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Chine - Taïwan, les politiques de l’Île perdent la main

Pékin cherche le dialogue politique, prélude à la réunification.

Mais le dialogue politique, dont la perspective inquiète les Taïwanais, a clairement été évoqué lorsque Zhang mentionna « le développement global des relations », dont il reconnaissait cependant les difficultés.

Ces dernières pourraient être surmontées à condition, dit-il, que soient respectés les principes de la non indépendance de l’Île, du « consensus de 92 », qui reconnaît l’existence « d’une seule Chine » et que les deux parties parviennent à « un accord équitable et raisonnable sur les relations politiques dans le Détroit tant que le pays n’est pas encore réunifié ». Débarrassée de son liant politique adoucissant, ce paragraphe pourrait se résumer par : « La Chine maintiendra sa politique de patience et des petits pas à condition que Taipei accepte un dialogue politique ».

Quand on sait qu’à Taïwan, la perspective d’un dialogue sent le souffre, non seulement parce que Pékin l’orienterait forcément vers la réunification, mais également parce que la menace missiles rendrait tout compromis indigne, on mesure que la situation dans le Détroit pourrait bien s’approcher à nouveau de turbulences que beaucoup croyaient définitivement dépassées.

Les rencontres académiques ayant déjà eu lieu sur ce thème ont d’ailleurs donné le ton plutôt acariâtre des débats à venir (Lire notre article Chine – Taïwan dialogue politique. Dialogue de sourds sur un terrain miné). La même ambiance de méfiance domine à propos des mesures de confiance militaires proposées par Yu Zhengsheng et rejetées par le Ministre de la défense taïwanais tant que les deux rives n’auront pas échangé des garanties de non agression.

Explosion des échanges.

Concrètement Zhang s’est fait l’avocat de plus de liens économiques. Surtout, il a repris au bond la balle d’un accord récent des deux parties pour envisager l’ouverture d’ici la fin de l’année ou au plus tard en 2014 de bureaux de représentation croisés en Chine continentale et à Taïwan destinés aux échanges culturels, universitaires, scientifiques et technologiques.

L’affaire est bien lancée. La rencontre du 13 juin dernier entre Wu Poh-hsiung, président honoraire du KMT et Xi Jinping, à l’occasion du 6e sommet entre le KMT et le PCC, a entériné son principe et le Yuan exécutif a approuvé un projet de loi pour l’établissement d’un bureau chinois à Taipei et de trois représentations taïwanaises en Chine continentale.

Leur statut ne sera pas officiel, mais leurs personnels seront des agents de l’État et leur directeur aura rang de ministre. Taïwan souhaite en outre – mais Pékin tarde à donner son accord - que ses représentations aient des fonctions consulaires avec l’autorisation de visite aux prisonniers taïwanais détenus en Chine, tandis que DDP, exige, sans grande chance de succès, que les bureaux soient établis sous couvert de la Convention de Vienne et autorisés à arborer le pavillon national.

Il reste que quand elle n’est pas gênée par les obstacles et les sous-entendus politiques, la relation avance vite. En janvier 2013, la liaison sous marine par fibre optique a été achevée ; aujourd’hui Taipei se prépare à lever les restrictions d’échanges pour les étudiants et les cadres des entreprises publiques dans les zones économiques spéciales en cours de création à Taïwan ; les conditions d’investissement du Continent sur l’Île vont être allégées, y compris dans le secteur bancaire ; une coopération médicale pour le suivi de la grippe aviaire en Chine a été lancée ; le nombre de vols directs a été porté à 616 par semaine avec 8 destinations supplémentaires sur le Continent vers le Hunan, la Mongolie intérieure, le Qinghai, le Xinjiang et le Yunnan, qui portent le nombre de destinations directes à 54. Quant au Continent, il envoie chaque année plus de 2 millions de touristes vers Taïwan, en augmentation de près de 20 % entre 2011 et 2012.

Et quand surviennent des désaccords, la patience de Pékin est exemplaire, ne perdant jamais de vue l’objectif politique de long terme, comme ce fut récemment le cas quand les négociateurs chinois ont, face aux protestations des agriculteurs taïwanais, renoncé à demander l’accès au marché de l’Île de plusieurs produits agricoles chinois. A cette occasion, le porte parole du Bureau des Affaires taïwanaises réaffirma que le Continent était attentif aux soucis des agriculteurs et pêcheurs taïwanais.


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