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Le réajustement chinois en Asie. Xi Jinping à la manœuvre

Notes de documentation.

• Mer de Chine du sud.

Selon un document du ministère des ressources foncières, les réserves de l’ensemble de la mer de Chine du sud, grande comme la Méditerranée, représentent 30% des actuelles réserves chinoises de pétrole, elles mêmes estimées à plus de 100 mds de tonnes. Selon Dong Xiucheng, professeur l’Institut du Pétrole chinois, il s’agit des 4es réserves mondiales connues.

Toujours selon le ministère des ressources, en 2010, la production off-shore a compté pour 30% de la production nationale vietnamienne. Quant à la Chine, CNOOC espère pouvoir extraire annuellement de la mer de Chine 50 millions de tonnes de pétrole dès 2020. Cette production compensera le déclin des gisements intérieurs de Daqing et Shengli dont la production baisse en moyenne de 3% par an. En général, les experts non chinois jugent les estimations chinoises exagérées.

La mer de Chine du Sud recèle également d’importantes réserves de gaz, dont l’ampleur est mal connue. Une étude de « l’US geological survey », les estiment à 24 000 Mds de m3 (50% des réserves chinoises). La compétition pour ces ressources s’exacerbe avec l’augmentation du prix du pétrole, tandis que les îles Paracel et Spratly sont en totalité ou en partie revendiquées par la Chine, la Malaisie, les Philippines, Taïwan, Brunei et le Vietnam.

L’institut du pétrole chinois estime que, compte tenu des besoins de la Chine, Pékin doit s’engager de manière déterminée dans le développement de ces ressources. Récemment CNOOC, n°1 de la production off-shore chinoise, a acquis la capacité d’explorer jusqu’à une profondeur de 3000 m, indiquant que, désormais, les explorations conduites par la Chine ne se limiteront plus aux eaux peu profondes à proximité des ses côtes.

L’augmentation des capacités chinoises de forage en eaux profondes est de nature à multiplier les tensions.

En mai 2011, CNOOC annonçait la mise en œuvre d’une plateforme dans la ZEE revendiquée par les Philippines. Dans le même temps, Pékin exigeait que Exxon-Mobil et BP abandonnent leurs projets d’exploration dans des concessions qui leur avaient été attribuées par Hanoi dans sa ZEE, à proximité des Paracels et des Spratly. BP a obtempéré. Mais Exxon a poursuivi ses recherches.

L’été 2011 a été riche en incidents avec le Vietnam et les Philippines, non seulement autour des gisements d’hydrocarbures, mais également sur les zones de pêche, où les chalutiers philippins et vietnamiens sont régulièrement harcelés. Enfin, complication nouvelle, en septembre, la compagnie indienne ONGC, sous contrat avec le Vietnam pour une exploration dans ses eaux, recevait une mise en garde officielle de Pékin enjoignant à l’Inde de se tenir à l’écart des conflits en mer de Chine.

Toutefois, compte tenu des raidissements observés à l’été et l’automne 2011, de la part des pays riverains, se rapprochant des Etats-Unis, et considérant le coût stratégique de ces confrontations, il est probable qu’à court et moyen termes la Chine adoptera une attitude plus prudente.

• Situation en Birmanie.

Myanmar qui possède de nombreuses ressources minières et un très fort potentiel agricole a souffert de la mauvaise gestion imposée par le coup d’état militaire de 1962, suivi d’une longue série de nationalisations, coupant le pays de l’extérieur, à laquelle se sont ajoutées les sanctions imposées par les Etats-Unis, en représailles d’incessants abus contre les droits de l’homme depuis 1988, date à laquelle le régime devint totalement militaire.

Les sanctions provoquèrent une fuite des cerveaux et interdirent tout investissement de la Banque Mondiale et de la Banque Asiatique. Aujourd’hui encore, leur retour dans le pays reste soumis à l’observation par le pouvoir de règles de transparence budgétaire.

40 années d’incurie politique et économique et plus de 20 années de sanctions ont produit une économie sinistrée, sans ressources humaines, avec un PIB 7 fois inférieur à celui de la Thaïlande, et un système monétaire à change double – qui n’est plus en vigueur que dans 17 pays dans le monde -, favorisant une vaste corruption, dont bénéficient les entreprises d’état et l’oligarchie étroitement imbriquées. Cette dernière qui tire d’importants profits de l’actuel système, constituera le principal obstacle au changement.

Dans ce pays privé de tout contact extérieur, la Chine s’est taillé une position dominante. L’ouverture politique et le retour des institutions internationales, qui favoriseront les investissements ne sont cependant pas sans risques.

En effet, en l’absence d’un système judiciaire et législatif indépendants, pouvant freiner les opportunismes cupides, le pays, dont la situation exige surtout un effort prioritaire au profit de la santé, de l’éducation et des campagnes, pourrait s’embarquer dans un développement accéléré et univoque des zones urbaines, bénéficiant à quelques oligarques liés à des groupes privés, capable de générer, à une échéance rapprochée, de très fortes inégalités.

Par ailleurs, l’année 2011 a été marquée par la résurgence des combats entre l’armée nationale et l’armée Kachin indépendante, dans le contexte d’insécurité latente depuis la rupture en 2010 par les autorités du cessez-le feu de 1994 autorisant les milices Kachin à conserver leurs armes. Une partie des combats s’est déroulée autour du barrage chinois de Myistone, contre les groupes Kachin opposés à la présence chinoise.

Selon le journal dissident Irrawaddi animé par des groupes birmans en exil, l’armée serait intervenue avec plus de 10 000 hommes, appuyés par des tirs d’artillerie, provoquant un flot de plusieurs milliers de réfugiés, stoppés par les autorités chinoises à la frontière. La mise en sommeil du projet de barrage par le gouvernement pourrait permettre de relancer les négociations entre les milices armées qui réclament depuis longtemps la constitution d’un état fédéral et le gouvernement et l’armée qui craignent l’éclatement du pays.


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