ministre en charge de l’industrie lourde, sa réputation a souffert du scandale du rail, marquée par la destitution de Liu Zhijun.

Son affectation en mars dernier à Chongqing pourrait signaler que sa nomination au CP n’est plus assurée.

S’il y entrait malgré tout, son profil le désigne pour la Commission de discipline ou pour la Commission des affaires juridiques. Zhang est un adepte des grandes entreprises publiques, des monopoles et de la planification d’état, qui considère l’ouverture au privé avec beaucoup de méfiance.

 

 

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