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Cyber-guerre. Une autre perspective

La cyber-guerre, un jeu de « poker-menteur »

La récente controverse sur la cyber-menace chinoise, qui fit un court moment grand bruit dans les médias occidentaux avait été soulevée par un rapport rédigé par le Conseil Scientifique du Pentagone daté d’octobre 2012 et rendu public en janvier 2013. Les rédacteurs du document, scientifiques universitaires et fonctionnaires du gouvernement, mettaient en garde la Maison Blanche sur « l’impréparation des administrations à faire face à une cyber-guerre de grande ampleur », mais ne mettaient pas en cause la Chine.

Toutefois, selon un article publié le 29 mai dans le Washington Post dans la rubrique Sécurité Nationale, le lien avec l’APL chinoise aurait été établi après coup par des experts militaires se disant informés des violations de la sécurité de plusieurs systèmes de défense sensibles. La liste des cibles visées comprendrait, entre autres, les systèmes de défense anti-missiles en Asie, en Europe et dans le Golfe persique, (PAC-3, Système anti-missiles haute altitude THAAD, système antiballistique Aegis) et les chasseurs de combat majeurs (F/A-18, V-22 Opsprey, le F-35).

En février 2013, soit un mois après la sortie du rapport du pentagone, la société Mandiant publiait un rapport sur les intrusions d’une unité militaire chinoise dans les secrets de sociétés industrielles américaines liées à la défense indiquant que les équipement de défense modernes avaient été l’objet de cyber-attaques.

En même temps, une évaluation des services secrets américains concluait que « les Chinois étaient de loin les plus actifs de la planète dans le domaine du renseignement économique ciblant la propriété intellectuelle des groupes américains high-tech. » (article du Washington Post du 11 février 2013).
Lire aussi notre brève Les dessous de la « cyber-guerre ».

L’ennui est que le Pentagone dément que les attaques aient permis à la Chine de violer ses secrets de fabrication. A la fin mai, le porte parole du ministère de la Défense affirmait en effet que les armées américaines avaient toujours confiance dans leurs systèmes de défense, rappelant que la menace d’espionnage électronique était prise très au sérieux et que des mesures avaient été prises pour améliorer la lutte contre les intrusions.

Il ajoutait qu’il « était incorrect d’affirmer que les cyber-attaques avaient érodé des capacités high-tech de la défense américaine ». [1]

On dira que les armées américaines victimes des intrusions électroniques chinoises tentent de corriger le préjudice de prestige et de crédibilité provoqué par les rapports sur les intrusions chinoises largement diffusés. Mais on reconnaîtra qu’une telle déclaration des autorités américaines de la défense modifie l’appréciation de la cyber-menace chinoise, en même temps qu’elle transforme radicalement le fond de tableau des échanges entre Washington et Pékin sur la question.

Note(s) :

[1La société de consulting Mandiant et la communauté du renseignement doutent de la réalité de cette affirmation. La plupart des acteurs privés ou publics du secteur considèrent que les déclarations du Pentagone qui édulcorent les dégâts provoqués par les intrusions chinoises entrent dans le cadre de manœuvres de « déception » qui introduisent de fausses données dans les systèmes sensibles pour tromper l’adversaire. _Tout est possible, mais le fait est que la déclaration officielle du porte-parole du Pentagone sur l’inanité des intrusions chinoises, mise en regard des déclarations de Michael Hyden sur l’excellence et l’efficacité des cyber-attaques américaines, affaiblit considérablement le discours sur la menace chinoise.


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Par Anonyme Le 10/06/2013 à 14h38

Cyber-guerre. Une autre perspective.

« Les Etats-unis n’attaquent jamais les groupes privés, seulement les systèmes informatiques des Etats. »
Je ris autant que les chinois. Quel pays alloue le plus de budget pour espionner la France : les États-unis. Les États unis utilise la plus grosse part de leur budget d’espionnage pour quel pays : la France.
Si la France n’avait aucune activé aéronautique la situation serait surement bien différente.
Les réactions sont certes pathétiques mais quelque groupe aura eu le besoin d’attiser la haine contre la chine.
Sinon splendide le « Et dans cette activité nous sommes les meilleurs »

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