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Le « Grand Jeu » très encombré de l’Arctique. La difficulté des stratégies chinoises

BREVES

Shenzhou 9 vers le « Palais céleste ».

Le 16 juin, une fusée Longue Marche a lancé depuis le pas de tir de Jiuquan, dans le désert de Gobi, la capsule Shenzhou 9 avec trois astronautes à bord, dont Liu Yang 33 ans, la première femme chinoise à participer à une mission dans l’espace. Il s’agit de la 4e mission habitée depuis 2003 et le vol orbital de Yang Liwei.

La mission durera 13 jours et devrait permettre d’amarrer la capsule à la station Tiangong 1, mise en orbite en septembre 2011 et embryon de la station spatiale chinoise, dont l’achèvement est envisagé pour 2020. L’étape qui vient de commencer est un pas important pour la maîtrise des technologies et techniques d’amarrage.

Avant le lancement le Général Hu Yu commandant le projet de capsules habitées a précisé que les intentions chinoises étaient pacifiques et n’avait que des buts scientifiques. La déclaration n’engage que ceux qui y croient.

Dans un contexte où, après les attentats terroristes contre New-York en 2001, les Etats-Unis furent les premiers à envisager de militariser l’espace, sous la poussée de Georges Bush, dont les projets ont été relayés par l’armée de l’air américaine, tandis qu’aujourd’hui, le Pentagone envisage de coopérer avec l’Inde, il est peu probable que Pékin fasse l’impasse sur ce pan important de sa défense.

Le 4 novembre 2009, le général Xu Qiliang, commandant l’armée de l’air, en rupture avec l’habituelle prudence des militaires, dont les discours sont calibrés par la doctrine officielle, avait déclaré sans ambages, avant de se rétracter quelques jours plus tard : « la compétition militaire se développe dans les airs et dans l’espace. Elle est historiquement inévitable, et il est impossible de revenir en arrière. S’il est vrai qu’elle est un défi à la paix, il est aussi vrai que, seule la force, permet d’avoir de l’influence ». (Lire notre article Course aux armements dans l’espace).

La Chine est maintenant le seul pays à effectuer des vols habités. La Russie les ayant pour l’instant abandonnés, tandis que les Etats-Unis ne les reprendront qu’après 2017.

Mise à jour le 20 juin : Le 18 juin, la capsule Shenzhou s’est arrimée sans difficulté au module Tiangong 1. La manoeuvre a été retransmise pendant 4 heures par CCTV et a soulevé l’enthousiasme des Chinois. Entre le 1er vol habité (2003), dont le niveau technique était rudimentaire, et cette manoeuvre délicate, seulement 9 années sont écoulées. Ce qui signale les progrès rapides de la Chine dans le domaine spatial.

La station en cours de montage devrait être achevée en 2020. Elle aura la dimension de la station russe MIR, restée opérationnelle jusqu’en 2001. A cet effet Pékin développe la fusée Longue Marche 5, dont la capacité d’emport sera portée à 25 tonnes, adaptée aux modules de la future station. Le nouveau lanceur placera la Chine dans une position favorable sur le marché des mises en orbite des satellites.

Coopération nucléaire franco-chinoise.

Une échauffourée vient d’avoir lieu entre Paris et Pékin à propos des exportations de centrales nucléaires chinoises, construites avec des technologies françaises, dont la vente est règlementée par un accord gouvernemental datant de 1995.

Ce dernier stipule que toute exportation chinoise d’équipements nucléaires construits avec des éléments d’origine française est soumise à un accord préalable. C’est dans ce contexte que Paris a fait pression sur l’Afrique du Sud, et en faisant appel à l’OCDE, pour bloquer la vente par Pékin à Pretoria d’une centrale utilisant des technologies françaises.

Le litige a été suivi d’une réunion bilatérale à Paris au plus haut niveau pour la remise à plat de la coopération nucléaire franco-chinoise, dans un contexte où AREVA ne souhaite pas brader ses compétences, même si le groupe français a conscience que la Chine est un des seuls marchés d’envergure de la planète.

Une fois reconnues les compétences d’AREVA, Pékin et Paris ont convenu que des réacteurs nucléaires seraient développés en Chine, dans le cadre d’une coopération industrielle à majorité chinoise, mais assortie d’accords bilatéraux exclusifs sur les marchés extérieurs, dont les termes seront à négocier en fonction des clients.

L’accord qui établit une coopération industrielle lourde, dont les produits seront utilisés par EDF pour renouveler le parc des centrales en France, pourrait donner pour un temps au nucléaire français un avantage sur le marché chinois. Mais il comporte le risque de transferts de savoir-faire avec des conséquences négatives sur le tissu industriel en France. Mis en œuvre en Chine sous la direction d’AREVA, avec l’opérateur EDF sur les marchés d’export, il répond aux difficultés financières d’EDF et de la filière nucléaire française aujourd’hui confrontée à la charge du remplacement des centrales vétustes.


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