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« Confronting Anitya », exposition d’art contemporain chinois en Pays de Forcalquier

du 30 mai au 1er juillet 2015

Anitya renvoie au principe boudhiste de l’impermanence universelle auquel les hommes sont confrontés . Comment réagir à cette « douloureuse » impermanence ? La réponse suggérée ici consiste à opposer à « l’éphémère » une constante culturelle comme la tradition orientale qui imprègne les artistes contemporains chinois et les œuvres de cette exposition.

Présentée en 2013 à la 55e Biennale de Venise, cette exposition a connu un grand succès auprès du public et a été plébiscitée par la critique internationale. Depuis, elle a été accueillie à Bologne (Italie), à Bonn et Büdelsdorf (Allemagne), à Pékin et Jinan (Chine). En présentant les travaux récents d’une quarantaine d’artistes chinois contemporains, son objectif est de montrer que ceux-ci ne veulent pas simplement copier les genres et les styles de l’art occidental ; ils puisent leur inspiration dans leur propre tradition picturale, mais en reliant l’essence de cette culture orientale à une expression artistique contemporaine.

Elle veut aussi révéler la nature subversive et singulière de ces réalisations remarquables, trop souvent éclipsées de la scène de l’art chinois par les stars du marché « officiel », ou considérées comme des productions locales, en marge des avant-gardes.

Cette exposition devrait donc changer le regard porté sur ces artistes mais aussi sur l’art chinois contemporain, car, pour la première fois, c’est par l’intermédiaire d’un commissaire d’exposition chinois que ces œuvres, trop souvent soumises aux critères de l’art occidental, peuvent faire entendre leur « voix » dans leur pays, voire proposer une autre « voie » à l’art de leur temps.

« Confronting Anitya » continue son parcours européen en France, où elle s’installera du 30 mai au 1 juillet dans quatre lieux historiques du pays de Forcalquier, en haute Provence. Une étape qui enrichira encore le débat sur la nature de l’art contemporain chinois.

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Naissance et objectif

C’est un défi que relève l’artiste Feng Ge lorsqu’il propose aux organisateurs chinois de l’exposition « Confronting Anitya » d’installer celle-ci dans quatre lieux historiques de la haute Provence où il vit, dans le pays de Forcalquier. Ses arguments en faveur d’une telle expérience sont d’ordre politique et esthétique.

En effet, la région rurale où il habite, si elle est relativement isolée géographiquement, est au cœur d’un dispositif urbain, culturel et démographique remarquable, avec les villes de Manosque, Marseille, Aix-en-Provence, Avignon, Apt, Carpentras ou même Arles et Nîmes, que les interactions culturelles et le réseau routier efficace rapprochent et mettent à deux heures maximum de Forcalquier. En ces lieux, la tradition d’ouverture à l’art et aux artistes remonte à bien longtemps, et l’équipe municipale actuelle, menée par Christophe Castaner, continue à l’encourager en soutenant les nombreuses initiatives des associations culturelles.

Feng Ge trouve aussi un interlocuteur de poids dans le conseil général, qui voit dans la venue de ces artistes chinois dans la région une confirmation des échanges culturels entre la Chine et la France.
Il pressent aussi un geste artistique original dans la confrontation d’œuvres chinoises contemporaines à des lieux à fortes connotations historiques et architecturales.

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L’art occidental et la Chine

Les échanges culturels entre la Chine et l’Occident ont commencé dans les années 1980, avec quelques grandes expositions d’artistes européens ou américains dans des villes comme Pékin. À la Biennale de Venise, on accueille dès 1983 une délégation chinoise, et la création du pavillon de la Chine remonte à 2003. Ces échanges se poursuivent actuellement avec un nombre croissant d’artistes chinois exposant dans les capitales européennes ou américaines et vice versa, échanges relayés par les écoles d’art et le développement des nouvelles technologies qui permettent des contacts renforcés entre les artistes. Des deux côtés, ces échanges sont bénéfiques pour une compréhension réciproque des styles de l’Orient et de l’Occident. C’est dans le cadre de ces échanges que l’exposition « Confronting Anitya Oriental Experience in Contempory Art » trouve le sens de son itinérance, tout en montrant, à la confluences des genres esthétiques, la pleine « contemporanéité » de ces artistes chinois.

Les initiateurs du projet en France : Feng Ge et Confluences

Feng Ge naît le 12 mars 1975 à Jilin, en Chine. En 2001, il part poursuivre ses études d’art en France où il obtient à Marseille en 2005 son diplôme national supérieur d’expression plastique. Il expose aujourd’hui en France et à l’étranger et a même été primé par la Fondation de France.

Son premier contact avec l’art occidental est un choc. Si on lui a parlé en Chine des maîtres de la Renaissance et de l’art moderne, il n’est pas préparé à la diversité des formes d’expression de l’art contemporain (installations, performances, multimédias…). Au sein de son école d’art, malgré sa méconnaissance de la langue et sa difficulté à cerner ce qu’on attend de lui, il sait s’adapter. De cette expérience est née son esthétique particulière, mais aussi son goût de l’échange, et surtout l’idée que l’artiste doit être libre et qu’au lieu de renier ses origines, il peut les renouveler à la lumière de son expérience personnelle. Autant de raisons pour lui d’être le passeur entre la France et la Chine à travers cette exposition itinérante qui fait étape à Forcalquier, son pays d’adoption.

Sise dans la vieille ville de Forcalquier, l’association Confluences a été créée à l’été 2014. Son ambition est d’accueillir des artistes en résidence à Forcalquier, en mettant à leur disposition des ateliers et des lieux d’exposition ; et d’aider et de faciliter le dialogue et les rencontres entre artistes comme avec les élus et les institutions, d’être en somme un carrefour des arts.

Plus d’informations sur : Confrontinganitya.org

 

 

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