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›› Chronique

Hong – Kong, un dilemme chinois. Retour de flamme et contrecoup taïwanais

La stratégie multiforme de Pékin tente d’éviter l’affrontement direct.

Photo : le 9 octobre au soir, nouvelle mobilisation sur Harcourt Road après le report sine die des négociations avec les étudiants.

Pour le régime, il s’agit de préserver coûte que coûte le schéma « un pays deux systèmes », comme un modèle rassurant de la réunification avec Taïwan, quitte à tenter de le manipuler derrière le rideau, y compris en contrôlant les médias et en faisant pression sur les dissidents par le truchement de provocateurs.

Selon Jean-Pierre Cabestan, chercheur au CNRS, Directeur du département de sciences politiques de l’Université Baptiste de Hong Kong, « Le régime veut éviter à tout prix une répression armée (…). Il s’appuie sur d’autres relais pour briser le mouvement, en particulier les Triades qu’il peut actionner à tous moments ».

Simultanément, le Parti condamne par un discours de sagesse les dérapages irraisonnés de la jeunesse et s’applique sans relâche et avec un certain succès, à rallier ses principaux soutiens qui ne sont pas minces. Ces derniers sont articulés autour de la mouvance des affaires et appuyés par l’opinion publique en Chine où le nationalisme considère que le rappel des normes politiques chinoises énoncées par le récent Livre Blanc est un juste retour des choses après les iniquités coloniales de la guerre de l’opium.

Début octobre, la stratégie avait semblé fonctionné. Après dix jours de tensions, dont le point d’orgue fut l’occupation du Centre des affaires de Hong Kong par une foule compacte de plusieurs centaines de milliers d’étudiants harcelés par des provocateurs contestant leur stratégie et une série de charges menées par une force de près de 30 000 policiers, l’exécutif de la RAS n’a certes pas cédé aux appels à la démission du gouverneur. Mais, le 2 octobre, il a proposé une négociation initialement prévue le 10 octobre et acceptée par les manifestants. A partir du 6 octobre, le mouvement perdait de sa force et la foule des étudiants avait reflué des principaux points de rassemblement.

Les négociations sont difficiles et les méfiances enkystées.

Coup de théâtre, le 9 octobre au soir, Carrie Lam, la secrétaire générale de l’administration chargée par le gouverneur de dialoguer avec les étudiants revenait sur les promesses de l’exécutif et annulait la négociation du 10 octobre après que les leaders de la manifestation aient appelé à un rassemblement sur Harcourt Road pour faire pression sur le gouvernement de Hong Kong.

Sa déclaration traduisait une fermeté nouvelle : « Conscients des fortes attentes du public pour un dialogue, nous regrettons d’avoir à prendre cette décision. Le gouvernement n’a pas fixé de conditions pour un dialogue à l’avenir et il n’en fixera pas. Une rencontre pourra être organisée dès lors que les représentants des étudiants montreront la même sincérité que nous pour des négociations constructives ».

Cette volte face qui pourrait signaler une fêlure embarrassante pour Pékin entre le gouverneur et la n°1 de l’administration, faisait aussi suite à la publication quelques heures plus tôt d’une accusation selon laquelle le gouverneur Leung Chun-ying aurait dissimulé un revenu de 50 Millions de HK $ (5 millions d’€), payé par la compagnie australienne de construction et d’ingénierie UGL Limited au moment de l’acquisition par cette dernière d’une filiale de DTZ Holdings, dont le gouverneur était le PDG avant de démissionner en 2011.


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