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Echec de l’OMC à Genève. Pékin et New Delhi défendent leurs taxes agricoles

La Chine et les Etats-Unis s’accusent mutuellement d’être à l’origine de l’échec des négociations de Genève sur la libéralisation du commerce mondial. Chacun s’attendait à des passes d’armes difficiles avec l’Inde dont l’approche protectionniste, notamment sur la question des prix agricoles, n’avait guère évolué depuis son entrée au GATT, dont elle avait été un des membres fondateurs en 1947. Mais l’UE (il est vrai elle-même très divisée) et les Etats-Unis, espéraient au moins que la Chine resterait fidèle à l’attitude conciliante, favorable à la levée progressive de ses barrières douanières, dont elle avait fait preuve pour faire accepter son entrée dans l’OMC, il y a 7 ans. Il n’en a rien été.

A Genève, Pékin a rejoint l’Inde pour critiquer les grandes puissances occidentales, en particulier les Etats-Unis et la Commission européenne, dont le projet d’accord proposait la libération des prix des produits agricoles. Le 29 juillet, l’agence Xinhua, relayée par le China Daily publiait un article indiquant que la proposition des pays développés de libéraliser les prix agricoles menacerait la survie des agriculteurs des pays en voie de développement. En apparence ce revirement renvoie aux anciennes positions de la Chine en faveur des pays prolétaires du monde dont elle ambitionnait d’être un porte parole plus efficace que l’URSS. En réalité l’ajustement est directement lié à sa situation intérieure, où elle craint des menaces sur le revenu des 700 millions d’agriculteurs, dont elle maintient le niveau de vie à bout de bras depuis 2002 (suppression de taxes, prix subventionnés).

Désormais, pour elle comme pour l’Inde, les barrières douanières sur l’importation des produits agricoles qui protègent ses paysans sont une nécessité bien plus vitale que celle d’embrasser le dogme de la liberté des échanges, dans un secteur qui concerne la survie de plus de la moitié de sa population. Il est vrai que ce virage, négocié au moment où le pays commence à présenter les signes d’une crise alimentaire grave risquant d’ouvrir la porte à une explosion des importations de céréales, a été facilité par les désaccords au sein des pays développés eux-mêmes.

L’ironie de l’histoire veut que le principal interlocuteur de Pékin dans cette péripétie est Pascal Lamy, Directeur général de l’OMC, le même qui en 2000 et 2001 avait, au nom de Bruxelles, réussi à faire accepter à la Chine les exigences tarifaires et douanières de l’UE en amont de son entrée à l’OMC.


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