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L’énergie chinoise se met au gaz, mais la filière schiste piétine

Le gaz de schiste une priorité subventionnée…

Le gaz domestique est devenu une priorité avec l’augmentation de 12% des objectifs de production pour 2014, avec l’accélération des recherches et de l’exploitation dans les zones du Nord-ouest et des Ordos, dans le Bohai et au Sichuan ainsi que dans les zones off-shore du bassin de la rivière des Perles.

L’effort concerne aussi le gaz de schiste avec un objectif de production de 6,6 Mds de m3 par an en 2015. La recherche et l’exploitation sont l’oeuvre de SINOPEC et de CNPC, engagés dans une course alimentée par les subsides publics dont la mane devrait cependant s’épuiser en 2015. Globalement la profondeur des gisements et leur éparpillement ainsi que l’éclatement des nappes rendent pour l’instant les opérations difficiles et peu rentables.

En 2013, CNPC a engagé plus d’1,6 Mds de $ et annoncé qu’il triplerait ses investissements dans le secteur des schistes pour atteindre une production annuelle de 2,6 Mds de m3 en 2014 – ce qui représenterait 2,3% de la production totale de gaz chinoise évaluée à 113 Mds de m3 – faisant effort sur le bassin de Wieyuan – Changning au nord-ouest du Sichuan et sur la zone de Zhaotong au Yunnan. Au total 100 forages sont prévus.

…Objet d’une compétition entre SINOPEC et CNPC…

L’objectif est de rattraper Sinopec qui, en retard sur CNPC dans l’exploitation du gaz naturel traditionnel, mise beaucoup sur le gaz de schiste pour se tailler une place prépondérante dans l’énergie domestique. Son intérêt pour le secteur date de 2009 avec la découverte de réserves à Jioashi dans le Sichuan et le lancement d’une production régulière en 2012. Depuis 2014 la production journalière a atteint 60 000 m3, une performance cependant très en-dessous de celle d’un puits rentable, qui fournit en moyenne 1 million de m3/jour.

…Marquée par d’importants problèmes techniques…

Mais la profondeur des nappes pour l’instant rarement inférieure à 3000 m nécessite d’importants investissements qui font hésiter les opérateurs, à moins que les pouvoirs publics augmentent les prix du gaz à la consommation.

Pour l’heure la Chine a creusé 285 puits dont seulement 23 produisent 100 000 m3/jour, tandis que 38 autres atteignent seulement 10 000 m3/jour. Présageant les difficultés techniques le ministère des ressources foncières a clairement libéralisé les investissements des opérateurs étrangers dans le secteur en brisant le monopole des géants chinois des hydrocarbures. Sous certaines conditions des opérateurs qualifiés privés, étrangers ou chinois, sont autorisés à investir.

Pour autant, les étrangers sont toujours contraints de s’associer avec un partenaire chinois et en dépit de la législation, il apparaît que le monopole des groupes publics d’hydrocarbures sera difficile à briser. D’autres obstacles sont liés à la faible densité des réseaux de distribution et au contrôle public du prix du gaz qui rend les retours sur investissements tributaires des choix marco-économiques du pouvoir. La palme de l’opérateur étranger le plus actif revient pour l’instant à Shell en coopération avec CNPC au Sichuan à la suite d’un accord signé en 2012.

L’éolien et le solaire gênés par un réseau de distribution insuffisant

Les secteurs du solaire et de l’éolien font l’objet des attentions publiques dans le cadre des efforts de Pékin pour porter la part des sources non fossiles à 11,4% du bouquet énergétique en 2015, soit une hausse de 8,6% par rapport à 2010. En 2014, l’objectif affiché, probablement hors d’atteinte est de parvenir à assurer 32% de la production d’électricité par des sources non fossiles.

Bien que spectaculaires - +24% de capacité éolienne et +64% de capacité solaires installées en 2014 – les annonces du gouvernement sur les perspectives de ces deux secteurs ne lèvent pas les importants obstacles de la mauvaise connection au réseau des gisements de production, tous situés dans l’Ouest de la Chine. Récemment Yu Zhengsheng, président de l’Assemblée Consultative du Peuple Chinois a présidé un séminaire sur l’augmentation de la capacité de transport d’électricité à très haut voltage et appelé à l’accélération de la modernisation du réseau.

Photo Les principaux bassins de gaz de schiste en Chine. Surlignés en noir les zones exploitées ou explorées. Au centre la densité des gazoducs à comparer avec les autres régions plus mal desservies.


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