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Controverses autour des barrages chinois sur le Mékong

C’est en 1986 que la Chine a commencé à construire des barrages sur le cours supérieur du fleuve, appelé Lancang tant qu’il coule en territoire chinois. Aujourd’hui, 3 sont terminés, le 4e, le plus grand, construit à Xiaowan, sera achevé en 2012. (Voir notre article.)

Tous sont situés au nord de la frontière du Laos dans la province du Yunnan. 12 autres doivent être construits au Laos et au Cambodge avec l’aide des ingénieurs chinois.

En mai 2011 un rapport du Programme des NU pour l’environnement mettait en garde contre les « risques graves » posés par ces projets pour le fleuve et ses richesses naturelles. Seraient particulièrement menacés le Delta du Mékong sensible à la salinité résultant la baisse des eaux en aval et l’écosystème du Tonlé Sap au Cambodge, réservoir des poissons du bas Mékong et ressource vivrière et économique de plusieurs millions de paysans au Cambodge et au Vietnam.

En juin 2011, 10 000 fermiers et pêcheurs Thaï vivant le long du fleuve ou de ses affluents remettaient une pétition au Premier Ministre demandant l’arrêt de la construction des barrages. Mais les responsables chinois expliquent que ces derniers réguleront le fleuve et diminueront l’érosion des rives en aval. Même si les travaux ont été ralentis, Pékin affirme qu’ils seront achevés pour 2014.

Si les craintes des experts se vérifiaient à leur pire niveau, la situation sur le fleuve pourrait entraîner de graves tensions avec les voisins méridionaux de la Chine. Le 8 avril 2010, lors de la grande sècheresse qui avait frappé la Chine et l’Asie du Sud-est, l’ambassade de Chine à Bangkok avait organisé une réunion d’information pour tenter de désamorcer les critiques provenant des sociétés civiles des pays de l’organisation du Mékong - à laquelle la Chine ne participe pas, mais avec qui elle a accepté d’échanger des informations -.

A cette occasion, les échanges furent plutôt rudes et Pékin a été, à plusieurs reprises, accusé de manquer de transparence et d’avancer ses projets sans concertation. Mais là s’arrête pour le moment la capacité de résistance des voisins très divisés de la Chine. A part en Thaïlande et au Myanmar, où semble naître une nouvelle conscience civile, la parole est en effet strictement contrôlée par les régimes communistes du Laos et du Vietnam, ou par l’oligarchie kleptomane du Cambodge, massivement inféodée à la Chine.

Dans ce contexte, où les ONG travaillant sur le bassin du Mékong reprochent à Pékin sa réticence chronique à la transparence, la Chine risque de devenir le bouc émissaire de tous les désastres en aval. Dans un de ses éditoriaux du début mars 2010, le Bangkok Times écrivait en effet : « Dans l’actuelle crise du Mékong, la Chine est en train d’échouer à son examen de bon voisinage ». Les barrages les plus controversés sont celui de Xiaowan (4200 Mégawatts) en cours de finition en Chine pour 2012 et celui de Xayaburi au Laos.


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