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Le difficile financement des logements sociaux. Effacement de la dette des provinces

• Réflexions sur le système éducatif chinois. Pour ou contre le « Gaokao »

Un article du Wall Street Journal (China Real Time Report), daté du 16 mai dernier, proposait une analyse critique du système éducatif chinois, en commentaire d’une déclaration officielle soulignant l’augmentation du nombre d’élèves admis dans l’enseignement secondaire et à l’université.

L’argument central tournait autour de l’explosion du nombre de jeunes chinois partis étudier aux Etats-Unis et en Europe. En 2010, 128 000 d’entre eux étaient allés aux Etats-Unis, ce qui faisait des Chinois la plus forte population d’étrangers dans le système universitaire américain, tandis que, depuis 2005, le nombre d’étudiants chinois présents dans le système secondaire avait été multiplié par 4.

La raison de cet accroissement spectaculaire, favorisé par l’augmentation des niveaux de vie de la classe moyenne et la multiplication des grandes fortunes (50% des enfants de milliardaires étudiaient à l’étranger), était que le système éducatif chinois restait toujours handicapé par des méthodes surannées d’enseignement, basées sur l’apprentissage par la mémorisation, sanctionné par des examens rigides, peu favorables au développement de la créativité et des capacités d’analyse. A quoi s’ajoutent de considérables disparités entre les niveaux des universités.

Jiang Xueqin, un jeune enseignant chinois, aujourd’hui vice-directeur du Collège attaché à l’Université de Pékin - Beijing Daxue Fushu Zhongxue 北京大學附屬中學 -,mais ayant eu une solide expérience internationale comme attaché de presse aux Nations Unies, confirme cette analyse : « Les entreprises étrangères comme les Chinoises se plaignent de la qualité des diplômés issus des universités chinoises : ils sont incapables de travailler de manière indépendante, mais en même temps sont peu doués pour les relations sociales et souvent trop arrogants pour apprendre de nouvelles techniques ».

Il est cependant intéressant de noter que le même Jiang, prenant en compte les lourdes contraintes de la situation chinoise, accablée par le nombre, le manque de ressources financières, la culture des passes droits et la faiblesse de l’état de droit, s’est récemment exprimé pour défendre le « Gaokao », ce sésame vers l’université, presqu’uniquement fondé sur la capacité de mémorisation, et considéré par lui comme un moindre mal.

Son argumentation s’articule non seulement autour du manque de ressources financières, talon d’Achille de tous les projets sociaux ou éducatifs, mais également sur l’inégalité fondamentales entre les candidats issus des familles riches et les pauvres, entre ceux ayant baigné dans un univers cultivé et ceux qui en seront toujours privés.

Il dénonce aussi les passes droits qui s’expriment déjà aujourd’hui et dont les effets seraient encore plus injustes si les candidats issus des milieux défavorisés ne pouvaient pas se prévaloir de leur mémoire pour équilibrer les avantages financiers, culturels et sociaux dont bénéficient les enfants des « riches ».

Sa conclusion est marquée d’un solide réalisme et teintée de résignation : « Si après avoir supprimé le « Gaokao », on voulait instituer un système juste et équilibré, il est fort probable que les considérations de justice et d’égalité des chances, conduiraient à recréer un autre « Gaokao », assez proche de celui qui existe aujourd’hui, seule alternative viable.

Certes l’image des enfants apprenant par cœur et régurgitant mécaniquement ce qu’ils ont emmagasiné est décourageante. Pour le reste de leurs jours, ils souffriront du manque d’initiative, d’imagination, et de jugement.

Mais la plupart des gens oublient que, dans l’absence totale de confiance qui entourerait une sélection basée sur un examen oral, ajoutée à la pauvreté générale des étudiants qui les prive des moyens de corrompre les examinateurs, le Gaokao, tel qu’il existe, reste pour le meilleur et pour le pire, la manière la plus juste et la plus humaine de redistribuer les faibles ressources dédiées à l’éducation ».


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