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›› Editorial

Douze mille signatures

Les pétitions sont certes monnaie courante en Chine. Le « Bureau des Complaintes », une institution séculaire, était même submergé dans un passé récent, au point qu’il a fallu le décentraliser. Mais une Lettre ouverte signée par plus de 12.000 personnes et adressée aux dirigeants du parti communiste à la veille de son Congrès, c’est sauf erreur une initiative peu commune sous le régime actuel.

Selon le South China Morning Post, qui signale ce petit événement le 10 octobre, cette pétition politique aurait été lancée dans une trentaine de provinces par quatre inconnus, dont certains originaires de zones rurales. L’un d’entre eux précise avoir passé plus de deux mois à collecter des signatures.

Le texte souligne les incidents sociaux provoqués par les saisies de terres, les déplacements forcés accompagnant les projets de rénovation urbaine, le chômage, la pollution, la baisse des ressources et le déclin des règles morales dus aux abus de pouvoir de l’administration et au mépris de la Constitution. La majorité des signataires auraient fait l’expérience de tels faits.

« L’injustice est partout dans notre pays », dit l’un, exprimant la conviction que ces problèmes ne peuvent être résolus « que par la révision de tout le système politique et légal ». Sur un ton plutôt modéré, la Lettre demande aux dirigeants du parti d’initier des réformes politiques, de garantir la liberté d’expression de la presse et des associations, conformément à la Constitution.

D’autres demandes portent sur l’arrêt de la corruption, des saisies de terres et la réforme d’un système judiciaire qui ne protège pas les droits fondamentaux. Ou encore l’abolition du système de rééducation par le travail (lao jiao) et l’arrêt de la persécution des pétitionnaires.

Sur le fond, les plus hauts dirigeants du PCC tiennent parfois un langage voisin de celui des 12.000. Mais les responsables provinciaux et locaux, ainsi que beaucoup de cadres du parti, agissent autrement. Et le Centre, le centre du parti unique, semble ne pas avoir l’autorité, ni peut-être la volonté réelle, de réformer le régime et la société dans ces directions là.


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