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La Chine à la conquête du grand sud

Avec beaucoup de retard sur les occidentaux, les Chinois se sont lancés, au milieu des années 1980, dans l’exploration de l’Antarctique, le Continent Blanc, cet espace glacé plus vaste que l’Europe. A la mi-janvier 2008, une expédition de 17 scientifiques chinois a atteint le point le plus haut de la calotte glacière qui porte le nom de Dome Argus à 1200 km des côtes pour y installer un observatoire spatial doté de 7 télescopes, dont 4 ont été construits par la Chine et 3 autres par des laboratoires américains.

La station, entièrement automatique, fonctionnera sans intervention humaine, grâce à une énergie produite en été par un réseau de panneaux solaires et par des groupes électrogènes durant l’hiver austral. Les informations recueillies sur le site, où règnent des températures minimum de moins 80°, seront transmises à une base vie installée à distance, dans un environnement moins extrême. Le projet, qui met à profit les conditions idéales d’observation de l’espace à un coût très inférieur à celui d’un télescope embarqué à bord d’un vaisseau spatial, fait partie d’une coopération internationale de plus de soixante pays. Ces derniers sont engagés dans quelques deux cents projets d’études de l’atmosphère, de l’espace, du climat et de la calotte glacière.

La Chine possède déjà deux bases opérationnelles en Antarctique, installées en 1985 et 1989 et commence à affirmer sa présence dans une zone déjà revendiquée, entre autres, par les pays limitrophes, (Chili et Argentine), la Grande Bretagne grâce aux archipels qu’elle contrôle (dont les Malouines) et les Etats-Unis qui utilisent également la région pour observer l’atmosphère terrestre et l’espace. Aujourd’hui, considérée comme une zone protégée, patrimoine et laboratoire scientifique de l’humanité, dont l’exploitation des ressources, aujourd’hui protégées, a été reportée, le Continent Blanc commence cependant à devenir une destination prisée du « tourisme écologique », avec près de 20 000 visiteurs durant l’été austral.

Les Chinois fortunés n’auraient pas été les derniers à tenter le périple et les voyagistes, qui anticipaient de lucratifs bénéfices, se frottaient déjà les mains. A la fête du printemps de 2007, une vingtaine d’entre eux avaient payé 10 000 euros par personne pour goûter aux joies écologiques blanches et glacées de la banquise australe. Mais le gouvernement chinois, invoquant les problèmes de sécurité et les risques de dégradation des fragiles écosystèmes y a mis le holà. Les agences de voyage ont été incitées à retirer la destination de leurs brochures et les touristes invités à renoncer à l’aventure. Pour les Chinois, le pôle sud restera encore pendant quelque temps une terre réservée aux scientifiques et aux quelques privilégiés qui gravitent autour des expéditions.


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