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›› Politique intérieure

La Chine et le péril du « Djihad »

Depuis l’attaque contre des usagers de la gare de Kunming le 1er mars dernier (lire notre article Kunming : le choc terroriste), deux autres agressions ont eu lieu, le 30 avril à la gare d’Urumqi, la capitale du Xinjiang et le 6 mai à la gare de Canton.

La première, (3 morts et 79 blessés) est survenue au terme d’une visite de 4 jours dans la province du président Xi Jinping, venu conforter les forces de sécurité et affirmer sa volonté de mieux intégrer les Ouïghours dans la société chinoise, tout en réprimant sans faiblir le terrorisme. L’attaque était à double action et comportait l’explosion d’une bombe et un assaut au couteau contre des passagers à la sortie de la gare. La deuxième (bilan 7 blessés dont un suspect arrêté par la police), a eu lieu moins d’une semaine plus tard à la gare de Canton.

Le pouvoir chinois attribue toutes les attaques à une organisation terroriste ouïghour appuyée depuis l’extérieur, notamment par l’ETIM(Acronyme anglais pour East Turkestan Islamic Movement). Mais il ne communique que de manière parcellaire sur les incidents. S’agissant de l’attaque à Canton, la plupart des comptes rendus de la presse étrangère s’appuient sur des témoignages non officiels, parfois contradictoires. L’un d’entre eux désigne un groupe qui attendait devant la gare pour passer à l’attaque. Un autre fait état de passagers « vêtus et coiffés de blanc, armés de grands couteaux » tout juste débarqués d’un train en provenance de Kunming.

Ajoutés à une épidémie d’agressions physiques mortelles, assez souvent perpétrées à l’arme blanche dans des écoles, des hôpitaux ou au hasard dans les rues, exprimant d’importantes frustrations sociales, privées ou publiques qui se développent depuis plusieurs années, les attaques récentes dans les gares de Kunming, d’Urumqi et de Canton et celle de la place Tian An Men, le 28 octobre 2013 que la direction du régime relie au séparatisme Ouïghour, furent parmi les éléments qui provoquèrent un branle bas de l’appareil de sécurité et de ses stratégies.

Alors qu’elle avait jusque récemment réussi à circonscrire la vindicte des Ouïghours à l’intérieur de la province, la direction du régime, aujourd’hui confrontée aux attaques terroristes hors du Xinjiang, a un souci majeur qui domine tous les autres : éviter qu’une épidémie d’agressions aveugles ne contamine la partie Est de la Chine et les grands centres urbains de la côte où des attaques suicides pourraient provoquer de considérables dégâts dans les grands magasins, le métro ou les artères très fréquentés des grands centres urbains.

Cette note tente d’analyser les raisons de l’aggravation de la situation et les risques d’une contagion terroriste hors du Xinjiang, appuyée par des mouvements islamistes radicaux.

Photo Après l’attentat à la gare d’Urumqi le 30 avril dernier, une vieille dame de la communauté ouïghour proteste contre les déploiements de force dans le quartier.

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La « nouvelle sécurité » contre la menace islamiste

Le nouveau concept global de sécurité « Zongti Guojiaanquan 总体国家安全 » inauguré avec la création de la Commission Centrale de Sécurité en novembre dernier ayant à sa tête le Secrétaire Général du parti Xi Jinping, le premier ministre Li Keqiang et le président de l’Assemblée Nationale Zhang Dejiang, les trois têtes du Bureau Politique, envisage désormais, comme en Occident, la sécurité d’une manière transversale sans cloisonnement entre les ministères qui tous, du Waijiaobu, à l’économie, en passant par la culture, l’intérieur, les armées, l’industrie et les finances, sont partie prenante de la défense nationale.

Cette approche globalisante convient d’autant mieux au traitement de la question du Xinjiang que les troubles dont la province est le théâtre, sont non seulement enracinés dans des contentieux de sécurité au sens militaire ou policier, marqués par des agressions violentes, mais également dans des frustrations ethnico-religieuses ou sociales. Dans leurs récentes déclarations, les dirigeants chinois, qu’il s’agisse de Xi Jinping à la tête de la Commission de sécurité ou de Yu Zhengsheng, en charge des questions ethniques, ont, comme le Parti le répète depuis toujours, associé les actions de développement au contrôle militaire de la province et à la répression, les deux piliers de l’action de l’État dans la province.

La rupture de juillet 2009 et la contagion djihadiste

Sauf que ce branle-bas risque de venir trop tard. Certains observateurs estiment en effet que le point de non retour, fracture irrémédiable entre les communautés Ouïghour et Han qui, depuis longtemps vivaient côte à côte, séparées par un profond fossé culturel, s’est produit le 5 juillet 2009 à Urumqi, quand au moins un millier de Ouïghours en colère avaient sauvagement assassiné près de 200 Han au cours d’une razzia qui en avait blessé plus ou moins gravement 1700 autres.

La menace serait encore plus redoutable si, comme le dit le Parti lui-même, les irrédentistes ouïghours recevaient une aide logistique et opérationnelle venue de l’extérieur par le truchement de groupes liés à la mouvance du terrorisme international.

L’hypothèse, souvent mise en avant par le gouvernement chinois prompt à dévier ses responsabilités vers un complot extérieur, vient cependant de gagner en crédibilité depuis que « le Parti Indépendantiste du Turkestan » - acronyme anglais TIP -, assimilé par les autorités chinoises à l’ETIM a mis en ligne le 11 mai sur son site une vidéo de 10 minutes en ouïghour clamant sa responsabilité dans l’attentat de la gare d’Urumqi le 30 avril dernier, au cours duquel, dit la vidéo, deux des militants ont trouvé la mort dans l’explosion de leur engin.

Les actions terroristes en général limitées à des attaques contre des forces de police, des bâtiments administratifs et des commissariats se développent depuis une trentaine d’années. Les raisons évoquées par la communauté Ouïghour en exil représentée par Rebiya Khadeer se rapportent aux griefs culturels et sociaux d’une communauté non Han qui se dit exclue du développement et bafouée dans sa culture et sa religion, par l’afflux des Chinois dont la proportion est passée de 7% en 1940 à 40% aujourd’hui. Une première série d’effervescences eut lieu après l’effondrement de l’URSS qui, chez les irrédentistes, instilla l’espoir d’un affaiblissement de l’État chinois.

La formidable machine répressive…

Entre 1989 et 1997 eut lieu une série d’échauffourées qui peuvent être attribuées au renforcement de l’influence de l’ETIM dans les pays d’Asie Centrale nés après la chute de l’URSS sur les marches occidentales de la Chine et dont les populations sont culturellement proches des Ouïghours et des autres ethnies non Han du Xinjiang. Mais l’appareil de sécurité chinois réussit à contenir la menace au point qu’en moyenne, la fréquence des incidents sérieux entre 1989 et 2008 resta négligeable par rapport à ceux survenus en Russie, au Moyen Orient, ou aux États-Unis.

En même temps, la stratégie de contrôle et de répression développée à une échelle massive qui plaça le pays sous un quadrillage très serré de forces de sécurité déployées à plusieurs niveaux portait en elle les ferments des incidents beaucoup plus graves et plus nombreux survenus à partir de 2009.

Articulée autour de l’armée, de la police armée populaire, des forces de réserve et des unités paramilitaires héritées des « Bingtuan », unités de développement devenues des entités économiques civiles, le réseau de contrôle et de répression a pris un caractère étouffant, ponctué d’incessantes restrictions de circulation accompagnées de coupures d’internet, de descentes de police, d’intrusion à domicile, de contrôles d’identité indiscriminés, à quoi il faut ajouter les campagnes de répression « Yan Da 严打 - frapper fort », à la suite desquels de nombreux suspects sont placés en garde à vue ou simplement « éliminés » sans jugement.

…attise le radicalisme

Sans qu’il soit cependant possible d’attester une relation de cause à effet avec la force de la répression, le fait est que durant cette période qui court depuis la chute de l’URSS les groupes indépendantistes non structurés, souvent composés d’individus isolés n’ayant entre eux que des liens épisodiques, se sont durcis et ont émigré vers l’Asie Centrale, l’Afghanistan et le Pakistan, où ils ont noué des liens avec les factions Djihadistes liés à Al-Qaeda et aux Talibans en guerre contre les Etats-Unis et leurs alliés.

Photo : Le déploiement des forces de sécurité au Xinjiang est considérable. L’ampleur des déploiements, la fréquence des contrôles le caractère indiscriminé des répressions attisent la rancœur entre les communautés Han et Ouïghour.

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Pékin embarqué dans la « guerre globale contre le terrorisme »

Simultanément l’ouverture de la Chine au monde, sa quête de ressources, notamment d’hydrocarbures au Moyen Orient, ses liens discrets mais substantiels avec Israël ont progressivement modifié l’image que les mouvements islamistes anti-américains et anti-occidentaux avaient d’elle.

Alors que Pékin avait réussi à se tenir à l’écart des grands affrontements à consonance religieuse et culturelle qui, depuis le 11 septembre 2001, menacent à fois la paix du monde et la prévalence de l’Amérique, la Chine s’est peu à peu trouvée embarquée dans « la guerre contre le terrorisme mondial », leitmotiv de l’administration Bush auquel le Bureau Politique a consenti à s’associer.

En fond de tableau, le marchandage stratégique par lequel Washington reconnaissait mieux les intérêts chinois sur les questions de Taïwan et de Corée du Nord. Sans compter que l’appareil de sécurité du Parti qui identifiait une menace anti-chinoise à caractère viral et en voie de renforcement rapide aux abords immédiats du pays infestés de Djihadistes, n’était pas mécontent d’une coopération avec les services secrets américains.

Au passage, rappelons que la plupart des pays de l’Asie du Sud-est, du Cambodge à la Thaïlande en passant par Singapour, l’Indonésie, la Malaisie ou les Philippines ont cautionné le concept très irrationnel de la « guerre globale contre le terrorisme - War against terror - » qui, par la même occasion, permettait la mise au pas des dissidents, sous couvert de sécurité nationale.

La « pieuvre » Al-Qaeda et le Xinjiang

Sans qu’il soit encore possible d’identifier la réelle implication islamiste dans les récents événements en Chine, on ne peut pas nier que Pékin soit devenu une cible au moins dans les discours de la mouvance radicale terroriste qui se réclame de l’Islam. On se souvient qu’en octobre 2009, Abu Yahya al-Libi, un dirigeant d’Al-Qaeda présenté comme le n°2 de l’organisation terroriste, exécuté par un tir de drone américain le 4 juin 2012 dans les zones tribales pakistanaises, avait appelé à la « guerre sainte » contre le gouvernement chinois.

La même année, Al-Qaeda au Maghreb islamique (AQMI) avait menacé les projets d’hydrocarbures et les intérêts chinois en Algérie en riposte à la manière dont étaient traités les musulmans ouïghours au Xinjiang. L’ambassade de Chine à Alger avait alors appelé la très forte communauté chinoise, évaluée à près de 100 000 expatriés à la prudence, tandis que la sécurité des installations chinoises était renforcée.

Mois de 2 ans plus tard, en août 2011 – mais l’information est moins bien documentée – Abdul Shakor-al Turkistani également connu sous le nom d’Emeti Yakuf, aurait revendiqué la responsabilité des attaques de 2011 contre les municipalités de Hotan et Kashgar dans le sud du Xinjiang. Lui aussi aurait été éliminé par une frappe à distance commanditée par la CIA, le 24 août 2012.

Selon le New-York-Times et la Jamestown foundation qui citent le journal Djihadiste « Karachi Islam », Shakoor qui était également à la tête du TIP, avait pris le commandement des unités Djihadistes d’Al-Qaeda dans les zones tribales pakistanaises après le départ vers l’Iran de Saif al-Adel un temps successeur d’Ousama Ben Laen (Der Spiegel et Associated Press).

C’est ce faisceau d’indices reliant la question du Xinjiang à la mouvance terroriste islamiste qui pousse aujourd’hui à accorder du crédit à la revendication djihadiste après les actions violentes qui secouèrent la région de Kashgar et Hotan les 30 et 31 juillet 2011 où une zone habitée par des Han fut simultanément le théâtre de l’explosion d’une voiture piégée, d’une attaque contre un camion militaire et d’assauts au couteau contre des policiers et des civils. (Lire notre article Retour sur la situation au Xinjiang).

La limite des stratégies chinoises

La stratégie de sinisation des marches occidentales de la Chine par une chape de contrôles et de répressions qui isolent le Xinjiang du reste du pays, assortie de vastes projets de développement que les Ouïghours accusent d’avoir jusqu’à présent largement profité aux Han, le tout appuyé par une immigration massive des Chinois de souche, pourrait avoir atteint ses limites.

Un alourdissement des contrôles, de l’isolation de la province et des répressions qui semble pour l’instant l’unique réponse du pouvoir à l’aggravation de la situation, risque d’endommager l’image de puissance douce que la Chine souhaite se donner et d’affaiblir son influence en Asie centrale où les populations sont culturellement proches de celles du Xinjiang.

Pourtant les critiques internes provenant des intellectuels du régime et de ses centres de recherche n’ont pas manqué de stigmatiser les risques des crispations sécuritaires univoques. Hu Yaobang lui-même, limogé en 1987 avait mis en garde contre la tentation obsessionnelle de siniser les culturelles allogènes du Xinjiang et du Tibet et préconisé les respect des religions et un arrêt de l’immigration massive des Han.

Surtout, les actions répressives indiscriminées et sans nuance qui assimilent la moindre critique à une menace terroriste au point d’avoir mis sous les verrous le professeur d’économie d’origine ouïghour Ilham Tohti, nourrissent la radicalisation djihadiste et attisent le danger majeur d’une contagion terroriste vers l’Est de la Chine où les cibles sont bien plus difficiles à défendre. Certes le caractère artisanal des bombes et le schéma des attaques au couteau laissent penser qu’on n’a pas encore atteint le stade de la guerre totale.

La Maison Blanche qui ne rate pas une occasion de critiquer les modes développement chinois au Xinjiang, est, par la voix de son porte-parole, allé jusqu’à douter de la réalité de la menace islamiste. D’autant plus irrité qu’après le 11 septembre il avait officiellement soutenu les États-Unis (contrairement aux critiques des réseaux sociaux qui s’étaient répandus en messages vengeurs anti-américains), en s’associant à la guerre contre le terrorisme de Georges Bush, le Bureau Politique prend, quant à lui, la menace au sérieux puisqu’il vient de décider d’armer les policiers de Shanghai et de Pékin et d’y augmenter la présence de groupes spécialisés anti-terroristes.

Au passage le porte parole du Waijiaobu a répondu à la Maison Blanche et espéré que « chacun reconnaîtra les objectifs des groupes terroristes et soutiendra la volonté du gouvernement chinois de réprimer leurs violences pour préserver la sécurité du peuple et de la société ».

Photo : Les drapeaux pakistanais et chinois emmêlés figurent les relations complexes entre Islamabad et Pékin, pourtant étroitement alliés. A plusieurs reprises des dirigeants radicaux islamistes réfugiés dans les zones tribales pakistanaises ont durement condamné Pékin pour le traitement que la Chine réserve aux Musulmans du Xinjiang et appelé à la guerre sainte.

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NOTE DE CONTEXTE

C’est une première depuis 60 ans, la Chine dont les lois sur les armes individuelles sont très restrictives, a décidé d’armer les agents de police à Shanghai et Pékin. Selon le ministère de la sécurité publique, la mesure sera progressivement étendue à plusieurs autres grands centres urbains du pays. L’arme, un pistolet de calibre 9 mm à barillet, a été mise en place pour répondre à ce que le pouvoir considère être une nouvelle situation de sécurité.

Que la décision ait été prise après l’attentat de Kunming confirme une réaction à la menace terroriste. Par ailleurs, les médias ont également fait état de la mise en place à partir du 12 mai aux grands carrefours de la capitale de 150 équipes spéciales appuyées par des véhicules blindés et aux effectifs compris entre 3 et 13 agents dont la mission est de prévenir le risque terroriste et, ajoute le communiqué, celui posé par les « incidents de masse ». Ce qui laisse supposer que le pouvoir intègre également les risques sociaux. Le but est « de protéger 24 heures sur 24 la totalité de la capitale contre les actes terroristes et autres actes de violence ».

Selon un rapport de l’Université des Relations Internationales rendu public début mai, en 2013, les actes terroristes ont augmenté en ampleur et en fréquence, avec dix attaques directes contre le gouvernement l’armée et la police, toutes perpétrées au nom de l’extrémisme religieux.

Les mesures qui rappellent les patrouilles du dispositif « vigipirate » en France, sont un affichage destiné à rassurer le public. Leur efficacité dissuasive qu’il ne faut pas négliger, sera cependant limitée. Par ailleurs quelques voix se sont élevées pour critiquer l’armement des policiers alors que la police dispose de pouvoirs exorbitants et mal contrôlés par un appareil judiciaire dont l’indépendance est aléatoire.

Mise à jour le 26 mai

Le 22 mai, Urumqi, la capitale du Xinjiang a, pour la deuxième fois en moins d’un mois, été le théâtre d’une agression terroriste. Vers 8h00 du matin, 2 véhicules 4x4 dont l’un a finalement explosé, ont foncé dans la foule du marché ouvert près du parc du peuple, tandis que les occupants lançaient des engins explosifs par les fenêtres. Selon Xinhua, 31 personnes ont été tuées et plus de 90 autres blessées.

Les médias officiels chinois dont aucun n’a fait un gros titre de l’événement, se sont appliqués à relativiser l’impact de l’agression. A Pékin, le porte parole du Waijiaobu a rappelé que la Chine était confiante dans ses capacités à combattre le terrorisme et souhaité que l’attaque soit condamnée par la population chinoise et la communauté internationale.

C’est ce qu’a fait Vladimir Poutine qui, rentrant à peine de son voyage à Shanghai, a adressé un message de condoléances à Xi Jinping et vigoureusement condamné « l’agression terroriste ». La Maison Blanche, par contraste, n’a pas mentionné le terrorisme après ses condoléances.

Suite à la mise en accusation publique des officiers de renseignement chinois pour leurs « cyber-attaques » contre les fichiers informatiques de groupes industriels américains, cette occurrence pousse à s’interroger sur le jeu joué par Washington, qui semble confondre la cause et l’effet.

S’il est vrai que les méthodes du Parti au Xinjiang (important effort de développement, migration massive des Han et quadrillage répressif impitoyable) dénoncées par nombre d’intellectuels chinois peuvent être contestées et que le lien avec des organisations terroristes internationales reste à démontrer, il n’en est pas moins exact que la province est victime de violences aveugles à tendance suicidaire lancées contre des innocents dont le but est d’installer la terreur au sein de la population.

Dilxat Raxin, porte parole en exil du Congrès Mondial des Ouïghours dit ne pas avoir d’informations sur les auteurs de l’attaque et répète que Pékin devrait revoir sa politique dans la province qui, pour lui est l’origine directe des troubles. L’attaque du 22 mai a eu lieu deux jours après que 39 Ouïghours aient été mis en prison pour organisation de groupes terroristes, incitation à la haine raciale, à la discrimination ethnique et fabrication illicite d’explosifs et d’armements.

Les politiques discriminatoires et répressives, ajoutées au fait que dans de nombreux autres points du globe, les communautés musulmanes s’insurgent contres les gouvernements en place, ont contribué à attiser les violences. Pékin pour sa part continue à condamner les terroristes nourris par l’étranger dont le but est l’indépendance du Xinjiang.

Photo Patrouille de police armée style « Vigipirate » qui devrait étendue à tous les grands centres urbains aux abords des lieux publics très fréquentés.

 

 

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