Your browser does not support JavaScript!

Repérer l'essentiel de l'information • Chercher le sens de l'événement • Comprendre l'évolution de la Chine

›› Technologies - Energie

L’aéronautique mondiale à Zhuhai

Le chasseur de combat furtif J-31 en vol de démonstration.

Furtivité, transport stratégique et surveillance maritime.

Contrairement aux appareils civils présentés en maquette, les nouveaux avions militaires - le chasseur furtif J-31, l’avion de surveillance KJ 2000 et le transporteur lourd Y-20 - ont été présentés en vol.

Le chasseur furtif J-31

Même si le J-31 dont le premier vol avait eu lieu en mai 2012, avait déjà fait la une de l’actualité des spécialistes à l’automne 2013 à propos des exportations chinoises de chasseurs de combat, peu d’informations concrètes existent sur les performances réelles de l’appareil fabriqué à Shenyang.

Sa présentation en vol à Zhuhai, le 11 novembre dernier, pose plus de questions qu’elle n’apporte de réponses. En dehors des analyses diverses sur le « rattrapage de puissance » par la Chine et des commentaires américains qui relèvent la ressemblance avec le F-35 Lightning II, résultat supposé d’intrusions d’espionnage de hackers chinois dans la base de données de Lockheed Martin, la première inconnue tient à l’absence au salon du J-20 développé par la Chengdu Aircraft Corporation 成都飞机工业集团, dont le premier vol avait eu lieu en janvier 2011

Lire aussi Succès et problèmes de l’aéronautique militaire chinoise.

Questions sur le J-20 et les performances des chasseurs furtifs.

Sur ce sujet les conjectures abondent. Obéissant aux principes de la déception, la Chine dévoilerait un modèle de second rang, comme elle l’avait fait avec le chasseur JF-17 finalement exporté sous un nom différent (FC-1) alors qu’elle restait discrète sur le J-10 et le J-11-B en service dans l’APL. Le même schéma où l’on observe un contraste entre la publicité faite autour d’un modèle tandis qu’on reste muet sur un système plus performant, avait été constaté par les experts pour les missiles sol-air KS-1 et HQ-9. Du coup certains s’interrogent sur les intentions chinoises d’exportation du J-31, éventuellement rebaptisé FC-31 dans certains documents du salon.

Quant aux performances réelles de l’avion – question qui, au demeurant, concerne également les modèles américains – elles sont au centre d’une interrogation sur la qualification de chasseur de « 5e génération », liées aux capacités supersoniques, à la maniabilité, aux matériaux qui confèrent la furtivité et enfin à l’efficacité des équipements radars. Surtout, reste en suspens la performance des moteurs chinois.

Le prototype J-31 est équipé du moteur russe RD-93 mais pourrait également recevoir le WS-13 chinois, tandis que peu d’informations ouvertes circulent sur l’état du développement du WS-15 fabriqué à Xian, selon certaines sources équiperaient déjà le J-20 dont une nouvelle version améliorée avait été révélée le 16 janvier 2014, au milieu d’accusations américaines de captations de technologies par des « hackers » chinois.

Depuis 2011 les rapports publics du Pentagone au Congrès livrent l’appréciation tactique générale des services de renseignement sur les deux modèles d’avion furtif chinois :

« La furtivité donne à l’armée de l’air de l’APL la capacité de conduire des opérations offensives à longue distance et à grande vitesse, en phase avec la stratégie d’interdiction (NDLR : visant à tenir à distance l’aéronavale américaine d’un théâtre aux approches de la Chine, en mer de l’Est, dans les parages de Taïwan et en mer de Chine du sud). Dans ce contexte, les avions furtifs chinois constituent une menace directe contre les avions ravitailleurs américains et les équipements de commandement et de contrôle des opérations aéronavales ».

L’avion de patrouille et de surveillance

Le KJ 2000 équipé d’un système AWACS, dont le premier prototype avait été signalé en 2003 à Nankin est doté de la panoplie complète C4 ISR de commandement et de contrôle des opérations aéronavales (C4 ISR = Command, Control, Communications, Computer, Intelligence, Surveillance, Reconnaissance). L’appareil dont 4 exemplaires sont en service dans l’armée de l’air, n’est pas une nouveauté, mais c’est la première fois qu’il était présenté en vol à un public international. Le Kong-Jin 2000 (pour KJ) est le plus occidentalisé des appareils de surveillance chinois, puisqu’il est équipé d’un radar Phalcon israélien monté sur un appareil russe de type Iliouchine 76 modifié.

Ce transfert de technologies avait eu lieu soit par un accord secret avec Tel Aviv, soit par captation pirate, en dépit de l’intervention en 2000 du Président Clinton auprès des autorités israéliennes pour bloquer la vente. A l’époque, les Américains craignaient que le transfert de la technologie du radar à balayage confère à l’APL la capacité d’attaque électronique contre des équipements de commandement et de contrôle vulnérables, principal talon d’Achille des opérations aéronavales.

L’avion cargo Y-20. Une meilleure mobilité stratégique.

Quadriréacteur de transport stratégique, l’Y-20 est le premier appareil de transport lourd de fabrication chinoise développé par les ateliers de Xian et Shenyang avec l’aide probable d’ingénieurs russes et ukrainiens. Il avait effectué son premier vol le 20 janvier 2013.

Pour l’instant il est équipé de 4 moteurs russes Soloviev D-30KP-2 qui pourraient ultérieurement être remplacés par sa copie chinoise le WS-18 ou le WS-20 dont la mise au point est en cours à Shenyang. Le Y-20 qui croise à une vitesse maximum de 918 km/h, a une capacité d’emport de 66 tonnes, un rayon d’action de 5000 km à pleine charge ou de 10 000 km avec une unité aéroportée à bord. Le développement en cours d’autres appareils de transport tels que le Y-30, remplaçant du Y-8 (dérivé de l’AN-12 russe) et le Y-9, comparable au C-130, signalent la volonté de la direction chinoise d’augmenter la mobilité stratégique de l’APL.


• Commenter cet article

Modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Ce formulaire accepte les raccourcis SPIP [->url] {{gras}} {italique} <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

• À lire dans la même rubrique

La nouvelle course à la lune, au cœur de la rivalité sino-américaine

A Dubaï, la Chine championne des renouvelables et du charbon

Les guerres de l’espace et des microprocesseurs, deux secteurs clé de la rivalité sino-américaine

Projets spatiaux chinois et rupture de la coopération avec l’Occident

Guerre froide sino-américaine. Pékin riposte aux embargos de Washington en interdisant le géant MICRON