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›› Taiwan

La reconnaissance d’une seule Chine, principal dilemme de Tsai Ing-wen

Le 30 juillet, lors d’un séminaire de la jeunesse du KMT dédié au « consensus d’une seule Chine de 1992 », Hung Hsiu-chu, la présidente du Parti intronisée en mars dernier en dépit de sa piètre performance personnelle dans la course à la présidence dont elle avait été écartée le 8 octobre 2015 par les instances du KMT, a expliqué que la « réunification » telle que prévue par les successeurs de Tchang Kai-chek ne devait pas « effrayer » les Taïwanais. http://www.questionchine.net/branle-bas-au-kmt

Prenant l’exact contrepied de la présidente Tsai Ing-wen qui, dans son discours d’investiture le 20 mai dernier, avait tenté de rassurer Pékin en n’évoquant jamais la perspective d’indépendance, mais refusant de cautionner formellement le « consensus d’une seule Chine » (1), Hung a touché un nerf sensible dans l’Île en assimilant Taïwan à une « province chinoise » et en rejetant l’indépendance dans l’inaccessible catégorie des chimères.

Alors que le refus du nouvel exécutif de s’inscrire clairement dans la perspective de la réunification crée une insécurité inquiétante pour les hommes d’affaires engagés sur le Continent et chez ceux qui, dans l’Île, rejettent la perspective d’un affrontement, Hung propose une promesse de soulagement. En même temps, elle met le doigt sur un puissant non-dit au cœur même des contradictions du DPP : « Taïwan n’a tout simplement pas les moyens matériels d’accéder à l’indépendance, car un tel objectif serait synonyme de guerre ».

Bousculant deux tabous, elle interroge : « la population de l’Île aurait-elle réellement le courage de faire couler le sang sans arrière pensées pour établir la “République de Taïwan“ ? et : “combien de temps le DPP sera t-il en mesure de maintenir la statuquo dans le Détroit “ ? ».

Le DPP et le tabou de l’unité de la Chine.

Moins de trois mois après la prise de fonction de Tsai, les ambiguïtés de sa subtile trajectoire présidentielle percent la surface de la politique taïwanaise. Dévoilant son intransigeance souverainiste, Pékin fait de la reconnaissance formelle du « consensus de 1992 » que Tsai Ing-wen ne peut pas formellement endosser sauf à renier le message central du DPP, l’incontournable pierre angulaire d’une relation pacifiée dans le Détroit et la condition d’échanges normalisés entre les exécutifs.

Niant la capacité de Tsai à préserver le statuquo et jetant une lumière crue sur la contradiction séparatistes que la nouvelle direction de Taipei tente d’édulcorer en repoussant aux calendes grecques les velléités d’indépendance de l’Île, Hung, enfourche le discours rassurant de l’apaisement autour de l’ancrage politico-culturel d’une seule Chine. Par cette stratégie, elle espère réparer son image passablement écornée par l’échec de son aventure présidentielle dont elle avait été débarquée in-extremis, à seulement quelques mois du scrutin du 16 janvier dernier.

Le rattrapage d’audience n’est cependant pas simple tant la route vers la rédemption politique est semée de vastes défis. Ces derniers vont des difficultés socio-économiques de l’Île - croissance réduite à 1% en 2015 et chômage des jeunes atteignant 13% - que la majorité de l’opinion attribue sans nuances et pour solde de tout compte au KMT, aux réminiscences des dérapages de la dictature ravivées par le projet de « justice transitoire », contrepied radical aux omerta historiques chinoises, http://www.questionchine.net/tsai-ing-wen-a-l-ombre-du-dragon?artpage=2-2 , en passant par la sourde crainte d’une réunification rampante aux couleurs communistes à la racine de la crise du Yuan législatif du printemps 2014.

Largement partagée par les plus jeunes et par de vastes portions de la société, la phobie s’alimente de la suspicion à l’égard de l’irrésistible poids des relations économiques dans le Détroit conférant à Pékin un important levier de pression limitant sérieusement la marge de manœuvre stratégique de l’Île, enfermée dans la préservation d’un improbable statuquo que le Parti communiste chinois n’a de cesse de bousculer par tous les moyens. http://www.questionchine.net/taiwan-craquements-politiques-dans-l-accord-cadre-les-strategies-chinoises-en

Le poids des pressions chinoises.

Aujourd’hui, les espoirs que Pékin accepterait le discours évasif de Tsai sur le statut de l’Île et sa vision de l’avenir des relations dans le Détroit sont évanouis. Avant le 20 mai, Wang Yi le ministre des Affaires étrangères, ancien Directeur du bureau des Affaites taïwanaises en visite à Washington en février 2016, avait laissé entendre qu’une allusion par Tsai à la constitution de l’Île toujours ancrée dans l’histoire continentale en référence à la « République de Chine » suffirait à apaiser Pékin. Il n’en a rien été.

A l’approche de l’investiture, le discours du politburo n’a cessé de se durcir par la voix du Président lui-même, appuyé par Li Keqiang et Zhang Zhijun, successeur de Wang Yi au Bureau des Affaires taïwanaises (souligné par Alan D. Romberg dans un article de China Leadership Monitor de Juillet 2016). En mars, lors de l’ANP, Xi Jinping avait, dans une adresse à des parlementaires de Shanghai, réaffirmé la détermination de la Chine à « protéger la souveraineté de Pékin sur l’Île et à ne plus jamais autoriser la tragédie historique d’une sécession territoriale. »

En même temps, il avait réduit à néant les espoirs de souplesse nés de la déclaration de Wang Yi très commentée dans l’Île. Pour le président chinois, la clé d’une relation apaisée résidait sans ambiguïté dans la reconnaissance formelle du « consensus de 1992 » et de ses implications pour l’avenir.

Peu après, Zhang Zhijun enfonçait le clou par une menace aujourd’hui mise à exécution. Faute d’une reconnaissance formelle du « Consensus », la relation dans le Détroit changerait de statut et perdrait son arrière plan apaisé, les relations entre l’ARATS et la SEF seraient suspendues et le politburo refuserait tout contact avec la nouvelle direction taïwanaise. En réponse au discours d’investiture du 20 mai, une déclaration laconique du Waijiaobu réitérait l’ultimatum de rupture des contacts auquel il ajoutait une pression laissant entendre que la marge diplomatique de l’Île serait sérieusement contrainte.

Déplaçant le débat sur le terrain des relations économiques, et tout en affirmant que les relations d’affaires en cours ne seraient pas affectés, Li Keqiang prévenait que la Chine ne favoriserait pas leur extension tant que Tsai ne reconnaîtrait pas formellement l’existence « d’une seule Chine ».

On connaît la suite. Les contacts entre l’ARATS et la SEF sont suspendus depuis le 25 juin, l’espoir de relations normalisées entre les exécutifs est évanoui, tandis que les pressions diplomatiques avec, en arrière plan, la volonté systématique de rabaisser le statut de l’Île au rang d’un territoire chinois, se sont multipliées.

La stratégie de l’humiliation contre l’identité taïwanaise.

Dernier développement en date, faisant suite à une série de harcèlements diplomatiques commencés le 17 mars par l’établissement des relations diplomatiques avec la Gambie, suivi par une succession d’opérations policières rondement menées avec des pays acquis à la vision chinoise des relations dans le Détroit rapatriant en Chine des ressortissants taïwanais accusés de malversations diverses, le 5 août dernier, le Kenya a, sous la pression de Pékin, expulsé en Chine 5 citoyens taïwanais alors même qu’un tribunal kényan les avait acquittés et avait ordonné leur renvoi dans l’Île. http://www.questionchine.net/pekin-augmente-ses-pressions-sur-tsai-ing-wen.

Au total 77 ressortissants taïwanais récemment expulsés de Malaisie et du Kenya sont aujourd’hui retenus prisonniers en Chine au nom de la souveraineté de Pékin sur l’Île considérée par le politburo et la très grande majorité des Chinois comme une province.

A ces vexations s’ajoute le rappel de la fragile condition diplomatique de l’Île quand, le 8 août, la remise de la médaille d’or à l’haltérophile taïwanaise Hsu Shu-Ching (25 ans originaire de Yunlin au sud-ouest de l’île, étudiante en médecine à Kaohsiung) fut ponctuée non par l’hymne national du Sanminzhuyi, mais par l’air spécial composé pour les jeux dit « hymne olympique taïwanais ».

La montée de la pensée séparatiste.

Même si les arrangements permettant à l’Île une participation aux JO au nom du statut intermédiaire de « Chine – Taipei » sous un emblème et un hymne spécialement dessiné et composé pour les rendez-vous olympiques datent de 1981, l’événement et les symboles qu’ils véhiculent résonnent de plus en plus négativement dans la conscience des Taïwanais, dans une contexte où les sondages montrent que ces derniers se déclarent en effet de moins en moins Chinois et de plus en plus taïwanais.

Le 27 mai, le Taipei Times publiait une enquête effectuée sur un échantillon de 1089 personnes (marge d’erreur affichée 2,97% par la Fondation taïwanaise de l’opinion publique auteur du sondage) révélant que 80% des sondés se déclaraient Taïwanais alors que seulement 8,1% se voyaient chinois, tandis que 7,6% se raccrochaient sentimentalement et culturellement à la double identité chinoise et taïwanaise.

Fait important, en 12 ans, le sentiment de rattachement aux racines doubles s’est effondré. Selon un article du Tapei Times datant du 12 mars 2006, en 2004, il était encore exprimé par 45,4% des personnes interrogées. Autre résultat digne d’intérêt, alors que 70% des sondés approuvent le refus de Tsai Ing-wen de reconnaître l’existence d’une seule Chine, 51% se sont déclarés favorables à l’indépendance, 15% ont privilégié la réunification et 25% le statuquo.

Selon Chao Chun-shan, professeur à l’Institut des études chinoises à Tamkang, proche de l’alliance conservatrice (2), si le politburo chinois souhaite protéger les acquis du rapprochement initié par Ma Ying-jeou, il doit cesser de s’appuyer sur le KMT et s’intéresser de plus près aux Taïwanais. A l’évidence, a t-il ajouté, les résultats de l’accord cadre de 2010 n’ont pas eu l’influence escomptée à Pékin qui espérait en faire un frein à la montée du sentiment indépendantiste dans l’Île.

Enfin, le sondage ne rend pas compte de l’arrière plan très contradictoire de la relation dans le Détroit, objet d’une sourde inquiétude existentielle que Hung Hsiu-chu tente de dissiper en expliquant qu’il ne fallait pas craindre la réunification. Disant cela elle édulcore ce qui dans l’esprit de nombre de Taïwanais constitue un péril majeur.

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Notes.

1.- Répondant à la journaliste américaine Lally Weymouth du Washington Post, venue l’interviewer le 18 juillet dernier à Taipei, Tsai a clairement fait savoir que son gouvernement ne cèderait pas aux pressions de Pékin pour l’obliger à la reconnaissance d’une « seule Chine » qui, a t-elle dit, « ne correspondait pas aux souhaits des Taïwanais ».

Ignorant ses remarques sur les exigences démocratiques que Pékin – a précisé la présidente – « devrait comprendre », le Global Times a commenté la réponse sur le mode catastrophiste, signalant l’interview comme le premier refus formel de la nouvelle direction politique à Taipei de reconnaître l’existence d’une seule Chine.

2.- L’alliance conservatrice regroupe le KMT, le Premier Parti du Peuple, le Nouveau Parti et le Parti républicain Minkuotang créé en 2015 par Madame Hsu Hsin-ying transfuge du KMT et titulaire d’un doctorat de sciences de l’ingénieur.

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Le poids des affaires, levier de pression de Pékin.

Au risque de réduire les capacités de résistance de l’Île face aux manœuvres de réunification rampante de Pékin, les opportunités industrielles et commerciales poussent en effet les entrepreneurs taïwanais à développer assidument leurs affaires sur le Continent, à la fois immense et irrésistible marché, pourvoyeur de main-d’œuvre et très riche champ d’exploration des nouvelles technologies allant de la robotique aux technologies de l’information, en passant par les sciences de la vie et le vaste domaine en cours de défrichage des biotechnologies qui attire les jeunes ingénieurs et biologistes taïwanais.

Le dilemme faisait l’objet d’un article de Tsai Hong-ming, n°2 de la fédération des industries de l’Île publié en juillet par le Taïwan Brain Trust. En substance, il confirmait que, dans l’actuelle situation de « cul-de-sac » des relations dans le Détroit, la tendance chinoise à user des leviers économiques pour exercer une pression politique sur l’Île, était une préoccupation centrale des pouvoirs publics taïwanais.

Le risque le plus grave évalué par l’article serait que la tendance pourrait accélérer la fuite vers la Chine des talents taïwanais du secteur des hautes technologies, avec une influence directe sur l’élan économique de l’Île et sa capacité à se moderniser.

Selon une étude de la Brookings et du Council for Foreign Relations s’appuyant sur diverses sources officielles taïwanaises du Conseil des Affaires continentales et des ministères de l’économie et du commerce, « au cours des 20 dernières années le schéma du commerce extérieur taïwanais a évolué dans le sens d’une plus grande interdépendance entre l’Île et le Continent, en particulier, et avec l’Asie de l’est en général ».

Avec des échanges évalués à 198 Mds de $, alors qu’en 1991 ils n’étaient que de 8 Mds de $, le Continent est devenu le premier partenaire commercial de l’Île qui, elle-même, se situe au 7e rang des partenaires commerciaux de la Chine, tandis que 30% des exportations taïwanaises sont destinées au Continent (y compris les R.A.S de Hong-Kong et Macao).

Depuis 1988, 70 000 sociétés taïwanaises ont investi plus de 130 Mds de $ en Chine (dont 25% depuis 2008). Après le coup de fouet de l’accord cadre initié par Ma Ying-jeou il y a 6 ans, la relation s’est élargie au tourisme, aux banques, aux fonds d’investissements et aux assurances tous autorisés à opérer de chaque côté du Détroit, tandis le nombre de vols hebdomadaires directs atteignait 890 en 2015, signe emblématique du déblocage de la relation, puisqu’il n’y en avait aucun avant 2008.

Mais dans le Détroit, l’élan économique télescope la situation politique. Depuis 2016, le retour au pouvoir de la mouvance indépendantiste coïncide avec un ralentissement de la relation économique plus important que le recul observé avec d’autres partenaires de l’Île (3).

En revanche, le nombre des investissements chinois approuvés à Taïwan a augmenté de 15,5% (67 autorisations depuis janvier), ce qui, selon le Taïwan Brain Trust, indique que, pour l’instant, Pékin n’a pas renoncé à créer des JV sino-taiwanaises dans l’Île, ni à faire naître les conditions de coopération confiante pouvant favoriser le transfert de jeunes talents taïwanais vers la Chine.

Taïwan toujours au cœur des stratégies de Pékin.

En banalisant les relations économiques dans le Détroit, Hung Hsiu-chu cherche à la fois à rassurer les Taïwanais inquiets de l’emprise grandissante du Continent sur l’Île et à effacer le souvenir de sa piètre prestation électorale. Négligeant de mettre la situation économique en perspective et en évacuant la contrainte politique, elle manque cependant une partie importante de l’image. Alors que depuis 20 ans le rapport des forces économiques dans le Détroit s’est inversé, la clé de la relation dans le Détroit n’est plus dans les affaires, mais dans la politique.

Telle est la réalité analysée par un article du South China Morning Post, publié le 16 janvier 2016, le jour même du scrutin ayant porté Tsai Ing-wen au pouvoir avec une importante marge de victoire encore consolidée par la majorité absolue conquise par l’alliance des verts au Yuan Législatif (69 sièges au DPP et à ses alliés, contre 44 aux conservateurs).

Il y a seulement vingt ans, en Chine, Taïwan soulevait l’admiration et l’envie. Le politburo à Pékin faisait l’éloge de la transition réussie d’une société agraire en une puissance industrielle devenue un des « 4 dragons » asiatiques, le miracle économique de l’Île servant à l’occasion d’exemple aux planificateurs communistes.

Dans toutes les provinces, les administrations rivalisaient d’efforts pour attirer les investissements des entrepreneurs taïwanais et la technologie de leurs entreprises. Les deux constituant l’épine dorsale de la modernisation du pays. Et, à bien des égards, y compris dans le secteur culturel et social, le modèle taïwanais a constitué un exemple et un stimulant des progrès socio-économiques chinois, accompagnant souvent les progrès qualitatif du Continent dans la chaîne de production.

Mais aujourd’hui, le formidable développement de la Chine a modifié le rapport des forces et notablement diminué l’importance économique relative de Taïwan. Alors qu’en 1990, le PNB de l’Île (170 Mds de $) comptait pour 43,8% de celui du Continent, aujourd’hui, il ne représente plus que 5% des 11 000 Mds du PNB chinois. Il reste que la 22e économie du monde, 3e asiatique après la Chine et l’Inde, recèle toujours une importance considérable pour le politburo chinois.

Certes, il y a derrière cet intérêt toujours très ardent du régime chinois pour l’ancienne Formose des Portugais les réminiscences historiques qui font de l’Île devenue chinoise sous la dynastie des Qing, le dernier jalon d’une guerre civile inachevée entre le parti maoïste et Tchang Kai-chek ; il y aussi l’obsession nationaliste de ne pas tolérer le moindre mouvement politique centrifuge capable de créer une dynamique dangereuse au Xinjiang et au Tibet.

Déficit démocratique chinois et incertitudes.

Mais, il est un arrière plan que Hung Hsiu-chu passe sous silence. Pour le politburo chinois, dont le mode de gouvernement reste articulé autour de sa prévalence politique à l’exclusion de toute opposition pouvant remettre en cause son magistère, l’existence dans la sphère culturelle chinoise et aux portes même du Continent d’un système de gouvernement autorisant l’alternance politique entre plusieurs partis, constitue un contrepoids dont la sensibilité ne peut être sous-estimée.

A bien des égards, elle explique les réactions de nervosité de Pékin.

Que l’Île bénéficie toujours du soutien de Washington dans le contexte d’une rivalité sino-américaine aggravée par la décision d’Obama de basculer vers l’Asie les priorités stratégiques de la Maison Blanche, constitue un facteur d’exaspération supplémentaire pour le politburo qui ne cesse d’accuser les États-Unis d’ingérence dans ses affaires intérieures.

Enfin, la référence à l’implication américaine en faveur de Taipei qui, on s’en souvient, fut réaffirmée après la guerre de Corée en 1953, ne préjuge cependant pas que le statuquo – en réalité un contresens stratégique, tant il est vrai qu’aucune situation ne saurait être immobile - pourra être préservé.

L’avenir de l’Île est en effet marqué par d’importantes incertitudes dont la moindre n’est pas l’existence, aux États-Unis, d’un courant de pensée géopolitique faisant de la relation apaisée avec Pékin le point focal des stratégies américaines à venir.

Une autre inconnue de taille reste la pérennité du régime chinois aujourd’hui engagé dans un durcissement domestique et stratégique articulé autour de la protection du Parti et du retour de puissance, contre l’influence américaine, dans la sphère asiatique, complété et amplifié par les projets « des nouvelles routes de la soie » visant à installer l’influence économique chinoise dans le « Heartland » de l’Eurasie (l’Île du monde) cher à McKinder et à Brzezinski.

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Note.

3.- Les exportations et les importations Chine – Taïwan sont respectivement en recul de 11,5% et de 7% ; les investissements taïwanais sur le Continent ont accusé une importante baisse en nombre – moins 23,6% - mais moindre en valeur, seulement en recul de 2,2% pour un total autorisé depuis le 1er janvier de 3,43 Mds de $. Logiquement les investissements des PME taïwanaises ont le plus souffert de l’arrêt des mécanismes de coopération dans le Détroit. A Taïwan enfin, le secteur touristique a subi une chute de 14,7% du nombre de visiteurs chinois depuis le début de l’année.

 

 

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