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La croissance en Chine ralentit. Séductions et risques de la relance publique

Pessimisme.

Le 20 mai, Wen Jiabao postait un long article sur le site officiel du gouvernement décrivant à sa manière sentencieuse et un rien théâtrale une réunion avec des grands capitaines d’industrie lors d’une mission d’inspection de la région industrielle de Wuhan.

On y croisait le PDG de Haier expliquant que les ventes dans l’électroménager avaient chuté de 13% au premier trimestre 2012, et celui d’un des plus grands fabricants de machines outils pour travaux lourds - 武汉善福重型机床有限公司 - Wuhan Shan Fu Zhong Tixing Jichuang Youxian Gongsi – se plaignant que les perspectives de nouvelles commandes étaient réduites. Ces reculs s’inscrivaient dans le contexte de la crise de la zone Euro ayant provoqué la chute des exportations chinoises, dont la croissance en avril 2012 n’avait été que de 4,9% à comparer avec les 29,9% d’avril 2011.

Le 23 mai, lors d’une réunion du Conseil des Affaires d’Etat, le Premier Ministre réaffirmait à la fois la nécessité de poursuivre le contrôle de la masse monétaire, en même temps que des mesures de relance ciblées. Les mises en garde de Wen Jiabao déclenchèrent à la fois une inquiétude chez les observateurs de l’économie chinoise et des spéculations sur la possibilité que le gouvernement renouvelle l’expérience de 2008 – 2009, d’un plan de relance massif pour soutenir l’économie.

Le groupe IHS Global Insight (Information Handling Services) – 60 000 clients dans 120 pays –, négligeant de prendre du recul, jugeait qu’il s’agissait du fléchissement de la production chinoise le plus « agressif depuis juin 2010 ». En même temps, il soulignait la montée de « risques significatifs » à venir pour l’économie chinoise, jugée « proche du blocage ». Tandis que les analystes de HSBC estimaient que la croissance réelle était tombée à 7,1% en avril.

Enfin, en Chine même, quelques experts, dont ceux du magazine Caixin qui en fit son éditorial, redoutaient que le gouvernement se laisse aller à une politique de relance, génératrice d’inflation, de gaspillages et de dettes toxiques dans les administrations provinciales. « Relancer comme en 2008, un stimulus de 4000 Mds de Yuan – 500 Mds d’Euros -, reviendrait à boire du poison pour étancher sa soif ».

Il est vrai que des doutes importants surgissent sur la stabilité de la croissance chinoise et que les mesures destinées à dégonfler la bulle immobilière continuent à peser sur l’investissement, tandis que l’économie est toujours handicapée par des déséquilibres structurels. Aucun aléa ne peut donc être écarté, dans un contexte où le commerce international faiblit et où l’UE et, dans une moindre mesure, les Etats-Unis sont aujourd’hui entrés dans une phase de croissance molle.

Mais les accès de pessimisme négligent de mentionner les capacités de rebond de l’économie dont plusieurs fondamentaux restent robustes, tandis qu’il existe bel et bien un potentiel de croissance en dehors d’une relance anticrise. Ce potentiel tire profit des marges de développement existant dans les provinces de l’Ouest de la Chine, où le pouvoir applique l’ancien schéma de développement par l’investissement public massif.


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