›› Taiwan
A Taïwan, on s’en doute, tout le monde n’est pas aussi optimiste. Alors qu’après des années d’attente la Chine vient d’autoriser 4 banques de l’Ile à opérer en Chine, l’ambiance est à la méfiance. Un sentiment qui trahit la complexité des relations dans le Détroit, où les affaires sont inextricablement mêlées à la politique.
Les entreprises industrielles et les services taïwanais recherchent les opportunités lucratives et l’expansion de leurs affaires dans le marché chinois, devenu pour eux un passage obligé et souvent l’un de leurs uniques espoirs de croissance. Pékin voit plus loin et entrevoit les fragiles prémisses de la réunification, jouant du constant mélange de séductions commerciales et des tentatives de plus en plus fréquentes pour replacer les échanges sur le terrain politique.
Les plus sceptiques attendent les premiers signes de craquement dans la relation quand, Pékin, mettant à profit l’irréversible engagement des Taïwanais en Chine, devenue la première cible de leurs capitaux et de leurs exportations, commencera à faire pression sur les investisseurs de l’Ile et sur leurs affaires pour accélérer les négociations de réunification. Le tout, dans une atmosphère, où l’irrésistible attrait économique de la « Grande Terre » est tempéré par de pesants et durables sentiments de défiance, que les récentes querelles avec le Japon ont ravivés.
Dans un sondage d’opinion publié le 13 septembre dernier, 66% des Taïwanais étaient favorables au statu quo et 16 % (en hausse de 4% par rapport à 2000), souhaitaient l’indépendance. Seulement 5 % préféraient la réunification (en baisse de 4% depuis 2000). 54 % avaient une opinion négative du gouvernement à Pékin et 87 % refuseraient de s’installer en Chine, tandis que 68% n’envisageaient pas d’y implanter leurs affaires ou d’y investir.