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›› Editorial

Le 5e Plenum ou les vraies priorités d’un rituel

Si on se livre au petit jeu d’analyse qui, au milieu des phrases toutes faites et des clichés, décompte le nombre de fois ou l’une ou l’autre de ces priorités est mentionnée, on peut raisonnablement faire l’hypothèse qu’aujourd’hui, les deux soucis les plus pressants du pouvoir chinois ne sont ni la réforme politique, et encore moins ses relations extérieures, en dehors peut-être de celles qui engagent sa sécurité.

Les énergies seront bel et bien consacrées à la restructuration de l’économie, condition du maintien de la croissance, et surtout à l’état de la société chinoise, aux prises avec d’importants déséquilibres, et engagée dans un mouvement rapide d’urbanisation qui concerne près de 300 millions de personnes.

Ces tâches, qui renvoient toutes à des réformes qualitatives, et doivent accommoder les nombreuses particularités locales et de multiples impératifs contradictoires, ne sont pas simples pour un appareil habitué à piloter le pays d’en haut, à coups d’ajustements macroéconomiques et de campagnes politiques. D’autant que beaucoup de cadres, sont, en dépit des enseignements de plus en plus subtils de l’Ecole Centrale du Parti, toujours plus à l’aise dans la manipulation et le contrôle des foules que dans l’exercice du dialogue social.

Ainsi, dans un contexte budgétaire déjà tendu par les aides aux provinces défavorisées du Centre et de l’Ouest, soutenir la consommation interne - un des objectifs essentiels de la restructuration économique - imposera d’augmenter encore les dépenses sociales et de santé, toujours à la traîne, condition essentielle pour réduire le taux d’épargne des ménages et libérer leur pouvoir d’achat. Dans le même temps, la hausse des salaires devra se faire sans provoquer la fuite des entreprises étrangères attentives aux coûts de production et sans aggraver le chômage, qui atteint déjà 20% dans certaines zones de la côte Est.

Les expériences en cours dans certaines campagnes, autorisant les paysans à hypothéquer la terre pour obtenir des prêts bancaires - intéressante initiative pour dynamiser les zones rurales privées d’investissement - devront être conciliées avec l’appétit immobilier des bureaucraties locales, habituées à contrôler en dernier ressort les questions foncières. De même, la politique des logements sociaux, celles des taxes sur la fortune ou sur la propriété immobilière, destinée à freiner la spéculation, bousculeront des foules d’intérêts catégoriels, réfugiés dans l’enchevêtrement des bureaucraties et des affaires, principal creuset de la corruption.


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