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›› Société

Hausse des salaires et des coûts de production

Conséquences sur le tissu industriel et l’emploi.

Mais tout ce mouvement social ne va pas sans réticences ni difficultés. S’il est vrai que le poids des salaires dans le coût de production, surtout grevé par le prix de l’énergie, reste encore marginal, les associations de patrons font remarquer qu’une augmentation de 13% par an sur 4 ans aboutira à une surcharge salariale de 63%.

D’autant que même le salaire moyen des 150 millions de travailleurs migrants, variable d’ajustement de plus en plus rétive du marché du travail, sur la cote Est, objet de toutes les attentions politiques du pouvoir, a augmenté de 21% en 2011 pour atteindre 2049 Rmb (240€).

Sur le marché, marqué par des compétions meurtrières entre entreprises chinoises dont les marges sont souvent très minces, les réformes induiront des baisses de qualité et des fermetures.

En novembre dernier, Stanley Lau, vice-président de la fédération des industriels de Hong Kong, qui représente 3000 entreprises opérant en Chine continentale, considérait qu’à brefs délais, 50 000 entreprises chinoises réduiront leurs effectifs ou feront faillite, suite à la hausse des coûts de production (due à la hausse des salaires et du coût des matières premières), à quoi s’ajoute la baisse de la demande pour les exportations chinoises sur le marché global.

Confronté aux épidémies de fermetures d’usines, le gouvernement est également préoccupé de maintenir le taux de chômage au plus bas pour d’évidentes raison de paix sociale. A cet égard, les statistiques du gouvernement sont floues. Alors qu’officiellement le taux des sans travail est stabilisé autour de 4%, en mars 2010, lors d’un forum de développement organisé par le Conseil des Affaires d’état, le Premier ministre révélait que le nombre de chômeurs atteignait 200 millions, ce qui porte la proportion des chômeurs à plus de 20%.

La raison de l’écart entre les statistiques publiques et la révélation de Wen est que les chiffres officiels ne tiennent compte que de la main d’œuvre dûment enregistrée, laissant de côté les migrants. A quoi s’ajoute la cohorte des jeunes diplômés aujourd’hui six fois plus nombreux qu’il y a dix ans, laissés sur le carreau précisément parce que le secteur productif ne leur offre pas d’emploi correspondant à leur qualification.

Enfin, l’impact des hausses de salaires sur la viabilité des entreprises renvoie à la nécessité de faire évoluer le schéma de développement du pays en abandonnant progressivement le bas de gamme pour hisser le secteur productif vers les produits plus sophistiqués et de plus haute qualité. L’exigence renvoie à la quête chinoise de technologies qui ne faiblira pas et sera source de controverses avec l’UE et les Etats-Unis.

Pour l’heure le Conseil des affaires d’état s’investit directement pour tenter de protéger les PME durement touchées par les restrictions de crédit et la hausse des salaires. A l’automne dernier, Wang Qishan a sévèrement critiqué la tendance des banques d’état à n’accorder des prêts qu’aux grandes entreprises et à négliger les PME. (Lire notre article)


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