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›› Technologies - Energie

L’extraordinaire défi du nucléaire en Chine

Notes de contexte.

Réacteurs chinois.

A la fin 2011 la Chine avait 14 réacteurs en fonctionnement, répartis sur 4 sites, tous situés sur la côte Est. 28 étaient en construction et plus de 70 en projet.

Les principaux types de réacteurs en opération ou en construction sont :

1. Les CPR-1000 (dérivés des techniques françaises des années 90) dont 17 sont en construction dans le sud de la Chine et dont la majorité des composants sont fabriqués en Chine sous licence AREVA ;

2. L’AP 1000 est fabriqué par Westinghouse. Il est au cœur de la stratégie de 3e génération chinoise, assortie d’un accord de transfert de technologies. 2 réacteurs sont en construction dans le sud de la Chine et 8 autres en projet.

3. L’EPR d’AREVA est un autre réacteur de 3e génération, concurrent de l’AP 1000, dont 2 unités sont en construction à Taishan et 2 autres en projet.

4. Le CAP1400 est une version plus puissante de l’AP 1000 en développement par une coopération entre Westinghouse et la Société Nationale des technologies nucléaires civiles. Un accord serait à l’étude avec Westinghouse pour en autoriser l’export. La construction d’une unité en Chine devrait débuter en 2013.

5. L’ACPR -1000 est développé à partir du CPR 1000 que la CGNPC a entrepris de convertir en réacteur de 3e génération. Ce modèle est également prévu à l’export à partir de 2013.

6. Le VVER – 1000 est d’origine russe. 2 unités équipant le site de Tianwan, sont dotées d’équipements de sûreté par Siemens-AREVA. 2 autres unités sont prévues du le même site.

7. Le CANDU (CANada Deuterium Uranium) fabriqué par le Canada avec 2 unités en fonctionnement à Qinshan dans le Zhejiang.

A côté de ces modèles, la Chine développe également toute une série de dérivés, de moyenne ou faible puissance, destinés à l’export, comme les CNP 300, CNP 600, CNP 1000, sinisés à partir des technologies françaises, qui ciblent des marchés comme l’Afrique du Sud, le Pakistan, ou les pays de l’ancienne Europe de l’Est.

Sûreté nucléaire.

En Chine la catastrophe de Fukushima a provoqué des réactions de protestation contre le programme nucléaire, son ampleur et la vitesse de son développement.

En juin 2011, He Zuoxiu, un spécialiste de physique nucléaire de l’Académie des Sciences Sociales expliquait dans un article de la revue chinoise Sciences Times 科学时报 Kexue Shibao, que la Chine n’avait pas les ressources humaines ni les technologies pour faire face à une aussi forte accélération de son programme nucléaire, indiquant que l’ensemble de l’entreprise nucléaire civile ressemblait au « Grand Bond en avant ».

Wu Libo de l’Université de Fudan Shanghai était sur la même ligne, tandis que d’autres soulignaient que la sûreté des centrales serait menacée par des considérations de profit, qui s’opposent, par exemple, au relèvement des critères de résistance aux séismes entraînant des hausses de coût trop importantes et réduisant les profits.

Dans le même temps, un télégramme de l’ambassade des Etats-Unis révélé par Wikileaks soulignait que les réacteurs ACPR reposaient sur des technologies dépassées, dont les Chinois reconnaissaient eux-mêmes qu’elles étaient moins sûres. « En faisant l’impasse sur la technologie de l’AP 1000 équipé de mesures de sûreté passives d’arrêt automatiques des réacteurs en cas d’incident technique, la Chine augmente considérablement les risques cumulés de son parc de réacteurs ».

Enfin, nombre d’analyses soulignent qu’en Chine – comme d’ailleurs dans de nombreux autres pays - , la plupart des réacteurs sont situés près de grosses agglomérations dont les résidents seraient exposés à d’importants risques d’irradiation en cas d’accident nucléaire. Par exemple la centrale de Lingao au nord de Hong Kong est au centre d’un cercle de 75 km de rayon où résident 28 millions de personnes. Ces réalités ont alerté les populations chinoises après l’accident de Fukushima.

En juin 2011, la ville de Wangjiang (650 000 habitants), au sud de l’Anhui, dans la vallée du Fleuve Bleu, à 500 km à l’ouest de Shanghai, envoyait une lettre de protestation au gouvernement local qui la fit suivre à la Commission Nationale de l’énergie à Pékin. La lettre s’opposait au projet de centrale nucléaire de Pengze, située à 30 km en amont, sur la rive opposée du fleuve dans la province du Jiangxi. Début février, l’Assemblée provinciale de l’Anhui votait une motion rejetant le projet.


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