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›› Editorial

Hillary Clinton, ovationnée à Pékin, a surtout délivré un message à toute l’Asie Pacifique

Hillary Clinton a clôturé à Pékin sa tournée asiatique, qualifiée de « voyage de l’écoute », par un franc succès si l’on en croit l’enthousiasme de la presse chinoise. On a déroulé pour la Secrétaire d’Etat américaine le tapis rouge dans les allées chinoises du pouvoir et du savoir. Le sourire et les accolades étaient de rigueur pour souligner que l’alternance politique à Washington n’avait rien changé au « partenariat » sino-américain dont Pékin estime, à tort ou à raison, qu’il s’est développé au cours du deuxième mandat de G.W. Bush. La presse chinoise a exprimé à l’envi dans ses colonnes toute la satisfaction, (certains auront compris le soulagement) d’une nation rassurée sur les orientations de politique étrangère de l’Administration Obama.

Les deux parties se sont mutuellement rassurées sur l’aide qu’elles pouvaient attendre l’une de l’autre pour gérer au mieux la crise économique, signalant là davantage l’interdépendance des économies qu’une quelconque entreprise philanthropique ou une volonté d’entraide désintéressée. Hillary Clinton n’a pas manqué de flatter la sensibilité des Chinois en émaillant ses discours de proverbes, glorifiant ainsi la sagesse chinoise. Mais Pékin constituait-il la cible principale de cette tournée asiatique ? Rien n’est moins sûr.

En entendant Hillary Clinton citer, entre autres, Sunzi (notamment l’aphorisme « tongzhou gonji » : « dans le même bateau pris dans la tempête, c’est l’entraide qui s’impose »), nombre de Chinois n’auront sûrement pas manqué de se souvenir que l’enseignement majeur de l’auteur de l’Art de la Guerre est moins dans la notion d’entraide que dans l’efficacité de la déception.

Vu sous cet angle, les sourires et les flatteries de la ministre américaine ne doivent pas faire oublier que Pékin n’était que la dernière étape d’une tournée résolument « asiatique » qui en comptait quatre. Certes Madame Clinton est venue affirmer à Pékin la continuation d’une relation de coopération (mais franchement, qui pouvait imaginer qu’il en fût autrement dans l’esprit de Barack Obama ?). En revanche, n’en déplaise aux Chinois, les autres visites asiatiques de la tournée de la Secrétaire d’Etat étaient au moins aussi importantes, sinon plus, que l’étape pékinoise. En Corée, au Japon et en Indonésie, Hillary Clinton a en outre délivré des messages qui devraient susciter chez les Chinois la méfiance plus que le soulagement.

En effet, à Tokyo et Séoul, Hillary Clinton a réaffirmé avec force la vigueur des alliances qui lient les Etats-Unis avec le Japon et la Corée du Sud, relations que Pékin fustigeait il y a peu face au Président sud-coréen en visite en Chine, comme des relents de guerre froide. Chez ses alliés, la Secrétaire d’Etat américaine a apporté son soutien à deux administrations conservatrices mal en point (Taro Aso et Lee Myung-bak atteignent à peine 20 % d’opinions favorables dans les sondages).


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