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Les affres de la relation franco-chinoise

Dans la relation commerciale avec la Chine, la France, c’est le moins qu’on puisse dire, ne brille pas. Sa part de marché stagne ou régresse. Et son déficit commercial est abyssal. La comparaison avec l’Allemagne est accablante. Il y a des raisons objectives à ces déconvenues accumulées. Chacun les répète pour se consoler un peu. Sans cependant être totalement convaincu.

Nos voisins, dit-on, fabriquent et proposent aux Chinois exactement ce qui nourrit leur développement : des machines-outils de toutes dimensions et de toutes natures, modernes, précises, fiables et très chères. Mais ils vendent aussi des voitures et, dans la situation actuelle du marasme automobile français, la nouvelle est tout sauf apaisante.

Un récent article du Nouvel Observateur qualifie gentiment la performance 2012 de PSA en Chine - 400 000 voitures - « d’honorable ». Mais il rappelle aussi cruellement que le groupe Volkswagen a, dans le même temps, écoulé 2,81 millions d’unités et que le haut de gamme est également investi par Mercedes et BMW qui ont respectivement vendu 200 000 et 300 000 voitures.

Soit un total de 3,3 millions de voitures allemandes contre seulement 430 000 françaises, si on y rajoute les 30 000 berlines de Renault, qui vise aussi le haut de gamme. Les chiffres définissent un rapport de performance de 1 à 7, dans une situation où le déficit commercial français flirte avec les 28 Mds d’€, alors que le commerce allemand affiche l’équilibre ou presque.

Après maintes introspections qui revisitent sans cesse ce décalage humiliant, l’idée émerge que, peut-être, toutes les raisons objectives, rationnelles ou pas, de ce grand écart n’ont pas été examinées avec tout le soin qu’elles exigent et, surtout, qu’on ne fait pas ce qu’il faut pour améliorer nos stratégies.

On se surprend alors à explorer des tabous, dont on ne parle jamais, mais qui pourraient bien constituer l’épine dorsale des solutions. Ils balayent tout le spectre de la relation, depuis la manière d’approcher la Chine, envahie par des préjugés culturels ou politiques, à l’inaptitude des entreprises françaises à faire leur introspection, à s’entraider, ni même à partager leurs infos ou leurs mésaventures, jusqu’à l’empreinte quasi féodale de la puissance publique qui n’entretient des relations privilégiées qu’avec les entreprises d’une certaine taille, de préférence avec les grands groupes.

En passant par la manie, presque caricaturale, de nos dirigeants de ne visiter la Chine qu’en coup de vent, comme s’ils craignaient qu’on les accuse de sacrifier aux affaires leurs grands principes démocratiques. Ou cette infirmité bien française, dont semblent frappés les acteurs publics de cette relation décevante, qui refusent, non seulement d’examiner les leçons de leurs échecs, mais également de tenir compte de la vaste expérience de nos compatriotes depuis longtemps implantés en Chine.

Ces derniers connaissent pourtant sur le bout des doigts les ressorts, les opportunités et les chausse trappes de ce marché hors normes, si vaste qu’il est impossible de ne pas y être, même si, sans le dire ouvertement, chacun sait bien - à commencer par les grands groupes - que les affaires peuvent y être moins bonnes que ne l’affirment les dithyrambes.


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Par Caligula Le 1er/04/2013 à 09h55

Les affres de la relation franco-chinoise.

Excellente analyse. Merci.

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