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›› Technologies - Energie

L’espace, lieu de toutes les méfiances

En bref 

Coopération spatiale Chine - Europe. Projet Galileo

. Les différends entre la Chine et le projet Galileo s’inscrivent dans l’atmosphère générale de méfiance qui entoure désormais les transferts de technologies à la Chine.

Le programme initial étant conçu sur la base de financements privés, où les fonds publics venaient en complément, la participation financière de la Chine avait été souhaitée, en dépit d’importantes restrictions imposées par Pékin. Suite aux difficultés financières et aux retards de développement, le projet est devenu public, directement géré par la Commission, avec l’Agence Spatiale Européenne comme maître d’œuvre technologique.

Il est, de ce fait, soumis à des règles plus strictes de contrôle des financements et des transferts. S’agissant des financements, la Chine avait fixé comme condition à sa coopération que les fonds (320 Mds d’euros promis en 2003), seraient consacrés en Chine au paiement des services, des composants et des infrastructures liées au projet.

De plus, conformément à la règlementation interne chinoise, l’accord stipulait que la Chine conserverait tous les droits sur les technologies développées en coopération avec les ingénieurs européens. (Voir l’article).

Entre temps, la Chine, dont le système de positionnement n’avait initialement qu’une portée régionale, a modifié ses plans et décidé de se doter d’un système global, directement concurrent de Galileo. Dans une note rédigée en avril 2009, le Dr Casarini, chercheur associé à l’Institut Marie Curie du Centre de recherches avancées de l’Institut Robert Schumann de Florence, écrivait : « Grâce à sa coopération au projet Galileo la Chine développe son propre système de positionnement ».

Depuis, la commission a ordonné aux constructeurs (Astrium Satellites et Thalès) de retirer les éléments chinois des 4 satellites, aujourd’hui en phase finale de mise au point. En dépit des bonnes paroles des responsables européens du projet qui précisent qu’il existe encore des possibilités de coopération, la rupture paraît consommée. En mai dernier, lors d’un sommet à Munich, un officiel du gouvernement chinois a brutalement demandé que l’UE retourne les sommes que la Chine avait engagées dans le projet.

Pour ne rien arranger, les anciens partenaires sont maintenant embourbés dans une querelle pour les fréquences à usage militaire du système, que chaque partie voudrait protéger du brouillage adverse par une nette différenciation des plages, ce qui est difficile, précise la partie chinoise, qui évoque l’étroitesse du spectre.

Sècheresse et désalinisation

Le Nord de la Chine souffre une nouvelle fois d’une grave sècheresse, tandis que les grands travaux d’acheminement de l’eau du Yangzi vers le Nord ne sont pas prêts d’être achevés. Des solutions d’urgence sont envisagées avec le creusement de nouveaux réservoirs et l’acheminement de l’eau du Fleuve Jaune déjà mis à mal par la pollution.

Les autorités placent par ailleurs beaucoup d’espoir dans l’usine de désalinisation de Tianjin. L’usine a coûté 12 Mds de Yuan (1,8 Mds de $) et comprend une centrale électrique qui alimente en énergie des équipements de désalinisation dernier cri importés d’Israël. Cette nouvelle voie n’est cependant pas sans problèmes. Ces derniers vont de la qualité de l’eau encore aléatoire à l’insuffisance du réseau de distribution en passant par le prix du m3, presque 2 fois supérieur aux prix courant. Selon les experts, la Chine construirait une vingtaine d’usines de ce type dans le futur.

Nucléaire

 D’ici 2020, 5% de l’énergie produite en Chine sera d’origine nucléaire ce qui représentera une puissance de 86 Gigawatts. Les investissements nécessaires atteindront plus de 120 Mds de $. Durant le 12e plan (2010 - 2015) 10 nouvelles centrales nucléaires seront mises en chantier.

Retraitement

Le 3 janvier dernier les médias chinois, dont CCTV et le China Daily annonçaient en fanfare que la China Central Nuclear Corporation avait mis au point un précédé de retraitement « permettant d’utiliser les réserves chinoises d’uranium pendant 3000 ans ».

Mais la nouvelle, publiée un peu trop vite, était une extrapolation imprudente d’une déclaration de l’agence chinoise de l’énergie nucléaire qui précisait que le retraitement ne portait que sur de faibles quantités d’un projet pilote expérimental. Pourtant rien ne permet de douter que les scientifiques chinois parviendront à la longue à maîtriser la technique du retraitement à l’échelle industrielle et commerciale. L’opinion et le nationalisme, en même temps que le désir d’indépendance, y poussent.

Mais, à la différence des projets d’exploration de la lune et de l’espace, le programme nucléaire est marqué par l’urgence. Or le développement d’une filière industrielle et commerciale de retraitement sera long et coûteux, notamment dans un contexte où la Chine, toujours aussi opaque, ne crée pas les conditions favorables à une coopération ouverte dans ce domaine sensible. Un obstacle de taille serait l’obligation internationale de faire contrôler une coopération par l’AIEA, ce que Pékin n’est, pour l’instant, pas disposé à accepter.

Recherche et développement

 Selon le magazine Caixin, le budget consacré par la Chine à R&D ne représente que 1,8% du PNB, comparé à 2,31 % en moyenne dans le monde. Ces chiffres ne rendent cependant pas compte des importantes disparités entre les régions. Ainsi à Pékin, la part du PNB consacrée à la recherche est de 5%, elle n’est que de 0,7% dans les provinces excentrées et pauvres du (Tibet, Yunnan, Xinjiang, Guangxi, Guizhou).

En 2009, 580 Mds de Yuan (64 Mds d’euros) ont été investis dans la recherche, dont 61,6% dans le secteur productif et 19,6% dans la recherche scientifique, technologique et l’exploration géologique. Cette répartition traduit les priorités accordées au développement et à la transformation du secteur industriel, un des points clés de la modernisation de la Chine.


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