Your browser does not support JavaScript!

Repérer l'essentiel de l'information • Chercher le sens de l'événement • Comprendre l'évolution de la Chine

›› Chine - monde

Effervescences nationalistes aux approches de la Chine

Au-delà des rodomontades, quelques fragilités

Toutefois, ces rodomontades croisées cachent d’importantes faiblesses dans les postures stratégiques qui obligeront l’un et l’autre à composer. Les États-Unis d’abord, dont la posture armée ne rassure pas toujours autant que le voudrait la Maison Blanche - on l’a vu lors des manifestations de centaines d’opposants à la présence militaire américaine à Manille lors de la visite d’Obama -, avancent dans la région avec un temps de retard sur les positions commerciales chinoises. Celles-ci ont en effet l’avantage de n’être assorties d’aucune contrainte politique et de s’appuyer sur un accord de libre échange déjà existant. L’étape d’Obama à Kuala Lumpur le 27 avril, fut une excellente illustration de cette situation.

Retards et rigidités du commerce américain

Le président américain arrivait dans la capitale malaisienne le 26 avril, 7 mois après le n°1 chinois qui, en octobre 2013, avait promis l’élargissement des échanges commerciaux à 160 Mds de $ dès 2017 (soit +75%) et annoncé un plan quinquennal de coopération bilatérale pour les technologies, la finance et les services, le tout dans le cadre du traité de libre échange Chine – ASEAN entré en vigueur en 2010.

Par contraste, Obama était à la fois gêné par la rigidité du pacte transpacifique qui exige une vaste ouverture du marché malaisien, à quoi s’ajoutaient les injonctions des organisations de droits de l’homme qui le pressaient de rencontrer l’opposant Anwar Ibrahim, accusé de sodomie par le pouvoir qui tente de le discréditer.

Le refus d’obtempérer d’Obama qui laissa Anwar Ibrahim à Susan Rice, son conseiller sécurité et la prudence avec laquelle il a évoqué les critiques sur les droits civiques, signalaient clairement la volonté de la Maison Blanche de ne pas exercer des pressions qui précipiteraient encore plus la Malaisie dans le giron chinois.

Mais le compte n’y était pas. La route pour équilibrer la relation et la mettre au niveau de celle de la Chine est en effet encore longue, sauf si Pékin accentuait ses démonstrations de force à proximité des cotes malaisienne comme la marine chinoise l’a fait à deux reprises depuis un an.
Lire à ce sujet : L’APL se projette aux limites de la Mer de Chine du Sud..

L’autre faiblesse américaine est inscrite dans la rigidité du « Pacte Transpacifique » qui doit regrouper 12 pays des deux rives du Pacifique, dont précisément la Malaisie, qui serait accompagnée du Japon, de la Corée du Sud, de Singapour, de l’Australie, de Taïwan, du Mexique, du Canada, de la Nouvelle-Zélande, de Brunei, et du Vietnam, mais dont la mise en œuvre se heurte à de nombreuses oppositions chez la plupart des candidats et même aux États-Unis.

Les désaccords portent sur la part belle faite aux groupes transnationaux, essentiellement américains, par exemple dans le secteur pharmaceutique où le marquage libéral du pacte exigeant le démantèlement de toutes les protections douanières, donnerait aux multinationales un pouvoir supérieur à celui des législations nationales. Au Japon, les négociations achoppent aussi sur les protections douanières des secteurs automobile et agricole. Washington et Tokyo avaient espéré combler leurs différends lors du passage d’Obama à la fin avril. Il n’en a rien été.

Et, logiquement, Pékin saisit l’opportunité de ces difficultés pour lancer ses propres projets, bien plus souples. S’appuyant sur le traité de libre échange déjà en vigueur depuis 2010 avec 6 pays de l’ASEAN mentionné plus haut (les 4 autres, qui sont aussi les plus pauvres – les trois pays de l’Indochine et le Myanmar - seront associés en 2015), la Chine propose elle aussi un accord de libre échange Asie-Pacifique qui serait discuté courant mai, lors de la réunion des ministres du commerce de l’APEC les 17 et 18 mai prochains à Qingdao.

Mais la suprématie commerciale chinoise est contrebalancée par les sévères contestations de plusieurs pays de l’ASEAN inquiets ou irrités par les manœuvres d’appropriation par Pékin des espaces de la mer de Chine du sud également revendiqués par les riverains.


• Commenter cet article

Modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Ce formulaire accepte les raccourcis SPIP [->url] {{gras}} {italique} <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

• À lire dans la même rubrique

Au Pakistan, des Chinois à nouveau victimes des terroristes

Munich : Misère de l’Europe-puissance et stratégie sino-russe du chaos

Au Myanmar le pragmatisme de Pékin aux prises avec le chaos d’une guerre civile

Nouvelles routes de la soie. Fragilités et ajustements

Chine-UE. Misère de l’Europe puissance, rapports de forces et faux-semblants