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›› Editorial

JO 2008 : organiser, galvaniser et contrôler les masses

« J’ai mis en scène des opéras en Occident et c’était très difficile. Ils ne travaillent que quatre jours et demi par semaine. Chaque jour compte deux pauses café. A cause des droits de l’homme, il est impossible d’imposer le moindre inconfort.(...) »

« Nous n’avons pas cela en Chine. Nous pouvons travailler très dur et endurer beaucoup de difficultés et d’amertume. Nous pouvons réaliser en une semaine ce qui en Occident prendrait un mois. Seule la Corée du Nord est capable de travailler de cette manière ».

C’est Zhang Yimou, le metteur en scène des cérémonies d’ouverture et de clôture qui parlait ainsi à un journal du sud de la Chine. Reconnaissant que les manifestations de masse dont est coutumier Pyong Yang l’ont impressionné, il ajoutait : « le très haut degré d’uniformité de leurs prestations sont un important facteur esthétique. Nous Chinois savons faire aussi bien ».

Il précisait également que les répétitions ont été constamment supervisées par les plus hautes instances du parti. « Du jamais vu en Chine depuis la fondation de la république populaire ».

A bien des égards ces réflexions donnent quelques clés de la fracassante réussite des JO de Pékin.

Depuis l’extravagante cérémonie d’ouverture, qui retraçait l’histoire de la Chine au travers de vastes tableaux regroupant des milliers de figurants - chaque détail ayant été inlassablement répété depuis près d’une année -, jusqu’aux scènes futuristes de la cérémonie de clôture qui se voulait plus souriante, plus conviviale et plus moderne, - dont il restera cependant le souvenir vaguement inquiétant des masses humaines grouillantes agglutinées à une pyramide tronquée plantée au milieu du stade -, en passant par la formidable moisson de médailles d’or des athlètes chinois, ces JO auront été placés sous le signe de la masse et de l’effort encadré et glorifié par le nationalisme sans faille des Chinois unanimes à fêter le retour de puissance de leur pays.

Uniformité des masses, esprit de sacrifice, système d’entraînement drastique, organisation sans faille, planification minutieuse, répétée, ajustée et corrigée depuis des lustres jusque dans les moindres détails, contrôle politique serré permettant d’éliminer les risques de contestation et d’éloigner les menaces terroristes - là aussi au moyen de la masse compacte des policiers, assistés par d’innombrables bataillons de supplétifs, vigiles et volontaires -.

Tels furent probablement les clés de la réussite de ces JO qui virent la Chine prendre la tête du classement des médailles après 4 Olympiades de domination américaine et s’arroger la place que la Russie avait perdu en 1992 dans le défi aux États-Unis.


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