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Désarrois politiques, querelles idéologiques et rivalités partisanes

L’activisme de Frank Hsieh Chang-ting

Depuis sa 2e défaite aux présidentielles le DPP a avancé plusieurs pistes possibles pour apaiser ses relations avec Pékin. Celle de Frank Hsieh, ancien maire de Kaoshiung et ancien premier ministre, sur les interprétations différentes de la constitution, trop abstraite, n’a pas passé la rampe de la direction politique du Parti. Aujourd’hui pourtant il n’est pas impossible que ses propositions d’assouplir la revendication indépendantiste trouve quelques échos chez certains de ses collègues, pressés de retrouver le chemin du pouvoir en tirant profit des difficultés du KMT.

Pékin s’est montré intéressé par cette démarche puisqu’en octobre 2012 Frank Hsieh, de très loin le plus haut responsable du Parti a avoir jamais été reçu par les représentants du régime chinois, avait rencontré à Pékin Wang Yi ancien Directeur des Affaires taïwanaises, aujourd’hui ministre des Affaires étrangères et Dai Bingguo, alors Directeur des Affaires stratégiques. Début juin c’est Yu Zhengsheng, président de l’Assemblée Consultative du Peuple Chinois, n°4 du régime en charge des affaires taïwanaises au Comité Permanent qui exprimait son intérêt pour Hsieh et ses partisans, lors d’un forum à Xiamen début juin.

A la fin juin, Hsieh était à Hong Kong à la recherche d’un chemin de médiation vers le Parti Communiste par l’entremise de la Région Administrative Spéciale (RAS). L’ancien n°1 de la RAS, Tung Chee-hwa, y avait organisé avec la Fondation pour la Réforme de Taïwan, présidée par Hsieh, un banquet et un séminaire auxquels assistaient une vingtaine de politiques et chercheurs chinois, dont Sun Yafu, n°2 du Bureau des Affaires taïwanaises et Yu Keli Directeur de l’institut de recherches sur Taïwan de l’Académie des Sciences Sociales, également impliqué dans l’organisation de la rencontre.

Si certains chercheurs à Taïwan comme le professeur Tung Cheng-yuan de l’Université de Chengchi ont émis l’idée que le séminaire pouvait être considéré comme « un quasi dialogue entre le DPP et le Parti Communiste, précurseur d’un dialogue officiel », quelques poids lourds du Minjindang dont le Président Su ne sont pas sur cette ligne.

Plus encore, alors que Hsieh voit sa démarche comme un effort pour diversifier les contacts de la classe politique taïwanaise avec la Chine, jusqu’à présent monopilisés par le KMT, certains comme Tsai Wei, expert des relations dans le Détroit à l’Université Culturelle, mettent en garde contre les risques de scission au sein du Parti.

Risques de fracture au sein du DPP.

L’approche souple de Hsieh qui a recueilli 57,8% d’opinions favorables dans un sondage, tranche en effet avec des prises de position plus radicales de certains autres. C’est le cas du professeur Chiu Tai-san, membre du DPP, Directeur du département des Affaires juridiques de l’Asia University qui note sans détours que la signature des 19 points de l’Accord Cadre sur la coopération douanière, sur l’assistance judiciaire réciproque et sur les échanges économiques et commerciaux étaient bien la preuve que « Taïwan et la Chine étaient deux entités souveraines distinctes. » La position de Chiu n’est pas éloignée de celle de Su Tseng-chang, président du Parti.

Elle rejoint celle de l’ONG Taïwan Democracy Watch qui le 22 avril dernier publiait « une déclaration des hommes libres » mettant en garde contre le stratégie de réunification rampante du Parti Communiste Chinois. Elle rappelait les manquements aux droits de l’homme et l’absence de démocratie en Chine. Constatant que l’Accord Cadre entre les deux rives n’était conclu qu’en vertu des avantages économiques de quelques uns, en ignorant la société société civile et les libertés fondamentales en Chine, il proposait de remettre les peuples et leurs aspirations au centre des relations dans le Détroit.

Interrogé le 2 mai par le Taipei Times, Wu Jieh-min, chercheur associé a l’Institut de sociologie de l’Academia Sinica stigmatisait la soi-disant approche « pragmatique », qui selon lui exprimait le défaitisme de ceux qui s’étaient déjà résignés au fatalisme de « l’hégémonie chinoise et demandaient que le peuple de Taïwan y succombe également en se pliant à la vision de Pékin des relations dans le Détroit, qui ne laisse à l’Ile que le choix de la réunification ».

Note : La photo montre Hsieh Chang-ting et son épouse lors de leur visite à la tombe de la famille Hsieh le 4 octobre 2012, à Zhangzhou dans le Fujian.


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