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La croissance en Chine ralentit. Séductions et risques de la relance publique

Brèves

Contre le monopole des banques d’Etat.

Début avril le Premier Ministre a attaqué de front la facilité avec laquelle les Banques publiques faisaient des bénéfices : « Un trop petit nombre de banques ont une position de monopole qu’il faut casser ». Pour Wen Jiabao, le réajustement de l’économie chinoise dépend des petites et moyennes entreprises, clés de l’emploi. Mais elles n’obtiennent que de très rares crédits des banques publiques, habituées à financer les entreprises d’état, dont les créances sont garanties.

L’assainissement et l’assouplissement du marché financier est en cours par l’expérience de Wenzhou qui autorise des investisseurs privés à créer des établissements de crédit. Par ailleurs Pékin a également élargi la part de capital étranger dans les JV financières, portée à 49%, comme pour les JV industrielles.

Fin du « Low Cost » en Chine. Migration vers l’Ouest.

Après une enquête sur les conditions de travail menée par Free Labour Association – ONG britannique - et sous la pression du gouvernement chinois, Foxconn (Taïwan) ( plus d’un million d’employés en Chine) et Apple (Etats-Unis) ont accepté d’améliorer salaires et conditions de travail - en particulier l’abus des heures supplémentaires non rémunérées, l’hygiène et la sécurité.

La grande nouveauté est que la pression pour ces améliorations vient du pouvoir politique chinois, avec pour conséquence est la baisse des marges des entreprises. Celle de Foxconn est en effet passée de 9% en 2001 à moins de 3% en 2011.

Ces contraintes pèsent encore plus sur les PME chinoises, dont les salaires augmentent, tandis que les commandes baissent, sous la pression de la concurrence des pays du Sud-Est asiatique (Bengladesh, Vietnam, Cambodge). Les PME incapables de s’adapter à la bascule de l’économie vers la consommation intérieure et à la montée en gamme technologique disparaîtront. Le secteur textile est sur la sellette avec une stagnation des commandes au premier trimestre 2012, alors que pour d’autres secteurs elles ont progressé de 7%.

Dans un contexte où le gouvernement a promis d’augmenter les salaires de 15% par an, et où les commandes des marchés européens et américains ont baissé de 30 à 40%, beaucoup d’entreprises sont étranglées. Le salaire moyen d’un ouvrier du textile sur la côte Est atteint aujourd’hui 3000 Yuan (380 €), alors qu’il ne dépasse pas 60 €

La pression est encore aggravée par la pénurie de main d’œuvre due à la réticence nouvelle des migrants à quitter leur province, où, désormais ils peuvent trouver du travail plus facilement que par le passé. La tendance ne s’inversera pas et les sociologues chinois estiment que, d’ici 2025, la masse de travailleurs disponibles sur la côte diminuera de 30%.

Les entreprises sont donc poussées à se déplacer vers l’Ouest, où les salaires sont plus faibles et la main d’oeuvre plus disponible. La marge de manoeuvre des régions occidentales de la Chine se lit également dans la croissance de l’export. Faible sur la côte Est (+ 6% dans le Zhejiang, +5,4% à Canton ; +2,8% dans le Jiangsu) elle est encore très forte dans l’Ouest (+150% à Chongqing ; + 41 % dans le Guangxi et +31% au Sichuan).


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