Your browser does not support JavaScript!

Repérer l'essentiel de l'information • Chercher le sens de l'événement • Comprendre l'évolution de la Chine

›› Société

« La grande sœur riche », le Parti, les banques et la peine de mort

L’ampleur de « l’économie grise ».

L’affaire Wu Ying, qui coïncide avec la mise en œuvre à Wenzhou d’une expérience d’assouplissement du système financier chinois, a également suscité d’intenses débats sur le financement des entreprises privées et la persistance de réseaux bancaires occultes où se brassent des sommes considérables échappant au contrôle des banques et du Parti.

Le 14 mars, lors de la conférence de clôture de l’ANP, le Premier ministre a fait allusion à l’affaire Wu Ying, évoquant la nécessité de contrôler les financements occultes, tout en créant des structures légales capables de financer les PME.

Selon Yao Wei, économiste à la Société Générale, les montants de l’économie grise atteignent 2,4 Mds de $, alimentés par les levées de fonds illégales et l’épargne des particuliers à la recherche de rémunérations supérieures à celles des banques d’état, inférieures à l’inflation.

La province du Zhejiang, dont la Haute Cour a confirmé la condamnation à mort de Wu Ying, est traditionnellement l’un des foyers des activités bancaires parallèles les plus intenses en Chine, dont les excès provoquent des catastrophes financières, commerciales et humaines.

Selon l’agence Xinhua, en 2011, près d’une centaine d’hommes d’affaires ont été incapables de rembourser leurs prêts, provoquant parfois le suicide de patrons désespérés. Chaque jour, la presse locale rend compte de faillites et de mises en examen, souvent pour des sommes dépassant plusieurs dizaines de millions de $.

Pour les hommes d’affaires de la région, la décision du Conseil des Affaires d’état, prise le 28 mars dernier d’encourager les crédits aux PME et de légaliser, sous certaines conditions, les financements privés échappant aux banques d’état est un sérieux soulagement.

Mise à jour le 22 avril. Le 20 avril, la Cour Suprême a annulé la peine de mort infligée à Wu Ying, tout en confirmant sa culpabilité pour « crimes économiques ayant porté préjudice à des particuliers et au système financier national ». Wu Ying sera donc rejugée par la Haute Cour Populaire du Zhejiang qui avait confirmé sa condamnation à mort en janvier dernier.

Hu Xijin, éditeur du Global Times réagissait à la nouvelle dans un éditorial, soulignant la « victoire d’internet et de l’opinion publique ». Quant à He Bing, vice-doyen de l’Institut de Droit et de Sciences Politiques de Pékin, il expliquait que le web était devenu « le lieu du contrôle de la justice par le public ».

La Cour Suprême a cédé à la pression populaire, dans un contexte où le Parti est lui-même sur la sellette après le scandale de Bo Xilai ayant mis à jour les pratiques corrompues et occultes de l’oligarchie. Plus encore, aucune des peines de mort infligées par les tribunaux de Chongqing lors de la répression, aujourd’hui juridiquement très controversée, menée par Bo Xilai contre les mafias locales, n’avaient été remises en question par la Cour Suprême.


• Commenter cet article

Modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Ce formulaire accepte les raccourcis SPIP [->url] {{gras}} {italique} <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

• À lire dans la même rubrique

Suicide d’une interne à l’hôpital public

Orage nationaliste sur les réseaux sociaux

Réseaux sociaux : La classe moyenne, l’appareil, les secousses boursières et la défiance

L’obsession des jeux d’argent et les proverbes chinois

Les tribulations immobilières de Liang Liang et Li Jun