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Alors que les commentaires fleurissent en Occident sur la « nouvelle assurance » de la Chine à l’international, c’est au Premier Ministre que revient en partie la charge de tisser des liens avec les voisins, et d’apaiser leurs craintes, parfois dans des conditions difficiles où Pékin joue les équilibristes.
En 2010, Wen Jiabao s’est ainsi rendu en Corée du Sud et au Japon, au Vietnam, en Russie, au Tadjikistan (9e sommet de l’Organisation de Coopération de Shanghai) et, récemment, en Inde et au Pakistan, deux rivaux stratégiques de premier ordre, chiens de faïence de l’Asie du sud, que la Chine courtise comme le font les Etats-Unis et l’union Européenne.
Pour Pékin, l’exercice est d’autant plus difficile qu’Islamabad est un de ses plus proches alliés, tandis que New Delhi continue de nourrir pour son grand voisin du nord des sentiments ambigus, où se mêlent les souvenirs crispés du bref conflit de 1962, la jalousie, la crainte d’une annexion rampante des territoires contestés le long des 3500 km de frontières, et le pragmatisme obligé qui pousse à l’élargissement des relations commerciales et stratégiques. Le tout sur fond de rancunes chinoises, liées à la présence en Inde du Dalai Lama.
Cela faisait cinq années qu’un Premier Ministre Chinois ne s’était pas rendu en Inde et, cette fois, le voyage de la mi-décembre était clairement placé sous le signe des affaires, qui en Chine sont les prémisses obligés sinon suffisants d’une bonne relation. Plusieurs centaines d’entrepreneurs accompagnaient Wen, dans un contexte où les relations commerciales, toujours modestes (60 Mds de $ en 2010), ont cependant radicalement augmenté en dix ans (elles n’étaient que 3 Mds de $ en 2000).
Les principaux projets concernaient les télécom et les centrales thermiques. A terme les banques chinoises seront peut-être autorisées à opérer en Inde. Déjà la China Development Bank soutient ses homologues indiennes pour des prêts destinés à financer l’achat d’équipement en Chine. Les acteurs chinois de ce rapprochement commercial sont donc essentiellement, la compagnie nationale d’électricité de Shanghai, l’équipementier de Télécom Huawei et les banques.