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La Chine améliore sa maîtrise du nucléaire civil et affirme ses ambitions commerciales

La réalité est que l’Asie du Sud, enjeu d’une lutte d’influence entre la Chine, les Etats-Unis et la Russie est aussi, avec la Corée du Nord et le Moyen Orient (Iran, Israël), l’une des zones les plus sensibles de la planète, traversée par un enchevêtrement de tensions qui vont de la rivalité entre New Delhi et Islamabad au risque de prolifération nucléaire terroriste, en passant par la persistance de l’Islamisme radical. A quoi s’ajoute une bonne dose de mauvaise foi de part et d’autre.

Il est vrai que les transferts entre la Chine et le Pakistan furent probablement les vecteurs d’une prolifération nucléaire vers Tripoli, Pyongyang et Téhéran. En 2004, Abdul Qadeer Khan, le père de la bombe pakistanaise, qui s’est par la suite rétracté, avoua en effet avoir transféré des secrets nucléaires sensibles vers l’Iran, la Libye et la Corée du Nord.

Après 2004, année au cours de laquelle elle a adhéré au Groupe des Fournisseurs, la Chine s’était cependant montrée plus circonspecte, résistant même aux appels pressants d’Islamabad en 2006. Mais les accords sur le nucléaire entre Washington et New Delhi l’ont décidée à conclure l’accord sur les nouvelles tranches de Chashma.

De son côté, pour justifier la transgression des règles du GFN avec New Delhi, Washington avance, contre toute évidence, que l’Inde ne s’est jamais rendue coupable de prolifération.

En réalité l’attitude de New Delhi au cours de la période qui précéda 1974, année du premier essai nucléaire indien, n’était pas éloignée de celle que Washington et l’UE dénoncent chez Téhéran aujourd’hui (utilisation frauduleuse du plutonium importé du Canada et des Etats-Unis, importation en contrebande « d’eau lourde » en provenance d’URSS, utilisation à des fins militaires de technologies balistiques officiellement vendues pour des besoins civils).

Après les hésitations de Pékin suivant son entrée dans le Groupe des Fournisseurs en 2004, la décision chinoise de construire deux nouvelles centrales à Chashma, encouragée par les accords Washington- New Delhi de 2008, marque, avec les récentes transgressions américaine et française, une nouvelle étape de l’affaiblissement du TNP.

Elle ouvre peut-être la porte à des marchandages entre la Chine et les Etats-Unis sur la question iranienne, et peut-être à terme, nord-coréenne. Elle signale, en tous cas, que l’appétit de la Chine pour le nucléaire civil créera, à mesure qu’elle gagnera en maîtrise technique, un irrésistible élan commercial, lui-même générateur de nouvelles rivalités et tensions.


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