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NOTE de CONTEXTE
Une démographie éclatée source de tensions.
Maisons Rohingya en feu dans la ville de Meiktila dans le centre du Myanmar le 21 Mars 2013.
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La population birmane proche de 60 millions (il n’existe pas de recensement récent) comporte 135 groupes ethniques différents dont certains expriment de très fortes particularités. Le tout dessine un pays dont l’extrême hétérogénéité culturelle est à l’origine de nombreux problèmes inter-communautaires pouvant aller jusqu’à l’expression d’irrédentismes politiques, parfois religieux. Irréductibles héritages de l’histoire, appuyés par de véritables armées locales, ces dissidences se nourrissent d’une longue liste de trafics le long de la frontière chinoise.
Dans ce paysage ethnique éclaté, les Rohingyas occupent une place à part, victimes ballotées et sans patrie d’un apartheid ethnique et religieux. De religion musulmane dans un pays bouddhiste, lointains descendants des marchands arabes ou de migrants mongols, turcs et bengalis convertis à l’Islam au XVe siècle, ils sont privés de la nationalité birmane depuis 1982.
Depuis 2012, en majorité regroupés dans l’État de Rakhine voisin du Bangladesh, ils sont victimes d’une vague de violences sans précédent. Suite au viol d’une femme bouddhiste birmane, des villages et des sites culturels ont été détruits et des centaines de personnes assassinées par des foules vindicatives habitées par la haine. La police et l’armée ne sont pas neutres. En 2014, 40 Rohingyas ont été assassinés par les forces armées birmanes en répression du meurtre d’un policier le 13 janvier 2014.
Aujourd’hui, parqués dans un camp de la province d’Arakan 140 000 Rohingyas vivent sans espoir ni ressources dans un pays qui les rejette, n’ayant même pas la solution d’une fuite dans l’immigration puisque même le Bangladesh dont beaucoup sont pourtant ethniquement originaires, refuse de les accueillir. Les racines de la violence brutale explosée en 2012 entre deux ethnies qui, jusque là vivaient pacifiquement côte à côte, restent à explorer.
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