Your browser does not support JavaScript!

Repérer l'essentiel de l'information • Chercher le sens de l'événement • Comprendre l'évolution de la Chine

 Cliquez ici pour générer le PDF de cet article :

›› Editorial

BO Xilai. Coup de grâce, batailles politiques et chausses trappes

Bo Xilai

Le 28 septembre, à deux jours de la fête nationale, l’agence Xinhua annonçait que Bo Xilai était exclu Parti et faisait l’objet d’une longue suite de mises en accusation, dont la précision tranche avec le flou stéréotypé qui, ces dernières années, avait entouré la disgrâce de hauts dirigeants.

Alors que Chen Xitong (condamné en 1996 à 16 ans de prison, et libéré en 2006) et Chen Liangyu (condamné en 2008 à 18 ans de prison) avaient été sanctionnés pour corruption, négligences graves, trafics d’influence et comportement déshonorant, la liste des chefs d’accusation qui frappe l’ancien Secrétaire Général de Chongqing, énumérés dans la dépêche de Chine Nouvelle, est impressionnante par sa précision et son ampleur.

Elle constitue non seulement un discrédit massif contre un homme politique qui s’était lui-même placé au-dessus des lois et du Parti, mais également un coup de semonce tiré contre ceux qui, dans le peuple et dans le Parti, pourraient encore le soutenir ; elle est aussi une tentative affichée, dont l’efficacité est cependant aléatoire, pour redorer l’image ternie du régime, par l’amputation d’un membre gangréné, à la veille d’un Congrès crucial, que l’actuelle direction du Parti voudrait exemplaire.

Elle est également une attaque en règle contre Zhou Yongkang grand maître de l’appareil sécuritaire et la mouvance conservatrice qu’il représente et Jiang Zemin, l’ancien secrétaire général, à nouveau actif après une alerte médicale grave, qui furent les principaux soutiens de Bo Xilai, pesant l’un et l’autre sur le système politique pour tenter d’imposer la clémence en faveur de l’ancien secrétaire général de Chongqing.

Mais elle est surtout un épisode supplémentaire du combat de ceux qui, dans l’ombre, ou en pleine lumière, roulent leur lourd rocher de Sisyphe pour clarifier et stabiliser les institutions politiques chinoises, éradiquer les corruptions, les passes droits et les injustices, militant pour un système judiciaire indépendant et un pouvoir de contrôle par les assemblées du choix des dirigeants et des politiques publiques.

S’il est vrai que, mise en perspective par un regard vers l’état de la politique en 1989, l’image des rapports de l’appareil avec le pays et la société s’est améliorée, s’éloignant peu à peu des réflexes autocratiques, le poids des conservatismes, principaux soutiens des prébendes et de l’oligarchie connectée aux affaires, reste considérable. Il laisse présager de violentes luttes internes dans les années qui viennent.

++++

Passes d’armes impitoyables.

Immédiatement après l’annonce de la mort politique de Bo, désormais livré à la justice et à ses anciens pairs, sans protection spéciale, le parti rendait publique la date du 18e Congrès, fixée au 8 novembre, plusieurs semaines après celle initialement prévue. L’annonce n’a cependant pas mis fin aux intenses spéculations des observateurs sur les probables rivalités internes à l’origine du retard. La séquence des événements survenus depuis quelques mois livre peut-être quelques clés.

Le 9 août dernier se tenait à Hefei le procès express et pré-arrangé de Gu Kailai, qui, suite à ses aveux assortis d’un acte de contrition, concluait à la culpabilité de madame Bo dans le meurtre de Neil Heywood. L’audience n’a cependant jamais évoqué le rôle joué dans le drame par son époux, ni même envisagé sa comparution comme témoin, forcément privilégié, compte tenu de sa fonction et de l’implication directe de l’appareil de sécurité de Chongqing dans l’assassinat du consultant.

Cette séparation artificielle dans les responsabilités du couple, opérée par le procès, laissa d’abord supposer la volonté du Parti de tenir Bo Xilai, déjà mis en examen pour corruption et abus de pouvoir, à l’écart du crime sordide perpétré par son épouse dans un hôtel de Chongqing un soir de novembre 2011. On évoquait alors la volonté de protéger le clan des fils de princes, dont Bo Xilai et le futur secrétaire général Xi Jinping, lui-même, sont issus.

Mais à peine un mois plus tard, éclatait le scandale Ling Jihua, proche fidèle de Hu Jintao, abruptement relevé de ses fonctions de chef du secrétariat du Comité Central et débarqué de la liste des prétendants possibles au Bureau Politique. Simultanément des indiscrétions du South China Morning Post, pilotées de Pékin, révélèrent que l’accident mortel de la « Ferrari noire » du 18 mars 2012, sur le 4e périphérique nord de Pékin, qui fit trois victimes, avait été provoqué par le fils Ling Jihua, tué dans la circonstance.

Pour faire bonne mesure, les fuites organisées précisaient aussi que l’identité du conducteur avait d’abord été maquillée sur ordre de Pékin et que Jiang Zemin lui-même serait intervenu pour précipiter la sanction du Parti contre Ling Jihua.

Alors que l’absence de Hu Jintao de l’assemblée générale des Nations Unies indique des tensions internes à la veille du Congrès, la riposte, qui vient de loin frappe sous la forme d’une mise en accusation dévastatrice de BoXilai, dont les attendus couvrent non seulement son dernier poste à Chongqing, mais également les périodes où il était ministre du commerce à Pékin, maire de Dalian et gouverneur du Liaoning.

Ces deux affectations étant celles où il s’était distingué dans la lutte sans merci contre les adeptes du Falun Gong, dont la cruauté lui valut des accusations de crimes contre l’humanité dans une dizaine de pays, précisément sous l’égide de Jiang Zemin, alors secrétaire général.

Ce dernier fut un temps le mentor de Bo Xilai. En échange, le très influent Bo Yibo, père de Bo Xilai, et adepte convaincu des réformes économiques, fut le principal artisan de la survie politique de Jiang Zemin, quand le père de ce dernier fut accusé de collaboration pro-japonaise pendant la guerre par ses ennemis, parmi lesquels on comptait le secrétaire général de la mairie de Pékin, Chen Xitong, purgé en 1995.

La colère déterminée et sans merci des ennemis de Bo Xilai et de sa mouvance populiste, s’exprime avec une violence rarement égalée dans la dépêche de Xinhua publiée le 28 septembre. Il est en effet accusé de graves violations de la discipline du Parti, d’abus de pouvoir, de trafic d’influence, de nombreuses relations sexuelles inappropriées et de corruption, non seulement dans sa dernière affectation, mais tout au long de sa carrière, dans ses fonctions de maire de Dalian, de gouverneur du Liaoning, de ministre du commerce et de secrétaire général de la municipalité de Chongqing.

Accusé d’avoir gravement endommagé la réputation du Parti, de la Nation et du peuple chinois, sa responsabilité directe est aussi engagée dans l’incident du chef de la police de Chongqing, Wang Lijun, brièvement réfugié au consulat américain de Chengdu en février 2012 et dans le meurtre crapuleux de Neil Heywood ainsi que « dans d’autres crimes », ajoute la dépêche, sans préciser lesquels.

Mais beaucoup comprennent que l’allusion renvoie aux accusations de crime contre l’humanité, suite aux tortures et prélèvements d’organes sur des prisonniers encore vivants du Falun Gong, perpétrés sous la responsabilité de Bo Xilai quand il était en poste dans le Nord-est de la Chine.

Suit une longue mise en garde, assortie des appels traditionnels à tirer les leçons de la crise, qui réaffirme la détermination de l’appareil, fermement résolu à lutter contre le fléau de la corruption et à mettre à bas sans faiblir ceux qui s’exonèrent de la discipline et des règles de « bonne gouvernance, selon les préceptes du droit », pour construire une administration « propre, purifiée, capable d’innovation et d’une vision correcte du monde et du pouvoir ».

++++

L’esprit de Deng Xiaoping s’éloigne. L’empreinte des vétérans ne s’efface pas.

La crise politique qui est probablement très loin d’être dénouée, favorisée par les inquiétudes d’une croissance devenue soudain plus fragile, renvoie directement au fonctionnement interne et opaque du Parti, à sa cohérence aujourd’hui menacée par la disparition progressive de l’ombre portée de Deng Xiaoping, dont la vertu consensuelle s’était exercée même après sa mort, par le choix de Hu Jintao à la succession de Jiang Zemin.

La valeur d’apaisement post-mortem du vieux spadassin marxiste, converti à un très solide pragmatisme économique, avait déjà connu un raté en 2007, quand, Li Keqiang, le candidat désigné à la succession suprême par la mouvance Hu Jintao, avait dû céder la place à Xi Jinping. La promotion fulgurante de ce dernier, qui avait pris de court beaucoup d’observateurs, fut sans doute le produit de l’intervention pesante des grands anciens, qui, dans le système institutionnel chinois encore mal stabilisé, continuent d’exercer leur influence occulte, dans un jeu d’incessantes intrigues.

S’il est vrai que la dernière phrase de la dépêche de Xinhua signant la mort politique de Bo Xilai tente un consensus mémoriel en appelant les mânes de Deng Xiaoping, évoquant « la grande bannière du socialisme aux caractéristiques chinoises » -, avant de se référer aux « Trois Représentativités » de Jiang Zemin puis au « développement scientifique de Hu Jintao », la réalité des manœuvres qui se jouent dans l’ombre est peut-être moins suave.

Douze des anciens membres du Comité Permanent sont encore en vie et certains d’entre eux ne se privent pas de participer au jeu de quilles du pouvoir, dans la lutte entre ce qu’il faut bien encore une fois appeler les « conservateurs » et les « réformateurs », même si cette simplification ne rend pas compte de la complexité des querelles d’intérêts entre les clans, où les lignes ne sont jamais bien nettes.

Plusieurs vétérans du pouvoir suprême ont récemment livré leurs convictions politiques et idéologiques, dans des ouvrages publiés à Pékin. L’éventail est large. Il va de Li Lanqing, le réformateur, à Li Peng, l’adepte impitoyable de la répression politique, en passant par Li Ruihuan, ancien Président de la Commission Consultative du Peuple Chinois, le mentor pragmatique de Wen Jiabao, écarté du pouvoir en 2003, précisément par Jiang Zemin.

Dans la liste des anciens qui s’expriment aujourd’hui brisant l’opacité rigide du régime, on compte aussi Zhu Rongji, l’ancien premier ministre au verbe haut et aux réflexions abruptes et cinglantes. Connu pour ces attaques contre les dérapages des bureaucraties locales, les risques d’emballement de l’économie et les effets néfastes de la spéculation immobilière, il a rassemblé ces critiques, qui sonnent comme une mise en garde, dans un livre en plusieurs tomes, publié en 2011.

Mais l’incursion dans le jeu du pouvoir la plus révélatrice et la mieux connectée avec les actuelles effervescences autour de la famille Bo, est probablement celle de Qiao Shi, réformateur et ancien n°2 du régime, éliminé en 1997 du comité permanent par Jiang Zemin avec l’aide du père de Bo Xilai, sous prétexte de limite d’âge, d’abord fixée à 70 ans, alors que Jiang lui-même était âgé de 71 ans et resta au pouvoir encore 5 années supplémentaires.

La querelle entre les deux hommes est significative de leur conception radicalement opposée du pouvoir. Elle touche même à une des périodes les plus sensibles de l’histoire de la Chine, liée à la répression contre le mouvement Falun Gong, où Jiang Zemin à Pékin et Bo Xilai, alors à Dalian, faisaient cause commune. Le harcèlement contre le mouvement fut même l’occasion des dérapages les plus terribles et les plus inavouables commis par Bo Xilai.

Alors que Jiang et Bo Xilai avaient identifié dans le développement du Falun Gong une menace contre le Parti et contre eux-mêmes, Qiao Shi, poussé à la retraite en 1997, mais toujours influent et respecté, avait mené sa propre enquête, dont il avait conclu que « le mouvement procurait des centaines de bienfaits pour le peuple et à la nation chinoise et ne faisait pas le moindre mal » (David Palmer, « La Tentation du politique », article publié dans le numéro de Critique Internationale d’avril 2001, fichier pdf) .

Ce télescopage historique entre d’une part la rivalité Jiang Zemin – Qiao Shi et d’autre part la connivence de Jiang avec la famille Bo, à quoi s’ajoute la répression impitoyable déclenchée par Bo Xilai à Dalian et dans le Liaoning, expliquent largement pourquoi les mises en accusation du Parti contre Bo Xilai incluent également les périodes où il était en poste dans le Nord-est de la Chine. C’est en effet à cette époque où, couvert par Jiang Zemin, il s’était très largement affranchi des contraintes de la loi.

Qiao Shi, en revanche, qui a publié le 20 juin 2012 un recueil de ses discours et écrits de la période 1985 - 1998, rompant un silence de 15 ans, a toujours affirmé ses convictions légalistes en faveur de l’état de droit et de l’indépendance de la justice, précisant « qu’une des causes du déclenchement et de la durée de la révolution culturelle est que nous n’avons pas assez accordé attention à la mise sur pied d’un appareil juridique indépendant et à la construction de la démocratie ». Enfin, alors que Jiang plaidait pour la clémence en faveur de Bo Xilai, il est de ceux qui prônaient une peine exemplaire.

++++

Une relation fragile entre l’appareil politique et la société.

Mais, la brutalité qui entoure l’élimination de Bo, dont toute la carrière est présentée comme une suite d’errements inconvenants dont le Parti se désolidarise, signale aussi que dans les strates supérieures du régime on souhaite corriger une fragilité persistante dans la relation de l’appareil avec la société. Les failles se nourrissent non seulement du déficit de confiance entre le peuple et l’oligarchie, mais également des profonds déséquilibres, inégalités et injustices ayant accompagné le développement rapide du pays, et que l’actuelle équipe au pouvoir n’a pas su corriger, en dépit de son slogan, souvent brocardé, appelant à la construction d’une « société harmonieuse ».

Que le Parti ait, sur certains sujets liés à la transparence, au machiavélisme politique, à la malhonnêteté des cadres corrompus, perdu la confiance de larges pans de la société, y compris dans la classe moyenne, est une évidence qui s’exprime fréquemment dans les incidents de la vie quotidienne, ou par le truchement de certains journaux critiques qui publient des articles rédigés par des chercheurs vigilants ou des anciens cadres excédés.

La trajectoire catastrophique de Bo Xilai, dont l’épouse a été convaincue de meurtre et condamnée à mort avec sursis par un procès éclair, réglé comme une pièce de théâtre, avant que lui-même ne soit directement impliqué dans le crime, a donné lieu à un de ces cris du cœur qui, de temps à autre, résonne sur la scène politique chinoise comme un coup de semonce moral adressé au régime.

Il n’est pas rare que leurs auteurs soient des chercheurs, des intellectuels, médecins, rompus à la science des faits établis, et étrangers, voire hostiles à la subtilité des manœuvres politiques. Cette fois, le coup est venu de Madame Wang Xuemei, médecin légiste à la cour suprême qui, comme si la coupe n’était pas déjà bien pleine, met en doute les conclusions du tribunal sur l’empoisonnement au cyanure de Neil Heywood.

S’il est vrai que son intervention publiée sur son blog, au ton théâtral et étrangement émaillé par une vision taoïste de l’univers, n’a pas la capacité de modifier le cours des choses, la dépouille de la victime ayant été très vite incinérée, son coup de cymbale qui vient d’une des plus hautes instances judiciaires du pays, n’en sonne pas moins comme un blâme adressé aux habitudes d’opacité et de mensonge du système.

« Voilà 50 ans que je m’interroge sur le sens de ma vie. Médecin légiste à la Cour suprême d’un grand pays qui abrite 1/5 de l’humanité, je suis une enfant de la nature. Et, petite cellule dans le vaste corps de notre mère Nature, je me coule dans le flot de l’univers pour accomplir la mission sacrée que m’a donné le destin. Il m’appartient de m’interroger sur la véracité des conclusions expliquant la mort. Mon rôle consiste à renifler les erreurs humaines pouvant désacraliser les âmes… Aucune personne, qu’elle soit isolée, ou membre d’un groupe ou d’une organisation, ne peut m’utiliser pour proférer ses mensonges ou commettre ses péchés, car je suis une professionnelle qui agit en cohérence avec ce que décrète le Ciel ».

Quant aux déséquilibres de la société, ils constituent le principal levier d’action des critiques contre l’actuel pouvoir, à commencer par les émules de la geste révolutionnaire, opportunément teintée du mythe maoïste, auquel le peuple est toujours sensible, et que Bo Xilai avait instrumentalisé à Chongqing. Si le Parti peut encore négliger les critiques de Wang Xuemei, qui ont cependant eu un beau succès sur le net, sur le thème « soyons sincères, disons les mots justes, pour mener une vie sans mensonges », la survivance des « idées révolutionnaires », attisées par les nombreux ratés de l’harmonie, a de quoi inquiéter le pouvoir.

Les quelques réactions recueillies à Chongqing et rassemblées dans un article de Reuter du 30 septembre sont éloquentes de l’état d’esprit de cette mouvance. Un ouvrier d’usine explique par exemple que « personne ne saura jamais si les accusations portées contre Bo Xilai sont vraies. Mais ce que nous savons ici c’est la somme de travail qu’il a consentie pour améliorer Chongqing ».

Un autre jette la responsabilité sur les luttes internes, tout en pardonnant la corruption : « Tout est de la faute des rivalités au sein de l’élite politique ; il n’y a pas d’autre causes à la chute de Bo Xilai… Regardez à quel point Chongqing s’est améliorée, grâce à Bo Xilai. S’il y a eu de la corruption ce n’est pas grave ». D’autres enfin évoquent la jalousie dont il était victime : « A pékin, ils le harcèlent car il était bien meilleur qu’eux dans son travail et en politique ».

La survivance de ces idées explique en partie la violence de la riposte du régime. Elle dessine un paysage politique contrasté et jonché de chausses trappes où l’homme politique le plus publiquement controversé depuis des lustres, que le Parti vient d’abattre sans merci, révélant une accumulation de fautes morales et éthiques graves, continue d’avoir la faveur de certaines catégories de la population, parmi les moins favorisées, qui le créditent de belles réalisation sociales à Chongqing, tout en exprimant leur méfiance contre ses ennemis. Ceux-là même qui disent vouloir « purifier » le Parti.

 

 

Le révisionnisme sino-russe sur les traces de la révolution mondiale maoïste. Au Moyen-Orient, les risques avérés d’une escalade mortelle

[16 avril 2024] • Jean-Paul Yacine

A Hong-Kong, l’inflexible priorité à la sécurité nationale a remplacé la souplesse des « Deux systèmes. »

[25 mars 2024] • François Danjou

14e ANP : Une page se tourne

[14 mars 2024] • François Danjou

La stratégie chinoise de « sécurité globale » face aux réalités de la guerre

[29 février 2024] • La rédaction

Que sera le « Dragon » ?

[13 février 2024] • François Danjou