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›› Politique intérieure

Le sens caché du procès édulcoré de Bo Xilai

BRÈVES (1)

Zhou Yongkang et les grands féodaux dans le collimateur.

Le 30 août, le South China Morning Post (SCMP) révélait que le Parti avait lancé une information pour corruption contre l’ancien Patron de CNPC, qui fut jusqu’en novembre 2012 Président de la Commission de lois et n°9 du Comité Permanent.

Preuve s’il en fallait encore que la Chine se trouve à une étape cruciale de son histoire, c’est la première fois depuis 40 ans et la Révolution Culturelle qu’un membre du Comité Permanent est ciblé par l’appareil. S’il est vrai que l’attaque vise un niveau hiérarchique encore plus élevé que celui de Bo Xilai, il est peu probable que la mesure provoque des remous politiques, le Parti ayant pris cette décision par consensus cet été lors d’une réunion à Beidaihe. (SCMP).

Le journal explique aussi que, comme à l’habitude, les appuis de l’accusé ont d’abord été systématiquement neutralisés : en décembre 2012, mise en examen de plusieurs douzaines de cadres et hommes d’affaires du Sichuan où Zhou avait été SG de 1999 à 2002 ; en juin 2013, arrestation de Guo Yongxiang, un de ses anciens secrétaires ; récemment mise en examen de 4 hauts dirigeants de CNPC dont Zhou avait été le PDG et où il avait encore un puissante influence ;

Le 26 août enfin, Xinhua annonçait que Wang Yongchun n°2 de Petrochina a filiale de CNPC cotée à New-York et Hong-Kong était mis en examen pour « sérieux manquements à la discipline du Parti », ce qui en général est le prélude à l’exclusion du Parti et à une procédure judiciaire publique. Les autres responsables de CNPC mis en examen sont Li Hualin, et Ran Xinquan, un autre vice-président de Petrochina.

Compte tenu du niveau politique de Zhou qui a tenu les rênes de l’appareil de sécurité et du système juridique du pays pendant 10 ans (2002 à 2012), l’affaire restera dans le secret de la Commission Centrale de discipline et d’inspection du Parti, dont le Secrétaire est Wang Qishan, n°6 du régime, et ne sera probablement pas rendue publique avant le plenum du Comité Central de novembre, pour un éventuel transfert du cas à la justice et l’ouverture d’un procès. (Lire la biographie de Wang Qishan 王歧山).

L’attaque contre Zhou Yongkang apporte un crédit considérable au combat de Xi Jinping contre la corruption. Par sa dimension inédite elle contribue aussi à réduire l’impact politique du procès de Bo Xilai, premier souci de l’appareil. Enfin la manoeuvre s’inscrit dans un plan d’ensemble pour affaiblir les ennemis des réformes structurelles que sont les grands groupes et les institutions comme la Commission Nationale pour la Recherche et Développement (CNRD) et la Commission de Contrôle des Actifs de l’État (SASAC) qui supervise les actifs de plus d’une centaine de grands groupes publics.

Après Liu Tienan, Directeur du la Commission Nationale pour l’énergie et n°2 de la CNRD mis en examen en mai et exclu du Parti début août, c’est au tour de Jiang Jiemin n°1 de la SASAC, de faire face à Commission Centrale d’organisation et de discipline du Parti dirigée par Wang Qishan. Lui aussi sera selon toute vraisemblance exclu du Parti pour “sérieuses violations de la discipline" et traduit en justice. Il se trouve - et ce n’est évidemment pas une coïncidence -, que Jiang avait également été un des successeurs de Zhou Yongkang à la tête de CNPC, le géant du pétrole chinois et Président du Conseil d’administration de Petrochina.


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