Your browser does not support JavaScript!

Repérer l'essentiel de l'information • Chercher le sens de l'événement • Comprendre l'évolution de la Chine

 Cliquez ici pour générer le PDF de cet article :

›› Chine - monde

Trombe diplomatique chinoise en Asie du Sud-est

Les trois mois qui viennent de s’écouler ont sans conteste été marqués par un très fort activisme de la Chine en Asie du Sud et du Sud-Est. L’empreinte chinoise a été d’autant plus remarquée que le cul de sac du budget fédéral obligea le président Obama à renoncer à ses participations aux sommets de l’APEC à Bali le 1er octobre et de l’ASEAN à Brunei le 10 octobre.

Alors que depuis 2011 Washington pointait du doigt les prétentions de Pékin en Mer de Chine et l’activisme des « cyber-espions » chinois, voilà que le vent des mises en accusation à fortes réminiscences morales tournait à 180°. En Chine fleurissaient des articles critiquant vertement l’égoïsme de Washington qui, « au lieu d’assumer ses responsabilités globales, profitait de son statut de super-puissance pour tenter de se tailler un empire en imposant un ordre mondial, attisant des tensions régionales et des querelles territoriales, déclenchant des guerres sous couvert de mensonges, tout en évacuant vers d’autres ses risques financiers » (Xinhua). On ne pouvait pas être plus clair ni plus abrupt.

La synthèse de l’agence de presse officielle chinoise était sans appel et ne prenait pas de gants, ce qui, au demeurant, marquait une évolution au moins dans le style par rapport à l’époque pas si lointaine où la Chine ne critiquait les États-Unis qu’à mots couverts : « Il en résulte que le monde tente toujours de se remettre d’un désastre économique fabriqué par la cupidité vorace des élites de Wall Sreet, tandis que des bombardements et des tueries sont devenus la routine quotidienne en Irak après que Washington se soit vanté d’avoir libéré les Irakiens de la tyrannie ».

Comme en Europe, les critiques fusent depuis les capitales d’Asie du Sud-est contre l’espionnage de la NSA, cependant sur un mode plus feutré et avec moins d’unanimité puisque le Cambodge, la Thaïlande et le Myanmar se sont appliqués à minimiser les intrusions. En revanche, Pékin et Djakarta ont déjà exigé des explications à Canberra et Washington sur les dispositifs de surveillance installés dans les ambassades américaines à Phnom-Penh, Pékin, Kuala-Lumpur, Naypidow et Bangkok révélés par le « Sydney Morning Herald ». Enfin, le 1er novembre les ambassadeurs américain et australien à Kuala Lumpur ont été convoqués par le ministre des Affaires étrangères malaisien.

Riposte à la « bascule – pivot » américaine vers l’Asie.

S’il est une région du monde où la rivalité sino-américaine joue à plein régime c’est bien l’Asie du Sud et du Sud-est, la réalité des relations internationales de la région s’alimentant, selon l’expression de Cyrille Javary, du « battement des contraires » - sa définition du Dao, qui insiste aussi sur la constante mobilité des situations -. Avec cependant une grande différence : il est bien possible que dans ce cas, et du moins pour l’heure, ces contraires là ne soient pas « complémentaires », mais très fortement antinomiques. Washington et Pékin avancent dans cette zone aussi stratégique pour l’un que pour l’autre, en brandissant chacun ses étendards.

Pour Washington, celui de la sécurité et de la stabilité, enluminé de la marque des droits de l’homme, son idéal improbable qu’il a lui-même souvent transgressé ; Pour Pékin, celui de l’histoire, de la culture, du commerce et du pouvoir concentré et indivisible portant les attributs de son système politique d’essence léniniste mâtiné du nouveau capitalisme d’État à forte tendance clientéliste. Les deux ayant en arrière pensée un inavouable désir d’empire et beaucoup d’espoirs alimentés par les réserves d’hydrocarbures de la région. D’où les querelles en Mer de Chine et les efforts déployés par les deux géants pour séduire la cohorte un peu hétéroclite des États de la zone.

Après la bascule américaine vers l’Asie annoncée par Washington début 2012, assortie de manœuvres militaires et de quelques renforts de troupes en Australie et à Singapour, marquée par les vastes projets commerciaux du Trans Pacific Parternship (TPP), d’où Pékin était exclu, voici à nouveau venu le temps de la Chine, tandis que celui des Etats-Unis semble refluer, accompagné par les appels de Pékin à la « désaméricanisation » du monde. En arrière plan il y avait aussi, au milieu d’une longue série de commentaires sur « la fin du dollar », l’inquiétude d’une dépréciation brutale de la monnaie américaine et des réserves chinoises investies en bons du trésor fédéraux qui, à la fin septembre 2013, avaient atteint 1268 Mds de $ sur les 3660 Mds de $ de réserves accumulées par la banque de Chine (34,6%).

++++

L’Indonésie objectif stratégique de Pékin.


Routine des sommets régionaux.

Le 3 octobre dernier, le Président Xi Jinping fut le premier chef d’État étranger invité à s’adresser au parlement indonésien à Djakarta. Le message était sans ambiguïté et à double entrée : alors que la Chine allait donner un élan sans précédent au commerce avec les pays de l’ASEAN - fixant l’objectif à 1000 Mds de $ pour 2020 -, il ne fallait pas que les questions de souveraineté en Mer de Chine restent un obstacle. Sur ce, il signa un accord de coopération de 30 Mds de $ et des engagements chinois pour l’exploitation des ressources minières et des projets d’infrastructure avant de s’envoler pour la Malaisie.

Là aussi l’intention était claire : affirmer l’influence culturelle et économique de la Chine. En rencontrant le Chef de l’État malaisien Abdul Halim Mu’adzam et le premier ministre Njib Razak, le 4 octobre, il évoqua les voyages de Zheng He au XVe siècle, venu 5 fois à Malacca, soulignant du même coup le poids historique de la Chine dans la région et l’importance pour Pékin de ses lignes de communication maritimes vers l’Ouest, l’Afrique et le Moyen Orient.

Les échanges commerciaux dont la valeur est de 95 Mds de $ en 2013 seront portés à 160 Mds dès 2017. C’est ce qu’a déclaré le président chinois aux 1000 hommes d’affaires rassemblés pour l’occasion. En même temps, un plan en 5 ans a été arrêté pour approfondir la coopération bilatérale dans les technologies, la finance, et les services. Le resserrement des liens se développe dans le cadre déjà ancien de la zone de libre échange entre 6 pays de l’ASEAN et la Chine, mis en œuvre le 1er janvier 2010. Son style ouvert et très peu contraignant contraste avec les conditions tatillonnes du Trans Pacific Partnership américain, assorti d’exigences de transparence, d’où la Chine a été exclue.

APEC et ASEAN sans surprise. Le TPP américain en retard

Le 7 octobre Xi Jinping était à Bali où il prononçait un long discours à la conférence annuelle des pays riverains du Pacifique (APEC) - 21 pays, dont la Russie, la Chine, les États-Unis, la Corée du Sud, le Japon, le Canada, la Papouasie-Nouvelle Guinée, le Mexique, le Pérou, le Chili, la Nouvelle-Zélande, l’Australie, 7 pays de l’ASEAN (Thaïlande – Vietnam – Philippines – Singapour – Malaisie – Indonésie, Brunei ), Hong-Kong, Taïwan - qui comptent 40% de la population mondiale, 55 % de son PNB et 44% du commerce de la planète.

Le président chinois ne fit aucune allusion à l’absence de son homologue américain, remplacé par John Kerry et concentra ses remarques sur les réformes en cours de l’économie chinoise et la nécessité pour la Chine de développer des liens avec les riverains du Pacifique. Alors que la situation économique de nombreux pays de la zone reste fragile, la plupart se tournent vers Pékin pour les facilités financières et les coopérations tous azimuts qu’elle propose. En revanche l’absence du président américain a handicapé la promotion du TPP.

Pour l’heure, hormis Singapour et Brunei qui furent membres fondateurs en 2005, aucun pays d’Asie n’a signé le pacte. Le Vietnam négocie depuis 2008, la Malaisie depuis 2010, Taïwan et le Japon depuis 2013. A Bali, la Corée du Sud et la Malaisie ont donné des réponses d’attente. Aucune nouvelle des intentions de la Thaïlande ni des Philippines. L’Indonésie penche nettement du côté chinois et n’a jamais marqué son intérêt pour le TPP. C’est peut-être à Djakarta que l’absence du président Obama a été le plus sévèrement ressentie, face au rouleau compresseur financier chinois.

Dans cette morosité vaguement anti-américaine la consolation est venue du vieil allié singapourien par la bouche du premier ministre Lee Hsien Loong qui, comme son père Lee Kuan Yew, se plaît à répéter « qu’aucun pays ne peut remplacer l’engagement des Etats-Unis en Asie. Ni la Chine, ni le Japon. »

Au sommet de l’ASEAN à Brunei c’est Li Keqiang qui représentait la Chine, tandis que J. Kerry parlait au nom de Washington. Une fois de plus la rivalité sino-américaine était palpable. S’il est vrai que les deux avancent des arguments de développement et de coopération, chacun selon ses critères, la Chine ayant manifestement une belle longueur d’avance dans l’établissement d’une zone de libre échange, en revanche sur la vieille question des revendications territoriales en mer de Chine du Sud, les tensions étaient sensibles. Au point que les 10 pays, qui tentent malgré tout d’équilibrer les relations entre les deux géants, ont tenu deux réunions séparées, l’une avec la Chine, l’autre avec les États-Unis.

Quand Washington cherche à promouvoir une unité d’action régionale face à la Chine, Pékin l’accuse d’ingérence et répète ses exigences d’entretiens bilatéraux seulement avec les pays en litige. Cette fois la Chine avait pris les devants. A la mi-septembre le Waijiaobu a commencé à négocier à Suzhou avec l’ASEAN une proposition de code de conduite en Mer de Chine du Sud. L’affaire avait été préparée par 2 voyages du ministre des Affaires étrangères Wang Yi, l’un au printemps en Thaïlande, Indonésie, Singapour et Brunei, l’autre an août, en Malaisie, au Laos, au Cambodge et au Vietnam.

Les pourparlers avancent très lentement prenant pour base la « déclaration sur le Code de Conduite » signée à Phnom-Penh le 4 novembre 2002, qui exhortait à la mesure, à la compréhension réciproque et excluait les provocations et l’usage de la force. Il définissait 5 secteurs de coopération (protection de l’environnement, recherche sous-marine, sécurité des lignes de communication et liberté de navigation, secours en mer, lutte contre le crime organisé, la piraterie et les trafics en tous genres). Mais à ce jour seulement 4 groupes de travail ont été mis sur pied et aucun de ces projets n’a été mis en œuvre. Lire DECLARATION ON THE CONDUCT OF PARTIES IN THE SOUTH CHINA SEA.

++++

Bangkok : l’amitié sino-thai se confirme.


Hanoï : les tensions s’apaisent, les méfiances restent.

Véritable artisan du plan d’action international qu’il avait exposé à Nanning en septembre, épine dorsale de l’offensive éclair de la Chine en Asie du Sud-est, le Premier Ministre Li Keqiang s’est, dans la foulée de l’ASEAN, rendu à Bangkok et à Hanoï. En mai dernier, il avait visité l’Inde pour désamorcer de sévères tensions frontalières, tandis qu’en septembre, à Nanning, il avait longuement rencontré Thein Sein, le président du Myanmar. Lire nos article Diplomatie chinoise et méfiances indiennes et 10e sommet d’affaires Chine – ASEAN. Une nouvelle priorité stratégique de Pékin.

En Thaïlande, il a signé 6 propositions d’accords avec la très jolie et très pro-chinoise Yingluck Shinawatra sur plusieurs questions commerciales, l’infrastructure, l’énergie et l’exploration marine. Le 11 octobre, il s’exprimait devant le parlement Thaï pour promettre que la Chine allait augmenter ses achats de caoutchouc et aider le pays à développer un système de trains à grande vitesse à double voie pour faire du pays une plaque tournante des transports terrestres régionaux connectée à la province chinoise du Yunnan, par le Laos. A cet effet Bangkok a emprunté 70 Mds de $ à la Chine.

Durant son séjour, Li a présidé à l’inauguration avec la Reine Sirikit d’une exposition sur les technologies chinoises de TGV préparée par l’ambassade de Chine. Enfin, Yingluck Shinawatra a proposé que les paiements thaïlandais soient en partie effectués en surplus de riz accumulés par les fermiers thaï subventionnés par Bangkok au-dessus du prix du marché. Rien ne dit que Pékin acceptera ce troc.

Le marathon diplomatique tous azimuts de Li Keqiang s’est achevé au Vietnam, le 16 octobre. L’arrière plan de cette étape, marqué par une longue suite de querelles territoriales qui plombent la relation depuis le milieu des années 70 était assurément moins confortable pour le premier ministre chinois. Mais la volonté des deux parties d’apaiser les tensions cristallisées depuis 2011 était palpable. La stratégie chinoise exprimée dans les discours est immuable : laisser de côté les revendications territoriales à régler sur le long terme en bilatéral et faire effort sur la coopération économique. Le terrain avait été préparé par la visite du président Vietnamien Truong Tan Sang à Pékin en juin et celle du premier ministre Nguyen Tan Dung à Nanning en septembre.

Li et son homologue Nguyen ont annoncé que les deux pays avaient mis sur pied un groupe de travail dédié à l’amélioration des infrastructures, à la coordination financière et à la coopération maritime dans le golfe du Tonkin, déjà articulée autour d’accords bilatéraux discrètement conclus lors d’une visite en 2011 de Xi Jinping lui-même, alors encore Vice-président. Mais il n’est pas anodin de signaler que Li Keqiang est arrivé à Hanoi au moment même des funérailles nationales du général Vo Nguyen Giap, au nationalisme vietnamien exacerbé, dont la vie renvoie aux grand tumultes de l’histoire du pays, à ses relations parfois heurtées avec la Chine qui l’accueillit dans son exil durant la colonisation française. Récemment Giap avait attiré l’attention des politiques vietnamiens sur l’expansion militaire chinoise en Mer de Chine su sud.

++++

En Birmanie, Pékin opte pour le pragmatisme.

Ce grand tour de la Chine dans les pays de l’Asie du Sud-est qui forment l’arrière cour ancestrale de la Chine ne serait pas complet si on ne rappelait pas la rencontre entre Li Keqiang et le Président Birman Thein Sein, le 2 septembre dernier à Nanning. Le fond de tableau est que dans ce territoire stratégique pour Pékin qui relie par oléoduc la province du Yunnan au Golfe du Bengale, qui court-circuite le détroit de Malacca et le long contournement par la Mer de Chine, l’influence chinoise est en perte de vitesse depuis que le pays a donné des signes d’ouverture politique, ce qui a permis le retour en force de l’influence occidentale et notamment américaine.

Depuis cette bascule, les investissements chinois dans le pays se sont sévèrement contractés, plus ou moins échaudés par le changement politique et les protestations de la société civile contre les grands projets hydroélectrique ou miniers, notamment la mine de cuivre de Letpadaung à l’arrêt depuis un an et le barrage de Myitsone où la Chine a investi 3,6 Mds de $ et dont la construction est stoppée depuis 2011.

A quoi s’ajoute une situation fragile le long des 2210 km de frontière commune, compliquée par des problèmes ethniques et des réminiscences de l’histoire chaotique des armées privées dont une partie avait autrefois été financée par la Chine. Il n’y a pas si longtemps elles étaient la bête noire de la junte militaire qui exerçait régulièrement contre elles des répressions sauvages. La situation est d’autant plus sensible pour Pékin que les zones frontières à l’est de Mandalay comptent une forte densité de Chinois, commerçants récemment émigrés et de Birmans d’origine chinoise, héritiers des immigrations ayant suivi la chute des Ming (XVIIe siècle).

Face a cette situation embrouillée, mais consciente des enjeux stratégiques que représente le pays, Pékin fait contre mauvaise fortune bon cœur et est déterminé à redresser son influence mise à mal. Le Bureau Politique accueille la compétition avec l’ouest et le changement politique comme « une opportunité » ; il s’efforcera de réduire les effets pervers de son emprise sur le pays, fera effort sur la qualité des diplomates et chapitrera ses investisseurs chaque fois que nécessaire.

Il faut se persuader que son action, inscrite dans le long terme, articulée autour de ses intérêts et d’enjeux cruciaux ne déviera pas de sa ligne. Il ne fait aucun doute que cette méthode qui fait assez peu de cas des émotions occidentales, attisées par des analyses à viseur unique, s’imaginant que les relations internationales dans la zone est un jeu à somme nulle, finira par porter ses fruits.

Alors qu’il y a peu la Chine accusait la société civile et l’opposition de faire cause commune avec la junte, elle se dit aujourd’hui prête à dialoguer avec toutes les tendances, y compris la Ligue Nationale pour la Démocratie. Lors de sa visite au parlement européen le 23 octobre dernier pour recevoir le prix Sakharov que les députés lui avaient décerné en 1990, Aung San Suu Kyi a fait une analyse très pragmatique des relations entre son pays et la Chine, s’abstenant soigneusement de critiquer le régime de Pékin, tout en exhortant les parlementaire à continuer à faire pression sur les dirigeants de son pays.

Au passage, il est étrange que, parfois, certains donneurs de leçons occidentaux se permettent toute honte bue de critiquer la sagesse d’une femme qui a sacrifié sa vie pour son pays, y compris en prenant d’importants risques pour sa sécurité. Voir la vidéo de l’attribution du prix Sakharov à la Dame de Rangoon par le parlement européen à Strasbourg le 22 octobre 2013
https://www.youtube.com/watch?v=dF7eePR9aJo

Manille ostracisé.

L’optimisme chinois véhiculé par cette bourrasque diplomatique qui a pris des allures de contre attaque contre la bascule vers l’Asie décidée par les Etats-Unis en 2012, est cependant nuancé par le différend majeur entre Pékin et Manille où, sans le dire, les Etats-Unis prennent fait et cause pour leur allié philippin qui – c’est une première historique - a engagé une procédure légale contre la Chine devant la Cour Internationale sur le droit de la mer, entre autres, à propos des tensions autour des récifs de Scarborhough.
Lire notre brève Chine - Philippines, arbitrage de la Cour Internationale sur le Droit de la mer.

Durant toute cette période de tourbillon démocratique né dès la prise de pouvoir de la nouvelle équipe en mars et qui vient de se conclure par la participation des deux têtes du Comité Permanent à 2 sommets internationaux et leur visite à 4 pays de l’Asie du Sud-est en moins d’une semaine, Pékin a ostensiblement boudé Manille. Le Bureau Politique et la part nationaliste de l’opinion prompte à se mobiliser sur les questions de souveraineté en Mer de Chine du Sud, perçoivent cette initiative des Philippines comme comme un crime de « lèse majesté ».

En septembre dernier, Pékin avait fait savoir au Président Benigno Aquino qu’il n’était pas le bienvenu à Nanning à la foire commerciale annuelle des pays de l’Asie du Sud-est, après qu’il ait refusé de retirer sa plainte. Le ministre des Affaires étrangères Wang Yi a soigneusement évité l’étape de Manille lors de ses voyages au printemps et à l’automne 2013.

Selon Paul Reichler avocat américain du Cabinet Foley Hoag mandaté par les Philippines pour les représenter à la Cour Internationale, compte tenu que la Chine a décidé de ne pas participer au procès, le jugement pourrait intervenir entre avril et octobre 2014. Selon lui, les revendications chinoises sur trois des récifs des Spratlys et sur celui des Scarborough sont infondées – car il ne s’agit pas d’îlots - et Manille pourrait obtenir satisfaction. Interrogé par le Wall Street Journal Reichler estime que la Chine attachée à son image de puissance douce et anti-impérialiste pourrait se conformer au jugement, comme c’est le cas dans 95% des jugements rendus par la Cour. Il faudra cependant que le Parti accepte les dégâts causés à son image en interne. Ce qui est loin d’être évident.

 

 

Au Pakistan, des Chinois à nouveau victimes des terroristes

[28 mars 2024] • Jean-Paul Yacine

Munich : Misère de l’Europe-puissance et stratégie sino-russe du chaos

[22 février 2024] • La rédaction

Au Myanmar le pragmatisme de Pékin aux prises avec le chaos d’une guerre civile

[9 janvier 2024] • Jean-Paul Yacine

Nouvelles routes de la soie. Fragilités et ajustements

[4 janvier 2024] • Jean-Paul Yacine

Chine-UE. Misère de l’Europe puissance, rapports de forces et faux-semblants

[15 décembre 2023] • François Danjou