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Cui Zhiyuan explique que le concept de partage des revenus primaires utilisé pour les questions foncières est directement inspiré des « Trois Principes du Peuple » de Sun Yat Sen, le Père de la Révolution chinoise, qui avait été lui-même influencé par la théorie du penseur américain Henry Georges.
Ce dernier défendait le principe que la hausse des prix des terrains dépendait moins des efforts des propriétaires que des infrastructures de transport et de l’environnement (adductions d’eau, électricité) résultats directs des investissements consentis par l’Etat. On voit bien à quel point la théorie de Georges appelée à la rescousse, qui prend à contrepied le principe de la propriété individuelle, s’insère à point nommé dans le concept « d’économie socialiste de marché ».
Dans cette logique, les plus-values de la terre ne devraient donc pas profiter aux seuls propriétaires, mais à l’ensemble de la société. Cui Zhiyuan explique que cette théorie a « inspiré l’élaboration à Chongqing d’une méthode originale de captation de la valeur de la terre (...) en créant une bourse aux baux ruraux ».
« Les sommes récoltées lors des enchères (le prix du bail d’un Mu - 666 m2 - a été fixé à 16 000 euros, lors des enchères d’avril 2010 au centre financier de Chongqing), est ensuite redistribuée aux villages. C’est par ce biais que les paysans peuvent profiter de la plus-value des terres due à l’urbanisation (...).
A Pékin, par exemple, seuls les résidents des zones limitrophes tirent profit du processus en cas de confiscation de leurs terres (...). A Chongqing, même ceux qui résident loin de villes peuvent bénéficier du processus d’urbanisation et recevoir une rétribution pour les terres qu’ils ont reconverties (...). L’argent est ensuite versé à l’ensemble du village qui le réutilise comme il le souhaite, selon les décisions du comité villageois, qui doivent recueillir 2/3 des voix pour être applicables. »