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›› Politique intérieure

L’après Bo Xilai. Protéger le Parti et préparer l’avenir. Un Français dans la tourmente

Sélectionner les élites.

Après le contrôle de l’information et le remodelage de l’histoire destinés à protéger le Régime, reste le travail à long terme du recrutement des élites et de leur formation, visant à se prémunir contre les écarts de conduite, ou pire encore les dangereuses chevauchées solitaires d’un opportuniste ambitieux. Les sélections en amont du Congrès témoignent de cette préoccupation. Un soin et une transparence publique inhabituels ont en effet marqué le choix des délégués du Congrès, qui désigneront les futurs dirigeants.

Dans une ambiance de propagande politique anti Bo Xilai, accompagnée par le démantèlement de ses réseaux d’allégeance dans la police et l’armée, le Parti a, dans un article du Quotidien de Chongqing, insisté sur les qualités de comportement, la discrétion et la « normalité » des candidats. La presse officielle a aussi incité les cadres à jouer « le jeu de la démocratie » et de la transparence pour s’assurer que les qualités des candidats correspondent bien aux exigences du poste auquel ils postulent.

La nouvelle tendance publique et ouverte du processus de sélection, complètement à rebours des vieilles habitudes de secret, semble tirer la leçon des erreurs passées. Elle est aussi une indication que, là où ils le peuvent, les adeptes de la mouvance réformatrice, sans prôner la démocratie à l’occidentale, ont au moins les mains libres pour tenter d’instaurer des procédures moins fermées et moins opaques que celles du passé, uniquement dominées par la lutte des clans et les rivalités de pouvoir.

Le régime se préoccupe aussi de la formation des futurs cadres à long terme, si possible à l’étranger et de préférence aux Etats-Unis, à la fois modèle envié de développement, partenaire économique inconfortable, souvent intrus indésirable et, au pire, possible, sinon probable, ennemi stratégique. A côté de la forte proportion des enfants de la nomenklatura fréquentant les universités américaines, on compte aussi une longue collection de dirigeants, qu’ils soient déjà arrivés dans les hautes sphères, ou seulement placés sur la trajectoire du pouvoir.

Il y a un peu plus de 10 ans, le Parti a en effet lancé un programme ambitieux de formation de ses cadres triés sur le volet, destiné à donner aux futurs dirigeants l’expertise nécessaire au maniement des situations internationales de plus en plus complexes qui sont autant de défis posés à la politique autocratique du pouvoir chinois. Rares sont les pays qui ont consenti de tels efforts.

4000 cadres du PCC ont en effet été envoyés à Harvard, Stanford, Oxford, Cambridge, Tokyo, à l’IEP Paris, à l’ENA, ou suivent des cours dans les écoles d’ingénieurs ou de commerce, quand ce n’est pas à l’antenne de Pékin de l’Ecole Centrale française qui forme 100 ingénieurs par an, après un cursus de 6 ans, en Français, Chinois et Anglais.


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