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La Chine peut-elle se libérer du piège du Dollar ?

Sur la scène internationale la Chine marque incontestablement des points. Récemment, ses réactions massives et coordonnées face à la crise économique, mises en valeur par une communication habile, lui ont conféré le statut respectable d’élève modèle de la crise. La même opération est en passe de se jouer à propos des questions d’environnement, où ses déclarations suggèrent un effort sans précédent pour participer à l’action globale de réduction de gaz à effet de serre. Dans les deux cas, le contraste avec les Etats-Unis, pointés du doigt pour les dérapages financiers de Wall-Street et leurs réticences à participer aux efforts contre le réchauffement de la planète, est frappant.

Mais il y a plus. L’estime de plus en plus forte dont jouit Pékin l’a autorisé, en 2009, à s’attaquer à l’un de ses plus lourds dilemmes financiers : comment échapper au piège du dollar ?

Le problème, à défaut d’être facile à résoudre, est simple à exposer : aux dernières nouvelles la Chine détient près de 1000 milliards de dollars de bons du trésor américains, ce qui en fait le plus gros créditeur des Etats-Unis. Pour Pékin, cette situation, qui lie l’économie américaine à celle de la Chine est plus une faiblesse qu’une force, puisque les réserves chinoises dépendent de la stabilité du dollar et des performances économiques de l’Oncle Sam.

Or, depuis la crise, le billet vert est affaibli et sa valeur orientée à la baisse met en péril le matelas financier du Régime. C’est peu dire qu’à Pékin les responsables des finances sont inquiets. A tort ou à raison, ils ne croient plus aux garanties américaines. Le Premier Ministre Wen Jiabao avait exprimé ces craintes le 13 mars dernier, lors de sa conférence de presse annuelle. Récemment, l’audience des étudiants de l’Université de Pékin s’est bruyamment esclaffée quand le Secrétaire d’Etat au trésor T. Geithner a assuré que les avoirs chinois aux Etats-Unis étaient en sécurité. A Pékin, on en tire les conclusions qui s’imposent et, depuis 2009, on accumule les déclarations sur la nécessité de réformer le vieux système financier mondial, héritier des accords de Bretton Woods.

Ces prises de position ont été assez rapidement suivies d’actions concrètes. Le 23 mars le gouverneur de la Banque de Chine suggérait l’élargissement à d’autres devises du « panier » des monnaies de référence du FMI (Special Drawing Rights - SDR -) - que celui-ci utilise pour ses opérations de comptabilité interne (Dollar US 44%, Livre UK 11%, Euro 34%, Yen 11% japonais) -. Le 3 mai, la Chine, le Japon, la Corée du Sud et les pays de l’ASEAN créaient un fond spécial de 120 milliards de Dollars, nommé « Fond Monétaire Asiatique ». Le 4 juin, un mini sommet réunissant la Chine, l’Inde, le Brésil et la Russie (BRIC), discutait de la possibilité de remplacer le Dollar comme monnaie de référence internationale. Ces initiatives contribuèrent à tirer le Dollar vers le bas et instillèrent une sourde inquiétude à Washington.


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