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›› Economie

La nouvelle agressivité des groupes chinois à l’international mise en perspective

Entre 2005 et 2015, la valeur des F&A chinoises est passée de 10 à 119 Mds de $. Source Dealogic.

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Les entreprises chinoises, assez souvent publiques, mais avec une part de privées en hausse, élargissent rapidement leur empreinte internationale. Entre 2009 et 2015 les sommes consacrées aux Fusions & Acquisitions (F&A) ont augmenté de 25% pour atteindre 119 Mds de $. La tendance est accélérée en 2016 par plusieurs facteurs dont les plus importants sont la recherche de profits dans le contexte d’une croissance ralentie, toujours la quête de ressources et d’influence et, de plus en plus, l’obligation de monter en gamme qualitative par la maîtrise de nouvelles technologies.

Tous les observateurs s’accordent à le dire, un des exemples les plus vertueux de F&A ces dernières années est le rachat par Geely du constructeur automobile suédois Volvo en 2010. Préservant la culture d’entreprise avec l’accueil de l’ancien PDG dans le nouveau conseil d’administration, protégeant les budgets consacrés à la R&D, l’opération a permis à Geely d’élargir sa palette technologique et à Volvo de relancer ses ventes sur le marché chinois. Un bel exemple du slogan « gagnant – gagnant » parfois galvaudé, mais dans ce cas amplement vérifié.

En examinant la somme des F&A ou des prises de participation de tailles diverses réalisées ou en cours [1] on note assez peu de controverses dans un contexte général où la part chinoise des investissements directs étrangers (IDE) dans le monde augmente rapidement [2], tandis que les F&A chinoises représentaient seulement 15% des opérations globales au premier trimestre 2016 (101 Mds de $ sur un total de 682 Mds de $ - source Thomson Reuter -)

Voir aussi l’analyse de Rhodium Group des investissements chinois en Europe au premier trimestre 2016 (document PDF).

Pourtant, récemment des débats ont surgi stigmatisant la nouvelle tendance internationale des groupes chinois, au point que le politburo a ressenti le besoin de relativiser l’accélération des F&A chinoises en insistant sur le rattrapage normal à partir d’un niveau d’investissements très bas.

Il est un fait qu’aujourd’hui encore la part des opérations chinoises reste très en-deçà du potentiel de l’économie chinoise. Il n’empêche que la controverse enfle autour des opérations conduites par les groupes chinois, alimentée par deux thèmes essentiels : 1) l’opacité et l’agressivité de certains groupes ; 2) les risques de captation des technologies.

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Deux exemples récents impliquant des groupes chinois de nature très différente ont retenu l’attention des médias internationaux. Le premier concerne l’assureur Anbang, dont le style très agressif et opaque a créé un mouvement répulsif alimentant les critiques anti-chinoises ;

Le deuxième, le fabricant d’appareils ménagers MIDEA déjà connu des spécialistes a suscité l’intérêt du grand public en mai dernier quand il a fait connaître son intention d’augmenter à 30% sa part dans le capital du fabricant de robots allemand Kuka ce qui l’a conduit à faire une offre de rachat du groupe à 4,5 Mds de $. La nouvelle a aussitôt mis en transe la classe politique allemande sur le thème de la protection des technologies qui font la force de l’industrie d’outre Rhin. La controverse a été au cœur du dernier voyage officiel en Chine d’Angela Merkel du 13 au 15 juin 2016.

ANBANG (安邦 保险), un assureur sulfureux.

Wu Xiaohui PDG de ANBANG exprime un extraordinaire appétit pour des achats immobiliers et des F&A. En 2014, le groupe a multiplié son capital par 5 par une injection de 62 Mds de Yuan (8,3 Mds d’€).

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Le 5 juin dernier, le Wall Street Journal publiait une analyse reprise par nombre de médias occidentaux sur la nouvelle tendance de certains groupes chinois à lancer des OPA hostiles pour accélérer leurs acquisitions à l’étranger. Alors que par le passé leurs stratégies étaient empreintes de lenteur circonspecte et de diplomatie, les groupes publics et nombre de privés semblent avoir jeté les anciennes prudences aux orties.

Progressivement, la méthode est devenue brutale, dessinant des Chinois une image plus offensive dans le paysage des fusions – acquisitions où, pourtant dit le WSJ, les OPA hostiles sont rares, la plupart des opérateurs préférent en effet avancer d’abord par le truchement de négociations secrètes destinées à rassurer le conseil d’administration et les investisseurs, avant de proposer une offre publique, après que le maximum d’incertitudes aient été levées.

Désormais il arrive même que les compagnies chinoises se lancent tête baissée dans des transactions en cours ou même s’insinuent sans préavis, par des offres plus avantageuses, dans des accords déjà conclus. Ainsi, selon la société privée de services financiers britannique Dealogic, au cours des 5 premiers mois de 2016, 13 groupes ont lancé pour 78 Mds de $ d’OPA hostiles qui s’ajoutent au 17 émises en 2015.

Mais l’impréparation des Chinois qui en sont souvent à leur première opération à l’international, ajoutée la méfiance des « cibles » prises de court par la méthode à l’emporte pièce ont fait qu’au cours des 5 dernières années, plus de 50% de ces OPA hostiles ont échoué. La plupart du temps, la documentation exigée par les conseils d’administration américains ou européens n’avait pas été réunie ou était incomplète et confuse.

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L’article cite l’exemple des péripéties ayant entouré le rachat du groupe Starwood Hotels & Resorts Worldwide par le groupe Mariott, perturbé par l’intrusion d’un consortium d’investisseurs chinois mené par le groupe d’assurances Anbang (安邦 保险).

En mars dernier, ce dernier fit, sans préavis, une première offre de 12,8 Mds de $ qui renchérissait sur celle de Mariott, alors à 12,2 Mds. Quand en riposte, l’Américain a augmenté son offre à 13,6 Mds de $, le Chinois a renchéri à 14 Mds de $, avant d’abandonner peu après, sans donner de raisons. Selon le magazine financier Caixin l’autorité chinoise du marché des assurances se serait opposée à la transaction qui aurait placé les actifs étrangers de Anbang [3] au-dessus de la barre des 15% du total des actifs offshore autorisés.

Opacité et confusion.

Le fait est que les ténèbres qui entourent le groupe fondé en 2004 créent un malaise. Il y a deux ans son envergure a soudain changé de dimensions grâce à un apport considérable de capitaux dont les origines mal connues font surgir des spéculations sur la nature même de l’entreprise et la réalité de son caractère privé.

Les informations disponibles sur internet indiquent que Wu Xiaohui, le PDG de Anbang, a des liens étroits avec l’oligarchie par son mariage avec Zhuo Ran la petite fille de Deng Xiaoping (dont il est aujourd’hui séparé) et par sa proximité avec Levin Zhu, fils de Zhu Zhongji et l’un des directeurs du groupe, Chen Xiaolu, un autre membre de la direction, fils de Chen Yi, chef militaire de la guerre civile proche de Mao, artisan de la victoire de Huaihai, ancien maire de Shanghai et ministre des Affaires de la RPC de 1958 à 1972.

En examinant les contours du groupe Anbang on touche à l’opacité qui, le plus souvent, inquiète les opérateurs confrontés à une offre de reprise chinoise. A une époque où l’exigence de transparence est devenue un critère de confiance dans les affaires, le pedigree du Président Wu Xiaohui qui n’apparaît nulle part directement comme actionnaire, est entouré d’un épais nuage d’ambiguïtés qui ne contribue pas à la confiance.

Les informations sur sa personnalité, les origines de sa fortune et l’analyse de la valorisation boursière du groupe affichée à 291 Mds de $, détails auxquels les financiers et les industriels, inquiets d’éventuelles déconvenues sont attentifs, se perdent en effet dans le dédale d’une structure d’actionnaires et de filiales comptant 37 entrées toutes interconnectées qui, ensemble, contrôlent 93% des actifs.

Une structure du capital suspecte.

Liste des achats ou annonces d’achats effectués par Anbang entre février 2015 et mars 2016. En vert les opérations annoncées mais non réalisées à la date de mars 2016. L’opération sur Starwood Hotels & Resorts a été abandonnée.

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La plupart des entrées renvoient à des petites entreprises peu connues telles que des concessionnaires auto ou des opérateurs de sites miniers, pour la plupart enregistrés à Chengdu, Shanghai, Shenzhen ou Hangzhou, souvent avec les mêmes adresses, au même endroit le même jour, avec le même compte en banque.

Les 7% du capital restant étant enregistrés au nom de 2 groupes publics, une société immobilière de Pékin et Zhongya Huajin dont le représentant légal fut pendant un temps Zhuo Ran l’épouse de Wu, groupe minier (cuivre et argent) lui même propriétaire d’un groupe charbonnier investi au Xinjiang, également actionnaire de Anbang.

En 2014, contournant les règles chinoises d’investissement dans le secteur des assurances, 5 opérateurs ont injecté 62 milliards de Yuan dans l’affaire devenue du jour au lendemain la plus grosse société d’assurance de Chine, tandis que le 29 janvier 2015, le Southern Weekly publiait un article – rapidement effacé du site du journal contraint de présenter des excuses pour des « erreurs factuelles » – pointant du doigt le fait que 6 actionnaires du groupe étaient enregistrés comme des frères du PDG.

En dix ans, Wu a propulsé Anbang du statut de petit assureur modeste en un groupe global aux capacités d’investissement très au-dessus de la moyenne dont la surface financière est passée de moins de 80 millions de $ en 2004 à plus de 10 milliards de $ aujourd’hui. Selon le Financial Times Wu est lui-même au cœur des négociations financières sans intermédiaire et la principale source de toutes les décisions importantes du groupe entré de plain pied dans l’élite de la galaxie des affaires chinoises connectée avec l’appareil politique. Un arrière plan financier qui fait douter du statut privé de la société.

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Pour autant, il serait faux de croire que tous les groupes chinois auraient à l’international la même attitude, opaque et agressive. Il reste que des vents adverses se sont levés faisant que, même les offres d’opérateurs les plus rassurants rencontrent aujourd’hui des difficultés. C’est le cas du fabricant d’appareilss ménagers électriques MIDEA, celui-là vraiment privé, installé dans la province de Canton dont la montée en puissance, d’abord en Chine, puis à l’étranger a été lente et raisonnablement offensive.

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Les « étonnements » du Chinois MIDEA

Aujourd’hui le groupe chinois doit faire face à la méfiance de Berlin dont une partie du gouvernement et notamment le ministre de l’économie Sigmar Gabriel, s’oppose à la reprise par Midea du fabricant de robots allemand Kuka. La raison invoquée est le risque de captation de technologies dans un domaine où l’industrie allemande est en pointe.

Pour Gabriel mieux valait tenter de trouver un repreneur européen. Mais pour l’instant aucun des repreneurs potentiels du secteur ne s’est montré intéressé, ni l’Allemand Siemens, ni le Suisse ABB. Le groupe privé Voith (mécanique de précision) qui détient 25% des parts de Kuka a fait savoir qu’il examinerait l’offre.

L’affaire était un des sujets de la 4e rencontre bilatérale le 13 juin à Pékin entre Li Keqiang et Angela Merkel qui s’est également rendue à Shenyang, fief de l’industrie lourde chinoise.

Le raidissement signale un changement d’attitude de l’Allemagne, jusque là ouverte aux rachats de groupes par des industriels chinois, essentiellement dans le secteur d’excellence des machines outils. En mai dernier, Midea avait manifesté l’intention de porter sa participation financière dans Kuka à 30%, qui l’oblige, selon la loi allemande, à faire une offre de rachat, ce que le groupe a fait en proposant 4,5 Mds d’€. L’offre valable jusqu’au 15 juillet est attractive et intéresse le conseil d’administration de Kuka puisqu’elle a valorisé l’action de Kuka à 115 € contre 108 €. Le 15 juin, elle a gagné 30% à la bourse de Francfort.

La direction de Midea qui considérait avoir fait une offre raisonnable profitable aux deux parties assortie de la promesse de ne pas procéder à des licenciements, de conserver la même équipe de direction ainsi que le siège du groupe à Augsburg laissant à Kuka une liberté de manœuvre opérationnelle, a été étonnée de tant de résistance. « Nous sommes un groupe privé qui n’obéit pas aux injonctions du gouvernement chinois. Notre intérêt pour Kuka n’a aucune implication politique. Il est seulement industriel. »

Andy Gu, le n°2 du groupe ajoutait une explication stratégique on ne peut plus rationnelle : « l’une de nos motivations premières pour le rachat est l’augmentation du coût du travail en Chine. La tendance nous impose de réfléchir à la mécanisation qui constituera notre marché dans un avenir proche ».

En mettant en perspective le passé proche, on note une évolution récente de l’attitude allemande et européenne, peut-être provoquée par les agressivités des groupes comme Anbang à la croissance fulgurante, à l’appétit insatiable et tous azimuts et dont le style expéditif finit par porter atteinte à la sérénité des affaires dont les groupes comme Midea sont des victimes collatérales. On ne peut pas non plus éluder l’effet des tensions nées des controverses en Europe et aux États-Unis autour des exportations chinoises d’acier à prix cassés.

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Pour autant, en observant la somme des engagements réciproques, force est de constater que les investissements allemands en Chine évalués à 60 milliards d’€ restent très largement supérieurs aux 2 Mds d’€ engagés par les groupes chinois en Allemagne. Ce rapport de 1 à 30 qui relativise les discours sur les risques posés par la Chine, confirme que les nouveaux blocages opposés aux investissements des entreprises chinoises ont un arrière plan politique. Ils signalent un changement du vent des affaires.

Pour mémoire, les récents investissements chinois en Allemagne ont concerné , en janvier 2016, le rachat par un consortium conduit par Chemchina du fabricant de machines Klaus Mafei pour 1 Mds de $ (Chemchina fut aussi l’auteur de la reprise la plus chère de l’histoire récente des F&A, voir aussi ChemChina se paye SYNGENTA. Objectifs : progrès technologiques et modernisation des campagnes). En 2012, le rachat par Sany Heavy Industries de l’Allemand Putzmeister pour 698 millions de $, tandis que le Chinois Weichai Power prenait 25% des parts du fabricant de camions Kion.

Lire aussi :
- Investissements Directs à l’étranger (I.D.E), une radiographie de l’influence de la Chine
- La Chambre de commerce de l’UE en Chine, nouvel acteur politique ?

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NOTE de CONTEXTE

MIDEA, un groupe chinois à l’arrière plan rassurant

En mai 2016, Till Reuter, le PDG de Kuka avait déclaré que l’offre de MIDEA n’était pas une OPA hostile.

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S’il est vrai que MIDEA a en tête d’améliorer sa maîtrise de la technologie des robots par le rachat de Kuka, il n’est reste pas moins que sa trajectoire de montée en puissance est classique, prudente et bien plus transparente que celle de l’assureur Anbang.

Installé à Foshan dans la province de Canton, le fabricant d’électroménager introduit à la bourse de Shenzhen en 2013, compte près de 140 000 employés en Chine et à l’étranger. Crée en 1968 par He Xiangjian 74 ans, 6e fortune de Chine, à partir d’une petite affaire de capsules de bouteilles, MIDEA 美 的 集团 s’est ensuite développé autour de la fabrication de ventilateurs, de climatiseurs, d’aspirateurs, de fours à micro-ondes, de bouilloires, de fours classiques et de réfrigérateurs.

Devenu un groupe d’envergure globale implanté en Europe et aux États-Unis avec des usines au Vietnam et des JV aux États-Unis, en Égypte, en Inde, au Brésil, en Argentine et au Chili, il a, en 2015 enregistré 1,6 Mds d’€ de profits en hausse de plus de 20% par rapport à 2014.

Fin 2015, ses actifs étaient évalués à 17 Mds d’€.

Voir Midea Group Co., Ltd. The 2015 Annual Report (document PDF).

En 1998, MIDEA a racheté l’usine de compresseurs Macro-Toshiba et la même année il a construit sa première usine de magnétrons (pièce maîtresse des micro-ondes) après avoir racheté des actifs de Sanyo.

En 2004, le groupe a fait l’acquisition des fabricants de réfrigérateurs Hefei Royalstar et Hualing inscrit à la bourse de Hong Kong. L’année suivante il entrait dans le secteur des aspirateurs en rachetant Jiangsu Chunhua et, en 2010, il rachetait le fabricant d’électro-ménager chinois Litte Swan.

En août 2012 He Xiangjian a quitté la direction du groupe remplacé par Paul Fang. Fin 2014 le fabricant de portable Xiaomi investissait 200 millions de $ dans le capital (1,2%) provoquant une hausse des actions de 6%. En mars 2015 MIDEA a créé une JV avec l’Allemand BOSCH avec l’objectif de développer sa branche climatiseurs. En août de la même année, la direction du groupe rendait publique son intention de former une JV avec le fabriquant de robots japonais Yaskawa.

Le même mois MIDEA achetait 5,4% des actions de Kuka. En 2016 il augmentait sa part dans le capital de l’Allemand à 13,5%. En mai 2016, il dévoilait son intention de monter à 30%. Peu après, il faisait une offre de rachat en proposant 4,5 milliards d’€, bien accueillie par le conseil d’administration et les investisseurs de Kuka, au milieu de la réticence d’une partie de la classe politique allemande.

Parmi les plus critiques : Singmar Gabriel, le ministre de l’économie qui ne faisait pas partie de la délégation d’Angela Merkel à Pékin le 11 juin dernier : « Au gouvernement, les avis sur l’offre du Chinois MIDEA sont partagés. Nous recommandons une reprise par un consortium européen » et le commissaire européen Günther Oettinger « les hautes technologies allemandes ne doivent pas finir aux mains des Chinois ». Quant à la Chancelière, elle a fait savoir à Li Keqiang, que, respectant les lois du marché, elle ne s’opposerait pas à une reprise par MIDEA.

Depuis plusieurs années le groupe réinvestit 3% de ses revenus dans la R&D.

Note(s) :

[1Uniquement en Europe, les opérations les plus récentes réalisées ou en cours sont : en mai 2016, le rachat par COSCO de 35% des parts de la compagnie de conteneurs néerlandaise Euromax pour 125 millions d’€, le projet presque abouti du rachat de la branche électroménager de General Electric par Haier à 5,4 milliards de $, le projet de COSCO publié en avril de rachat de la majorité des parts du port du Pirée ;

Un autre à 3,3 Mds de $ d’investissements dans Europa City par le groupe Wanda, l’acquisition par Shandong Ruyi du groupe Français de luxe SMCP pour 1,5 millions de $, dette comprise, la JV sino-britannique d’énergie solaire avec la Compagnie de construction nationale chinoise qui a investi 1,5 milliard d’€, le rachat de l’Allemand Klaus Maffei par Chemchina pour 1 milliard de $, le projet de rachat par Yinyi (Ningbo) du fabricant belge d’équipements de voitures ferroviaires Punch Powertrain pour 1,1 milliard de $, les projets de Sunshine Kaidi en Finlande (1,1 milliard de $) ;

Et surtout le rachat par Chemchina du géant suisse de l’agrochimie Syngenta pour la somme de 43,8 milliards de $, (à titre indicatif, 5 fois le budget de la justice français qui représente près 45% des investissement chinois à l’étranger du premier trimestre 2016)

[2Selon la Banque Mondiale, en 2014 la somme totale des IDE chinois, y compris ceux venant de Hong Kong, a atteint 259 Mds de $, contre 182 Mds de $ en 2013, soit +42%. En comparaison les IDE américains étaient de 337 Mds de $, en hausse de 2,7% par rapport à 2013. Pour mémoire, les IDE français également en augmentation rapide se situaient au 15e rang mondial avec 43 Mds de $, en hausse de 72%.

[3En 2015 Anbang avait acheté le Waldorf Astoria à New-York pour 1,95 Mds de $. Au printemps 2016, le groupe a fait l’acquisition de Strategic Hotels & Resorts Inc, vendu par le financier Blaskstone à 6,5 Mds de $. En octobre 2014 Anbang avait racheté l’assureur belge Fidea et 2 mois plus tard il faisait l’acquisition de la filiale belge groupe financier néerlandais Delta Lloyd pour 210 millions d’€. Mais, en juin 2016, Anbang a une nouvelle fois retiré une offre à 1,6 Mds de $ faite à l’assureur américain Fidelity & Guaranty Life.

 

 

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